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| Viande | |
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Auteur | Message |
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saveallGOD'sAnimals Admin
Nombre de messages : 25268 Date d'inscription : 17/05/2007
| Sujet: Re: Viande Dim 8 Juil - 8:22 | |
| Ce que vous pouvez faire, à défaut de devenir végétalien : * Achetez exclusivement des œufs de poules élevées en « plein air » et « libre parcours », ce qui garantit de meilleures conditions de vie. Ne vous laissez pas leurrer par les labels rusés : « de ferme », « œufs frais », « œufs datés », … * Persuadez d’autres personnes de vous imiter. * Au restaurant, refusez les plats avec des œufs et dites pourquoi. La pression économique est inefficace si elle n’est pas exprimée et expliquée. * Faites attention aux aliments industriels tels les pâtes aux œufs frais (la plupart des pâtes alimentaires sont à 100% à base de blé dur), mayonnaises, pâtisseries, gâteaux secs, flans et autres desserts. A eux seuls, ils représentent plus du tiers des œufs de batterie consommés en France. Portez-en quelquefois jusqu’à la caisse, puis « réalisez » soudain qu’il y a des œufs de batterie dedans et expliquez pourquoi vous ne les achetez pas. Faites de même chez votre pâtissier. * Enfin, écrivez aux fabricants – leurs services consommateurs sont inscrits sur les emballages – pour motiver votre rejet définitif, sauf s’ils décident de changer d’approvisionnement et le signalent clairement. Il faudra du temps et de la persévérance mais nous pouvons les faire changer. * Il y a de plus en plus d’œufs « libres » en rayon, qu’ils soient bio ou pas. Et plus la demande sera forte, plus les prix baisseront. * le plus efficace reste toutefois de devenir végétalien | |
| | | saveallGOD'sAnimals Admin
Nombre de messages : 25268 Date d'inscription : 17/05/2007
| Sujet: Re: Viande Dim 8 Juil - 8:23 | |
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Dernière édition par végétalienne-13 le Lun 15 Oct - 3:42, édité 3 fois | |
| | | saveallGOD'sAnimals Admin
Nombre de messages : 25268 Date d'inscription : 17/05/2007
| Sujet: Re: Viande Dim 8 Juil - 8:25 | |
| 12 mars 2006
Le transport
Les animaux de boucherie arrivent entassés par trains ou par camions jusqu’au lieu de sacrifice. Certains subissent de très longs trajets de transport, avec tout ce que cela peut comporter de souffrance (être enfermés et entassés sans possibilité de se mouvoir, avoir chaud ou froid, faim et / ou soif, stationner dans les excréments). A titre indicatif, un bœuf perd en moyenne une trentaine de kilos pendant le transport et l’attente précédant l’abattage. Le déchargement des animaux se fait dans des conditions déplorables qui entraînent des fractures et des lésions diverses. Pour leur éviter le stress qui agit négativement sur la qualité de la viande, on leur administre des calmants (ce n’est pas par pitié pour les animaux, il ne faut pas rêver…), ce qui exige un délai pour l’abattage de 24 heures… qui entraînent des frais et réduisent d’autant les profits. Et ici, comme ailleurs, le profit passe avant toute autre chose.
L’abattoir La loi fait obligation de tuer les « animaux de boucherie » dans des abattoirs (sauf dérogations pour les égorgements rituels musulmans ou juifs). Et aussi de les étourdir avant de les tuer (les animaux non tués en abattoir reçoivent 4 à 5 coups de bâton sur la nuque pour être « assommés »). Pour cela, on utilise le plus souvent des tenailles électriques de 90 volts (pour les porcs, les veaux, les moutons) ou bien encore un appareil électrique en forme de fer à cheval ressemblant à un gros aimant (pour les veaux, les vaches, les moutons) ou bien un « pistolet à retenue » où un cylindre de métal vient percuter très violemment la tête de l’animal.
Les animaux deviennent fous lorsqu’ils s’aperçoivent, quand ils le peuvent, que leurs congénères sont battus et électrocutés. Il est scandaleux que des personnes puissent prétendre que les animaux en abattoir sont tués sans souffrance. Les animaux sont étourdis pour que leur cœur continue à battre et aide ainsi le sang à s’écouler après l’égorgement. Il s’écoule alors par un conduit et est recueilli dans un bac - rien ne se perd. Les employés en tenue bleue ou blanche, selon leur poste, s’affairent sur des tables de travail, suspendent des quartiers de viande à des crocs. Ils scient, découpent, désossent. Les ouvriers ne font même plus attention à ce décor. Ici, pas de sentimentalisme, ni laisser-aller, c’est l’industrie et le travail à la chaîne
Dernière édition par végétalienne-13 le Ven 7 Sep - 8:28, édité 3 fois | |
| | | saveallGOD'sAnimals Admin
Nombre de messages : 25268 Date d'inscription : 17/05/2007
| Sujet: Re: Viande Dim 8 Juil - 8:25 | |
| Les boyaux sont traités à part, vidés. Les peaux sont étendues sur le sol et salées : elles seront transformées en sacs à main, valises et chaussures. Les os sont broyés pour faire – entre autre – des engrais. Tout cela a été organisé rationnellement avec tapis roulant, rails garnis de crochets. Les carcasses défilent à une grande vitesse. Direction : le frigo de stockage en attendant l’expédition. Certaines sont conservées entières, d’autres désossées. L’expédition des carcasses ne doit être faite qu’après le délai légal de réfrigération, appelé « ressuage » (24 heures). L’abattoir est une machine à tuer les animaux industriellement, d’une façon planifiée. On a peine à imaginer que ce sont des êtres conscients qui sont traités de la sorte. Pourtant la réalité est bien là : Témoignage d’une étudiante en médecine vétérinaire en stage dans un abattoir. Vécu et écrit par C. M. Haupt. « Seuls les animaux transportés conformément à la Loi sur la protection des animaux (LPA) et possédant une marque d'identification en règle sont acceptés ». C'est l'inscription qui figure au-dessus de la rampe en béton. Au bout de cette rampe gît raide et blafard un cochon mort. « Oui, certains meurent déjà durant le transport. Par collapsus cardiaque ». J'ai emporté une vieille veste ; bien m'en a pris. Pour un début d'octobre, il fait un froid glacial. Ce n'est pourtant pas pour cette seule raison que je frissonne. J'enfonce les mains dans mes poches, m'efforce de montrer un visage avenant pour écouter le directeur de l'abattoir m'expliquer qu'on ne procède plus depuis longtemps à un examen complet de chaque bête, seulement à une inspection. Avec 700 cochons par jour, comment cela serait-il possible ? « Ici, il n'y a aucun animal malade. Si c'est le cas, nous le renvoyons tout de suite, avec une amende salée pour le livreur. S'il le fait une fois, il ne le fera pas une deuxième ». Je baisse la tête comme pour m'excuser – tenir, simplement tenir, tu dois tenir ces six semaines – que deviennent les porcs malades ? « Il y a un abattoir tout à fait spécial ». Je possède une certaine expérience concernant les règlements relatifs au transport et sais à quel niveau la protection des animaux est à présent reconnue. Ce mot, prononcé dans un tel endroit, a une résonance macabre. Dans l'intervalle, un gros camion d'où s'échappent des cris stridents et de lugubres grognements est venu se ranger face à la rampe. Dans la pénombre du matin, on distingue mal les détails ; toute la scène revêt un aspect irréel et rappelle quelque sinistre reportage de guerre montrant des rangées de wagons gris et les visages blêmes et terrorisés d'une masse de gens humiliés, sur la rampe de chargement, embarqués par des hommes en armes. Tout d'un coup, je m'y trouve dedans, et c'est comme quand on fait un cauchemar dont on se réveille couvert de sueurs froides : au milieu de ce brouillard, par un froid glacial, dans ce demi-jour sale du bâtiment immonde, bloc anonyme de béton, d'acier et de catelles blanches, tout derrière, à la lisière du bois recouvert d'une légère gelée ; ici se passe l'indicible, ce dont personne ne veut rien savoir. Les cris, c'est la première chose que j'entends chaque matin lorsque j'arrive pour obtenir mon certificat de stage de pratique. Un refus de ma part d'y participer aurait signifié pour moi cinq années d'études perdues et l'abandon de tous mes projets d'avenir. Mais tout en moi – chaque fibre, chaque pensée – n'est que refus, répulsion et effroi, et la conscience d'une insurmontable impuissance : devoir regarder, ne rien pouvoir faire, et ils vont te forcer à coopérer et te souiller de sang. De loin déjà, quand je descends du bus, les cris des cochons me transpercent comme un poignard. Pendant six semaines, des heures durant, sans répit, ces cris retentiront à mes oreilles. Tenir. Pour toi, cela aura une fin. Pour les animaux, jamais. | |
| | | saveallGOD'sAnimals Admin
Nombre de messages : 25268 Date d'inscription : 17/05/2007
| Sujet: Re: Viande Dim 8 Juil - 8:26 | |
| Une cour déserte, quelques camions frigorifiques, des moitiés de cadavres de cochons pendus à des crochets, aperçus à travers une porte, dans un éclairage aveuglant. Tout ici est d'une propreté méticuleuse. Cela, c'est la façade. Je cherche l'entrée ; elle est située de côté. Deux bétaillères passent devant moi, ses phares jaunes allumés dans la brume matinale. La lumière blanche des fenêtres éclairées me montre le chemin. Après avoir monté quelques marches, je me retrouve à l'intérieur, où tout est carrelé en blanc. Pas d'âme humaine en vue. Ensuite un corridor, blanc lui aussi, et le vestiaire pour les dames. Il est bientôt 7 heures, et je me change : du blanc, du blanc, du blanc ! Mon casque d'emprunt oscille d'une façon grotesque sur mes cheveux raides. Mes bottes sont trop grandes. Je retourne dans le corridor et me range du côté des vétérinaires. Aimables salutations. « Je suis la nouvelle stagiaire ». Avant de continuer, les formalités. « Enfilez un vêtement chaud, allez chez le directeur et remettez-lui votre certificat de santé. Le Dr XX vous dira alors où vous commencerez ». Le directeur est un homme jovial, qui me parle d'abord du bon vieux temps où l'abattoir n'était pas encore privatisé. Puis s'interrompant à regret, il décide de me faire visiter personnellement les lieux. C'est ainsi que j'arrive sur la rampe. A ma droite des enclos de béton fermés par des barres en fer. Quelques-uns sont prêts, remplis de cochons. « Nous commençons ici à 5 heures du matin ». On les voit se bousculant ici ou se traînant là ; quelques groins curieux arrivent à passer à travers la grille ; des petits yeux méfiants, d'autres fuyants ou en plein désarroi. Une grande truie se jette sur une autre ; le directeur se saisit d'un bâton et la frappe plusieurs fois sur la tête. « Autrement, ils se mordent méchamment ». En bas de la rampe, le transporteur a abaissé le pont du camion, et les premiers cochons, apeurés par le bruit et la raideur de la pente, se poussent vers l'arrière ; mais entre-temps un convoyeur est monté à l'arrière et distribue des coups de trique en caoutchouc. Je ne m'étonnerai pas, plus tard, de la présence de tant de meurtrissures rouges sur les moitiés de cochons. « Avec les cochons, il est interdit d'utiliser le bâton électrique » explique le directeur. Certains animaux tentent quelques pas hésitants, en trébuchant parfois. Puis les autres suivent. L'un d'entre eux glisse et sa patte se coince entre la rampe et le pont ; il remonte et continue en boitant. Ils se retrouvent à nouveau entourés de barres de fer qui les mènent inévitablement à un enclos encore vide. Lorsque les cochons, se trouvant à l'avant, arrivent dans un coin, ils s'y entassent en bloc et s'y cramponnent avec fermeté, ce qui fait pousser à l'employé des jurons de colère et cravacher les cochons de l'arrière qui, pris de panique, essaient de grimper par-dessus leurs compagnons d'infortune. Le directeur hoche la tête : « Écervelé, simplement écervelé. Combien de fois ai-je déjà dit qu'il ne servait à rien de frapper les cochons se trouvant à l'arrière ! ». | |
| | | saveallGOD'sAnimals Admin
Nombre de messages : 25268 Date d'inscription : 17/05/2007
| Sujet: Re: Viande Dim 8 Juil - 8:26 | |
| Pendant que j'assistais, pétrifiée, à cette scène – rien de tout cela n'est réel, tu rêves – le directeur se retourne pour saluer le convoyeur d'un autre transport, arrivé en même temps que le précédent et qui s'apprête à décharger. La raison pour laquelle tout est allé ici beaucoup plus vite, mais avec beaucoup plus de cris, je l'ai tout de suite vu : derrière les porcs qui trébuchent, un deuxième homme apparu dans l'aire de déchargement assène, pour accélérer l'opération, des chocs électriques. Je regarde l'homme, ensuite le directeur : « Vous savez pourtant que c'est interdit avec les porcs ». L'homme regarde étonné, puis range l'instrument dans sa poche. Par derrière, quelque chose se frotte à moi à la hauteur des genoux ; je me tourne et j'aperçois deux yeux bleus vifs. Je connais de nombreux amis des animaux qui s'enthousiasment pour les yeux animés de sentiments si profonds des chats, pour le regard indéfectiblement fidèle des chiens. Mais qui parle de l'intelligence et de la curiosité perceptibles dans les yeux d'un cochon ? Bientôt, j'apprendrai à les connaître, ces yeux, mais d'une autre manière : muets de peur, abattus de douleur, puis vidés, brisés, exorbités, roulant sur un sol maculé de sang. Une pensée me traverse l'esprit comme un couteau acéré, et elle me reviendra des centaines de fois au cours des semaines suivantes : Manger de la viande est un crime – un crime... Après un tour rapide de l'abattoir, je me retrouve dans la salle de pause. Une fenêtre qui s'ouvre sur la salle d'abattage laisse voir des cochons couverts de sang, suspendus, défilant dans une chaîne sans fin. Indifférents, deux employés prennent leur petit déjeuner. Du pain et du saucisson. Leurs tabliers blancs sont couverts de sang. Un lambeau de chair est accroché à la botte de l'un d'eux. Ici, le vacarme inhumain qui m'assourdira lorsque je serai conduite dans la salle d'abattage est atténué. Je reviens en arrière, car une moitié de cadavre de cochon a tourné le coin à vive allure et a heurté la moitié suivante. Elle m'a frôlée, chaude et molle. Ce n'est pas vrai – c'est absurde – impossible. | |
| | | saveallGOD'sAnimals Admin
Nombre de messages : 25268 Date d'inscription : 17/05/2007
| Sujet: Re: Viande Dim 8 Juil - 8:27 | |
| Tout me tombe dessus en une fois. Les cris perçants. Le grincement des machines. Le bruit métallique des instruments. La puanteur pénétrante des poils et des peaux brûlés. L'exhalaison de sang, et d'eau chaude. Des éclats de rire, des appels insouciants des employés. Des couteaux étincelants passant au travers des tendons pour pendre aux crochets des moitiés d'animaux sans yeux dont les muscles sont encore palpitants. Des morceaux de chair et d'organes tombent dans un caniveau par où du sang s'écoule en abondance, et ce liquide écœurant m'éclabousse. On glisse sur des morceaux de graisse qui jonchent le sol. Des hommes en blanc, sur les tabliers desquels le sang dégouline, avec, sous leurs casques ou leurs képis, des visages comme on peut en voir partout : dans le métro ou au supermarché. Involontairement, on s'attend à voir des monstres, mais c'est le gentil grand-père du voisinage, le jeune homme désinvolte qui déambule dans la rue, le monsieur soigné qui sort d'une banque. On me salue aimablement. Le directeur me montre encore rapidement la halle d'abattage des bovins, vide aujourd'hui. « Les bovins sont là le mardi ». Il me confie alors à une employée en déclarant qu'il a à faire. « Vous pouvez tranquillement visiter seule la halle d'abattage ». Trois semaines s'écouleront avant que je trouve le courage d'y aller. | |
| | | saveallGOD'sAnimals Admin
Nombre de messages : 25268 Date d'inscription : 17/05/2007
| Sujet: Re: Viande Dim 8 Juil - 8:27 | |
| Le premier jour n'est encore pour moi qu'une sorte de quart d'heure de grâce. Je vais m'asseoir dans une petite pièce à côté de la salle de pause et heure après heure, je découpe en petits morceaux des chairs provenant d'un seau d'échantillons qu'une main tachée de sang remplit régulièrement dans la halle d'abattage. Chacun de ces petits morceaux – un animal. Le tout est alors haché et réparti en portions, auxquelles on ajoute de l'acide chlorhydrique et que l'on fait cuire, pour le test de trichine. L'employée qui m'accompagne me montre tout. On ne trouve jamais de trichine, mais le test est obligatoire. Le jour suivant, je me rends donc seule dans une partie de la gigantesque machine à découper les morceaux. Une rapide instruction – « Ici, retirer le reste des os du collier de l'arrière-gorge et séparer les nœuds des glandes lymphatiques. Parfois, un sabot pend encore à une patte, il faut l'enlever ». Alors, je découpe, il faut faire vite, la chaîne se déroule sans répit. Au-dessus de moi, d'autres morceaux du cadavre s'éloignent. Mon collègue travaille avec entrain, tandis que dans le caniveau tant de liquide sanguinolent s'accumule que j'en suis éclaboussée jusqu'au visage. J'essaye de me ranger de l'autre côté, mais là une énorme scie à eau coupe en deux les corps des cochons ; impossible d'y rester, sans être trempée jusqu'aux os. En serrant les dents, je découpe encore, mais il faut que je me dépêche, pour pouvoir réfléchir à toute cette horreur, et par-dessus le marché il faut que je fasse diablement attention de ne pas me couper les doigts. Le lendemain, j'emprunterai d'une collègue stagiaire qui a terminé son stage une paire de gants en métal. J'arrête de compter les cochons qui défilent devant moi, ruisselants de sang. Je n'emploierai plus de gants en caoutchouc. Il est vrai qu'il est répugnant de fouiller à mains nues dans des cadavres tièdes, mais si l'on se retrouve plein de sang jusqu'aux épaules, le mélange poisseux des liquides corporels pénètre de toute façon à l'intérieur des gants et rend ces derniers superflus. Pourquoi tourner des films d'horreur, quand tout cela se trouve ici ? | |
| | | saveallGOD'sAnimals Admin
Nombre de messages : 25268 Date d'inscription : 17/05/2007
| Sujet: Re: Viande Dim 8 Juil - 8:27 | |
| Le couteau est bientôt émoussé. « Donnez-le-moi, je vais vous l'aiguiser ». Le brave grand-père, en réalité un ancien inspecteur des viandes, me lance un clin d'œil. Après m'avoir rapporté le couteau aiguisé, il se met à faire la causette ici et là, me raconte une blague puis se remet au travail. Il me prend désormais un peu sous son aile et me montre quelques trucs qui facilitent quelque peu le travail à la chaîne. « Écoutez, ici tout cela ne vous plaît pas. Je le vois bien. Mais cela doit se faire ». Je ne peux pas le trouver antipathique. Il se donne beaucoup de mal pour me rassurer. La plupart des autres aussi s'efforcent de m'aider ; ils s'amusent certainement à observer ces nombreux stagiaires, qui vont et viennent ici, qui sont d'abord choqués, puis qui poursuivent en serrant les dents leur période de stage. Toutefois, ils demeurent bienveillants. Il n'y a pas de chicaneries. Il me vient à penser que – à part quelques exceptions – les personnes qui travaillent ici ne réagissent pas de façon inhumaine ; elles sont juste devenues indifférentes, comme moi aussi avec le temps. C'est de l'autoprotection. Non, les vrais inhumains sont ceux qui ordonnent quotidiennement ces meurtres de masse, et qui, à cause de leur voracité pour la viande condamnent les animaux à une vie misérable et à une lamentable fin, et forcent d'autres humains à accomplir un travail dégradant qui les transforme en êtres grossiers. Moi-même, je deviens progressivement un petit rouage de ce monstrueux automatisme de la mort. Au bout d'un certain temps, ces manipulations monotones commencent à devenir automatiques, mais elles restent aussi très pénibles. Menacée d'étouffement par le vacarme assourdissant et l'indescriptible horreur omniprésente, la compréhension reprend le dessus sur les sens hébétés et se remet à fonctionner. Faire la différence, remettre de l'ordre, essayer de discerner. Mais cela est impossible. | |
| | | saveallGOD'sAnimals Admin
Nombre de messages : 25268 Date d'inscription : 17/05/2007
| Sujet: Re: Viande Dim 8 Juil - 8:28 | |
| Lorsque pour la première fois – en fait, le deuxième ou troisième jour – j'ai pris conscience que le corps saigné, brûlé et scié de l'animal, palpitait encore et que sa petite queue remuait toujours, je n'étais plus en mesure de me mouvoir. « Ils... ils bougent encore. », dis-je, même si en tant que future vétérinaire j'avais appris que c'était les nerfs. J'entends marmonner : « Mince alors, il y en a un qui a fait une faute, il n'est pas tout à fait mort ». Un frémissement spectral agite de partout les moitiés de bêtes. C'est un lieu d'horreur. Je suis glacée jusqu'à la moelle. Rentrée à la maison, je me couche sur mon lit, les yeux au plafond. Passer les heures, les unes après les autres. Chaque jour. Mon entourage réagit avec irritation. « N'aie pas l'air si renfrognée ; fais donc un sourire. Tu voulais absolument devenir vétérinaire ». Vétérinaire, oui, mais pas tueuse d'animaux. Je ne peux pas me retenir. Ces commentaires. Cette indifférence. Cette évidence de meurtre. Je voudrais, je dois parler, dire ce que j'ai sur le cœur. J'en étouffe. Je voudrais raconter ce que j'ai vu sur le cochon qui ne pouvait plus marcher, progressant tant bien que mal sur son train arrière, jambes de côté ; sur les cochons qui reçoivent des coups de trique et de pied jusqu'à ce qu'ils finissent par entrer dans le box d'abattage. Ce que j'ai vu en me retournant : comment l'animal est scié devant moi et accroché en oscillant : morceaux de muscles partagés en deux parties égales à partir de l'intérieur des cuisses. Nombre d'abattages par jour 530, jamais je ne pourrai oublier ce chiffre. Je voudrais parler de l'abattage des bovins, de leurs doux yeux bruns, remplis de panique. De leurs tentatives d'évasion, de tous les coups et les jurons, jusqu'à ce que la misérable bête soit finalement prisonnière de l'enclos fermé par des barres de fer et une serrure à double tour, avec vue panoramique sur la halle où ses compagnons d'infortune sont dépouillés de leur peau et coupés en morceaux ; puis l'avancée mortelle, et dans le moment qui suit la chaîne que l'on accroche à une patte arrière et dont l'animal tente vainement de se débarrasser en la projetant vers le haut, tandis que, déjà, par en dessous, sa tête est tranchée. Des flots de sang qui giclent à profusion du corps sans tête, tandis que les pattes se recroquevillent… Raconter à propos des bruits atroces de la machine qui arrache la peau du corps, du geste du doigt, circulaire et automatisé, pour ôter le globe de l'œil de son orbite – artère sectionnée, saignante, coulant à flot à l'extérieur – et le jeter dans un trou à même le sol, où il disparaîtra parmi tous les « déchets ». Le bruit provenant des envois sur le dévaloir en aluminium usé, des abats retirés du cadavre décapité et qui ensuite, sauf le foie, le cœur, les poumons et la langue – destinés à la consommation – sont aspirés dans une sorte de collecteur d'ordures. | |
| | | saveallGOD'sAnimals Admin
Nombre de messages : 25268 Date d'inscription : 17/05/2007
| Sujet: Re: Viande Dim 8 Juil - 8:29 | |
| C'est vrai que je voudrais raconter qu'il arrive toujours qu'au milieu de ces montagnes visqueuses et sanguinolentes se trouve un utérus gravide, et que j'ai vu des petits veaux déjà tout formés, de toutes les tailles, fragiles et nus, les yeux clos, dans une enveloppe utérine qui n'est plus en mesure de les protéger – le plus petit aussi minuscule qu'un chat nouveau-né, et quand même une vache en miniature, le plus grand au poil tendre et soyeux, d'un blanc cassé, avec de longs cils autour des yeux, dont la naissance devait avoir lieu quelques semaines plus tard. « Est-ce que ce n'est pas un miracle, ce que la nature crée ? » constate le vétérinaire de service cette semaine-là, en jetant l'utérus avec le fœtus ensemble dans le gargouillant moulin à déchets. J'ai maintenant la certitude qu'aucun dieu ne peut exister puisque aucun éclair ne vient du ciel pour punir tous ces forfaits commis ici-bas, et que ceux-ci se perpétuent interminablement. Ni pour soulager la vache maigre et pitoyable qui, à mon arrivée à 7 heures le matin, se traîne à bout de force, au prix d'efforts désespérés, dans le couloir glacé, plein de courants d'air, et s'allonge juste devant le box de la mort ; pour elle, il n'existe aucun dieu, ni personne d'ailleurs, pour lui donner une petite tape pour l'aider. Avant tout, il faut traiter le reste des animaux prévus pour l'abattage. Quand je quitte à midi, la vache est encore couchée et tressaille ; personne, en dépit d'instructions répétées n'est venu la délivrer. J'ai alors desserré le licou qui lui tranchait impitoyablement la chair et lui ai caressé le front. Elle m'a regardé avec ses grands yeux, et j'ai alors appris en cet instant que les vaches pouvaient pleurer. | |
| | | saveallGOD'sAnimals Admin
Nombre de messages : 25268 Date d'inscription : 17/05/2007
| Sujet: Re: Viande Dim 8 Juil - 8:29 | |
| Mes mains, ma blouse, mon tablier et mes bottes sont barbouillés du sang de ses congénères : pendant des heures, je suis restée à la chaîne, en train de couper des cœurs, des poumons et des foies. J'ai déjà été prévenue : « Avec les bovins on est toujours totalement immergé ! ». C'est cela que je voudrais communiquer, afin de ne pas porter seule le fardeau, mais dans le fond il n'y a personne qui veuille m'écouter. Ce n'est pas qu'au cours de cette période on ne m'ait pas souvent assez posé la question : « Et à l'abattoir, comment ça va ? Moi, en tout cas, je ne pourrais pas le faire ». Avec mes ongles enfoncés dans les paumes des mains je gratte les lunules jusqu'au sang pour ne pas frapper ces visages apitoyés, ou pour ne pas jeter le téléphone par la fenêtre ; pleurer, voilà ce que je voudrais faire, mais depuis que j'ai vu ce spectacle quotidiennement, chaque cri s'est étouffé dans ma gorge. Personne ne m'a demandé si je pouvais tenir. Les réactions à des réponses si parcimonieuses trahissent le malaise à ce sujet. « Oui, cela est tout à fait terrible, aussi nous ne mangeons plus que rarement de la viande ". Souvent je m'encourage : « Serre les dents, tu dois tenir, bientôt tout cela sera derrière toi ». Pour moi, que le massacre continue jour après jour est l'une parmi les pires manifestations d'indifférence et d'ignorance. Je pense que personne n'a compris que ce ne sont pas ces six semaines à surmonter qui sont importantes, mais bien ce monstrueux meurtre de masse, qui se renouvelle des millions de fois, et dont sont responsables tous ceux d'entre nous qui mangent de la viande. En particulier, tous ceux qui se prétendent amis des animaux et mangent de la viande : ils ne sont pas dignes de confiance. « Arrête, ne me coupe pas l'appétit ! ». C'est aussi avec ce type de réaction que plus d'une fois je suis restée muette. Parfois le ton monte : « Mais tu es une terroriste, toute personne normale doit rire de toi ». | |
| | | saveallGOD'sAnimals Admin
Nombre de messages : 25268 Date d'inscription : 17/05/2007
| Sujet: Re: Viande Dim 8 Juil - 8:30 | |
| Comment s'en sortir seule dans de tels instants ? Il m'arrive d'aller regarder le petit fœtus de veau que j'ai ramené à la maison et que j'ai mis dans du formol. « Memento mori ». Et laisser en rire les « gens normaux ». Les choses deviennent abstraites quand on est entouré de tant de morts violentes ; la vie à titre individuel apparaît alors comme infiniment dénuée de sens. Quand je regarde les rangées anonymes de cochons transportés sous la même forme à travers la halle, je me demande : « Les choses seraient-elles différentes si à la place de cochons, il y avait des humains ? ». D'autant plus que l'anatomie de la partie arrière de l'animal, épaisse, parsemée de pustules et de taches rouges, rappelle étrangement ce que l'on peut voir sur les plages ensoleillées des vacances : des amas de graisse débordant des maillots de bain trop étroits. En outre, les cris qui retentissent interminablement dans la halle d'abattage quand les animaux sentent approcher la mort pourraient provenir de femmes et d'enfants. Ne plus faire la différence devient inévitable. Il y a des moments où je pense : Arrêter, cela doit s'arrêter. Pourvu qu'il fasse vite avec la pince électrique, pour qu'enfin cela s'arrête. « Beaucoup d'animaux ne crient pas » a dit une fois l'un des vétérinaires, « alors que d'autres se figent comme des statues en se mettant à crier sans aucune raison ». Je me demande pour ma part comment ils peuvent rester immobiles et « crier sans aucune raison ». Plus de la moitié du temps de stage est écoulé lorsque je pénètre enfin dans la halle d'abattage pour pouvoir dire : « j'ai vu ». Ici se termine le chemin qui débute à la rampe de déchargement. Le lugubre corridor sur lequel débouchent tous les enclos se rétrécit jusqu'à une porte ouvrant sur un box d'attente ayant une capacité de 4 ou 5 cochons. Si je devais décrire en image le concept de « peur », je le ferais en dessinant des cochons blottis les uns contre les autres contre une porte fermée, et je dessinerais leurs yeux. Des yeux que plus jamais je ne pourrai oublier. Des yeux que chacun d'entre nous qui voulons manger de la viande devraient avoir regardé. | |
| | | saveallGOD'sAnimals Admin
Nombre de messages : 25268 Date d'inscription : 17/05/2007
| Sujet: Re: Viande Dim 8 Juil - 8:30 | |
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Dernière édition par végétalienne-13 le Lun 15 Oct - 3:42, édité 1 fois | |
| | | saveallGOD'sAnimals Admin
Nombre de messages : 25268 Date d'inscription : 17/05/2007
| Sujet: Re: Viande Dim 8 Juil - 8:31 | |
| Dans un bruit assourdissant, le corps de l'animal est soumis à un jet de flammes qui l'espace de quelques secondes l'enveloppe tout entier. La chaîne mobile se met alors à nouveau en mouvement et emporte les corps dans la halle suivante, celle-là même où je me suis trouvée durant les trois premières semaines. Là les organes sont retirés et apprêtés sur la bande mobile supérieure. La langue est palpée, les amygdales et l'œsophage détachés et jetés, les ganglions lymphatiques coupés, les poumons mis aux déchets, la trachée-artère et le cœur ouverts et les échantillons pour l'examen de trichine prélevés, la vésicule biliaire extirpée, et le foie examiné à cause de la présence possible de poches de vers. Beaucoup de porcs ont des vers et si leur foie en est rempli, il doit être jeté. Tous les autres organes, comme l'estomac, les intestins, l'appareil génital, sont envoyés au rebut. Sur la bande mobile inférieure, le reste du corps est apprêté : divisé en morceaux; les articulations coupées; l'anus, les reins et les parties graisseuses entourant les reins enlevés; le cerveau et la moelle épinière retirés, etc., et ensuite une marque est imprimée sur l'épaule. Le cou, le bas du dos, l'abdomen et les cuisses sont préparés pour la pesée, puis dirigés vers la chambre froide. Les animaux jugés impropres à la consommation sont « provisoirement écartés ». Pour le marquage, qui est une opération effectuée dans la sueur sur des cadavres tièdes et visqueux qui pendent très haut en fin de bande, il faut faire très vite quand on n'a pas l'habitude: on risque de se faire assommer par les moitiés de bêtes qui arrivent en force devant la balance et s'entassent les unes sur les autres avec violence. Je ne dirai pas le nombre de fois où j'ai laissé mon regard errer sur l'horloge murale de la salle de pause ! Mais ce qui est sûr, c'est qu'en aucun autre endroit au monde le temps ne passe plus lentement qu'ici. Un temps de pause est octroyé au milieu de la matinée, et c'est essoufflée que je me précipite aux toilettes, et que tant bien que mal je me nettoie du sang et des lambeaux de chair ; c'est comme si cette souillure et cette odeur allaient s'accrocher à moi pour toujours. Sortir, seulement sortir d'ici. Je n'ai jamais pu avaler quoique ce soit comme nourriture dans ce bâtiment. Soit je passe mon temps de pause, aussi froid qu'il puisse faire dehors, à courir jusqu'à la clôture en fils de fer barbelés et regarde au loin les champs et l'orée du bois, et j'observe les corneilles. Ou alors je traverse la rue et me rends au centre commercial où je peux me réchauffer en buvant un café dans une petite boulangerie. Vingt minutes après, on est de nouveau à la chaîne. Manger de la viande est un crime. Jamais plus ceux qui mangent de la viande ne pourront être mes amis à nouveau. | |
| | | saveallGOD'sAnimals Admin
Nombre de messages : 25268 Date d'inscription : 17/05/2007
| Sujet: Re: Viande Dim 8 Juil - 8:32 | |
| Jamais plus. Tous les gens qui mangent de la viande devraient être envoyés ici et voir ce qui s'y passe, du début à la fin. Je ne suis pas restée ici parce que je veux devenir vétérinaire mais parce que les gens veulent manger de la viande. Pas seulement cela : mais parce qu'en plus ce sont des poltrons. Leur escalope blanchie, stérile, achetée au supermarché, n'a plus les yeux qui déversent des flots de larmes de frayeur devant la mort, pas plus qu'elle ne hurle quand le couteau va frapper. Vous tous qui vous nourrissez des cadavres de la honte, cela vous est soigneusement épargné, vous qui dites : « Cela je ne pourrais pas le faire ». Un jour, un paysan est venu, accompagné de son fils, âgé de 10 ans, pour faire analyser un échantillon de viande pour la trichine. En voyant l'enfant aplatir son nez contre la vitre, j'ai pensé que si les enfants pouvaient voir toute cette horreur, tous ces animaux tués, il y aurait peut-être un espoir de changement. J'entends encore l'enfant crier à son père : « Papa, regarde, là, quelle énorme scie ! ».
Le soir, à la télévision, on annonce aux informations : « mystère non encore résolu à propos du meurtre perpétré sur une jeune fille, assassinée et coupée en morceaux » et je me rappelle la frayeur générale et le dégoût de la population devant cette atrocité. Des atrocités semblables, j'en ai vu 3700 rien qu'en une semaine.
Dernière édition par le Dim 12 Aoû - 5:19, édité 1 fois | |
| | | saveallGOD'sAnimals Admin
Nombre de messages : 25268 Date d'inscription : 17/05/2007
| Sujet: Re: Viande Dim 8 Juil - 8:34 | |
| Maintenant, je ne suis plus seulement une terroriste, mais en plus, je suis malade dans ma tête. Car je ressens non seulement de l'effroi et de la répugnance envers le meurtre commis sur un être humain, mais aussi envers ceux commis sur des animaux des milliers de fois en une seule semaine et dans un seul abattoir. Etre un humain, cela ne signifie-t-il pas dire non et refuser d'être le commanditaire d'un meurtre à grande échelle – pour un morceau de viande ? Étrange nouveau monde. Il est possible que les tous petits veaux trouvés dans l'utérus déchiré de leur mère, et qui sont morts avant même d'être nés, ont encore connu le moins mauvais sort d'entre nous tous.
D'une manière ou d'une autre, le dernier de ces interminables jours est enfin arrivé et j'ai reçu mon certificat de stage, un chiffon de papier, cher payé si tant est que j'ai jamais payé cher quelque chose. La porte se referme ; un timide soleil de novembre m'accompagne depuis la cour de l'abattoir jusqu'à l'arrêt du bus. Les cris des animaux et le bruit des machines s'estompent. Je traverse la rue alors qu'un gros camion à remorque amenant du bétail prend le virage pour entrer dans l'abattoir. Il est rempli sur deux étages de cochons, serrés les uns sur les autres. Je pars sans un regard en arrière car j’ai porté témoignage et, à présent, je veux essayer d'oublier et de continuer de vivre. A d'autres de lutter maintenant ; moi, ce sont ma force, ma volonté et ma joie de vivre qui m'ont été pris et remplacées par un sentiment de culpabilité et de tristesse paralysante. L'enfer est parmi nous, des milliers et des milliers de fois, jour après jour. Une chose nous reste pourtant, et pour toujours, à chacun : Dire Non. Non, non et encore non.
Dernière édition par le Dim 12 Aoû - 5:20, édité 1 fois | |
| | | saveallGOD'sAnimals Admin
Nombre de messages : 25268 Date d'inscription : 17/05/2007
| Sujet: Re: Viande Dim 8 Juil - 8:34 | |
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Dernière édition par le Dim 12 Aoû - 5:21, édité 1 fois | |
| | | saveallGOD'sAnimals Admin
Nombre de messages : 25268 Date d'inscription : 17/05/2007
| Sujet: Re: Viande Dim 8 Juil - 8:54 | |
| En France, nous consommons entre 65 et 70% de protéines animales et 30 à 35% de protéines végétales (Lecerf, 1986). En France en 2002, 95,6 kg de viande de bovin, ovin, porc et volailles ont été consommés par personne en moyenne (contre 81 kg en 1979), soit 260 grammes consommés chaque jour, ceci sans compter la viande des poissons et d’autres animaux. Produire des protéines a un coût bien sûr totalement différent selon qu’il s’agit de protéines animales ou protéines végétales. Pour produire de la viande, il faut bien évidemment nourrir le bétail, ce qui se fait avec des protéines végétales : 56% de la production mondiale des protéines végétales est utilisée pour le bétail (Lecerf, 1986). Aux Etats-Unis, les animaux mangent 70% des céréales pour produire du lait, des œufs et de la viande. En Europe, ils en mangent environ 60%. En Inde, seulement 2% (Durning. T.A, et al 1992). En France, au moins la moitié des terres agricoles est utilisée à grand renfort de produits chimiques de synthèse dans le but de produire des végétaux pour les élevages. 80% des productions de soja, maïs, pois sont destinées à nourrir le bétail. Il faut 16 kilos de protéines végétales pour obtenir 1 kilo de protéines de bœuf. Il faut 7 kilos de protéines végétales pour obtenir 1 kilo de protéines de porc. Il faut 5 kilos de protéines végétales pour obtenir 1 kilo de protéines de poulet. Il faut 5 kilos de protéines végétales pour obtenir 1 kilo de protéines d’œuf. Un hectare de céréales peut produire 5 fois plus de protéines qu’un hectare réservé à l’élevage (c’est à dire à la production de viande). Les légumineuses (haricots, pois, lentilles) peuvent en produire 10 fois plus, les légumes verts peuvent en produire 15 fois plus, et l’épinard 26 fois plus ! (France Moore Lappé, 1976). Le soja produit 14 fois plus de protéines que le porc (soja : 485 kg/ha, porc : 35 kg/ha).
Lorsqu’on abat un bœuf, il fournit juste 200 kilos de viande pour la consommation des humains, soit 1500 repas, mais avec les céréales qu’on lui a donné, on aurait pu servir 18000 repas. | |
| | | saveallGOD'sAnimals Admin
Nombre de messages : 25268 Date d'inscription : 17/05/2007
| Sujet: Re: Viande Dim 8 Juil - 8:54 | |
| Si l’on voulait satisfaire les 6 milliards d’humains sur terre avec une alimentation à l’américaine (ou à l’européenne), il faudrait 2 à 2,5 fois plus de céréales que le monde entier n’en produit actuellement. Et toutes les réserves actuelles de pétrole seraient épuisées en moins de 50 années (Durning T.A, et al, 1992). Rappelons qu’élever des animaux suppose, de nos jours, d’énormes coûts énergétiques pour les infrastructures d’élevage, d’abattage, de transport, de conservation, de transformation, … Une étude a montré que la production de viande, des produits laitiers et des œufs, s’approprie un tiers de toutes les matières premières utilisées dans ce pays (Robbins, 1990). Faire en sorte que les 8 à 14 milliards d’humains qui seront sur la planète demain, mangent 60 à 70% de protéines animales par rapport à leur consommation globale en protéines (soit 65 à 90g par jour) est totalement irréaliste. Pour sortir de l’insécurité alimentaire dans l’avenir, il faudra résoudre cette question de fond. S’il est vrai que le taux de natalité finit toujours par baisser dans les sociétés qui connaissent une amélioration des conditions matérielles de vie, il a été également observé que le premier comportement alimentaire d’une population qui améliorait ses conditions de vie était d’accroître sa consommation de protéines animales, synonyme pour beaucoup de « richesse », passant de moins de 10% à plus de 50%. Un nouvel équilibre mondial dans la répartition alimentaire ne sera possible que si les populations les plus nanties diminuent d’elles-mêmes leur consommation en protéines animales. Aujourd’hui, les deux tiers de l’humanité se nourrissent de façon quasi végétarienne. Il est très improbable que l’on puisse, actuellement, nourrir tous les humains sur le modèle alimentaire occidental, il faudrait alors tripler la production de céréales (destinées au bétail) pour fournir suffisamment de viande. De nos jours sévit une suralimentation haute calorie, haute protéine, dans les pays industrialisés : chaque américain consomme 102g de protéines par jour en moyenne (dont 71% d’origine animale), bien au dessus des 41g que recommandait la FAO en 1973 (Pimentel, 1976). Ces chiffres, un peu anciens, ont depuis évolué puisqu’en 1992, ils s’élevaient à 116g pour la France, 112,9g pour les Etats-Unis, mais 30,8g pour le Mozambique et 40,3g pour Haïti (source : Quid 99). Dans les pays développés, seuls les apports en protéines animales ont progressé, l’apport en protéines végétales restant constant (environ 40g par habitant et par jour depuis 1960). Dans l’ensemble des pays du monde, les apports en protéines végétales sont dus essentiellement aux céréales (46,3%) et, pour une part beaucoup plus faible, aux légumineuses (8,7%). Dans les pays développés, la part des céréales s’établit à 29% et celles des légumineuses à 3,9%. Dans les pays en voie de développement, ces valeurs sont de 56,2% et 10,5% respectivement (J. Guéguen, INRA, Colloque GEPV Protéines vertes, 16 juin 1999). | |
| | | saveallGOD'sAnimals Admin
Nombre de messages : 25268 Date d'inscription : 17/05/2007
| Sujet: Re: Viande Dim 8 Juil - 8:55 | |
| Une chose est « rassurantes » : la seule production céréalière mondiale aurait pu nourrir, en 1993, toute la population de la terre à raison de 320 à 350 kg de céréales par habitant et par an, ce qui correspond à plus de 3000 calories et 65g de protéines végétales par habitant et par jour. Certains experts estiment qu’il y a assez de ressources végétales pour nourrir 40 à 50 milliards d’humains sur terre (Georges, 1978). Le problème actuellement n’est donc pas un manque d’aliments végétaux, mais un problème de répartition et d’utilisation de ceux-ci : consommés directement par les humains et bien distribués, les famines n’existeraient pas. Baser nos stratégies agricoles et alimentaires sur une consommation accrue de protéines végétales devrait être un axe incontournable pour nos choix sociopolitico-économiques. Peu de programmes politiques ou scientifiques vont aujourd’hui dans ce sens. Est-ce un manque de vision de la part des responsables des pays riches, ou bien le résultat de lobbies et autres pouvoirs économiques qui s’opposent à ces changements ? C’est un enjeu crucial, qui nous sera peut-être imposé par des impératifs écologiques. Pour satisfaire la surconsommation de protéines animales dans les pays riches, l’agriculture est devenue industrielle. Des technologies agricoles ont été mises en place dans le but d’accroître la productivité, aussi bien des animaux (viande, lait et œuf), que des ressources végétales servant à les nourrir. Entre 1950 et 1984, la production céréalière mondiale a été multipliée par 2,6 dépassant largement le taux de croissance démographique. Les cultures intensives de céréales et d’oléo-protéagineux ont trois caractéristiques : 1 - Elles mobilisent surtout de grandes surfaces. 2 - Elles nécessitent une forte mécanisation (labour, irrigation, récolte, …). 3 - Elles font usage de variétés sélectionnées et de grandes quantités d’engrais chimiques, d’herbicides et de pesticides. Les méfaits qui en découlent : érosion, empoisonnement des sols et de l’eau.
L’agriculture est le secteur d’activité qui utilise le plus d’eau de captage. Ainsi, la production d’un kilo de viande nécessite entre 10 000 et 24 000 litres d’eau, tandis que la production d’un kilo de céréales, par exemple, n’en demande que 250 à 1 200 litres. Cette contribution peut donc devenir des dizaines de fois moins lourde si on arrête le gaspillage consistant à transformer de la nourriture végétale en produit animal. La quantité d’énergie provenant de combustibles fossiles utilisés pour la production de nourriture est également inférieure pour une alimentation 100% végétale : Menu non-végétarien = 33 900 kcal. Menu végétarien = 18 900 kcal. Menu végétalien = 9 900 kcal. De plus en plus de nappes phréatiques sont polluées par les nitrates et phosphates provenant des engrais chimiques mais aussi de l’excès de déjections animales : En Bretagne, on compte actuellement : 12 millions de porcs, 500 millions de poulets, 10 millions de canards. Leurs déjections représentent une quantité colossale responsable de la pollution de l’eau. Alors qu’en même temps le nombre d’humains vivants en Bretagne est de 2 873 000 habitants… La « solution » que proposent les autorités consiste à tenter de répartir cette pollution sur l’ensemble du territoire. Par contre, le végétarisme et le végétalisme ne sont pas évoqués une seconde.
Dernière édition par le Mar 14 Aoû - 17:02, édité 1 fois | |
| | | saveallGOD'sAnimals Admin
Nombre de messages : 25268 Date d'inscription : 17/05/2007
| Sujet: Re: Viande Dim 8 Juil - 8:56 | |
| En France, outre les pollutions de l’agriculture et des élevages pour la production de viande, 2,6 millions de tonnes de déchets d’abattoir (viscères, viandes « impropres à la consommation humaine », etc.) sont produits. Jusqu’à la fin de l’année 2000 ces déchets étaient transformés en farine animale qui servait à nourrir les élevages, malgré les risques sanitaires de telles pratiques (maladie de la « vache folle », par exemple). Officiellement, ces farines animales ne sont plus utilisées pour l’alimentation. Ces déchets sont stockés et incinérés (mais sommes-nous sûr de leur destination et qu’en est-il des usages non alimentaires ?) Les millions de tonnes de cendres produite par tout les dechets de residus d'animaux et d'ordures ménagère sont mélangés au ciment et dans le bitume des routes (une partie des cendres est rejeté dans l'atmosphère). Avec les nouvelles habitations, on nous fait vivre dans de veritable décharge d'ordures, on nous fait vivre dans les poubelles de l'ère industrielle, il ne faut pas s'étonner s'il y a de plus en plus de cas de cancers dans le futur...
Le résultat : encore plus de pollution et de risque pour la santé (contamination de l’eau et de l’ensemble de l’environnement) ! Tout ça juste pour manger des cadavres. | |
| | | saveallGOD'sAnimals Admin
Nombre de messages : 25268 Date d'inscription : 17/05/2007
| Sujet: Re: Viande Sam 14 Juil - 5:27 | |
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Dernière édition par végétalienne-13 le Ven 7 Sep - 8:18, édité 1 fois | |
| | | saveallGOD'sAnimals Admin
Nombre de messages : 25268 Date d'inscription : 17/05/2007
| Sujet: Re: Viande Sam 14 Juil - 5:30 | |
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Dernière édition par végétalienne-13 le Ven 7 Sep - 8:18, édité 1 fois | |
| | | saveallGOD'sAnimals Admin
Nombre de messages : 25268 Date d'inscription : 17/05/2007
| Sujet: Re: Viande Sam 14 Juil - 5:30 | |
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Dernière édition par végétalienne-13 le Ven 7 Sep - 8:19, édité 1 fois | |
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| Sujet: Re: Viande | |
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