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 prières pour les animaux et la nature

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MessageSujet: prières pour les animaux et la nature   prières pour les animaux et la nature Icon_minitimeMar 9 Avr - 9:12

YAHVE , bénis sois-tu pour les jours que tu nous donnes, jours qui nous permettent de vivre de ta présence et de celle du Créé.

YAHVE, loué sois-tu pour l'eau qui coule à travers ruisseaux, fleuves et mers, cette eau qui coule aussi dans notre corps et nous rappelle notre baptême.

YAHVE , loué sois-tu pour les plantes, les fleurs, les arbres, sans lesquels il n'y aurait pas de vie.

YAHVE , bénis sois-tu pour toutes les créatures que tu mets quotidiennement sur notre chemin :

Bénis sois tu pour cet oiseau, qui le matin sifflote et appelle le lever du jour.

Bénis sois tu pour le coq, qui se dresse sur une petite colline et ravit toute la prairie de son chant.

Enfin, YAHVE , bénis sois-tu pour ce soleil, qui nous apporte Ta Lumière sans laquelle tout ceci ne serait pas.


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MessageSujet: Re: prières pour les animaux et la nature   prières pour les animaux et la nature Icon_minitimeMar 9 Avr - 9:14

prières universelles Association Catholique Pour le Respect de la Création Animale

Dieu tu as créé toutes choses avec sagesse et par amour, et tu aimes tout ce que tu as créé. Regarde ta création avec bonté et miséricorde, et répands largement tes bienfaits sur toutes tes créatures.

Pour tous les êtres, hommes et animaux qui souffrent à travers le monde, nous te prions DIEU .
Pour tous ceux qui cherchent, chacun à sa manière, à soulager les souffrances et les misères des animaux et des hommes, DIEU nous Te prions .
Pour qu'à l'exemple de saint François d'Assise, les hommes acceptent d'aimer et de protéger les animaux, nous Te prions DIEU .


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MessageSujet: Re: prières pour les animaux et la nature   prières pour les animaux et la nature Icon_minitimeMar 9 Avr - 9:16

Prières de chiens

O mon maître

Choisis-moi pour ami et je serai, de tous les amis, le plus fidèle.
Donnes-moi un foyer, et j’en serai le vigilant gardien.
Donne moi un nom, et je n’en voudrai plus d’autre.
Donne-moi une loi et je t’obéirai.
Donne-moi ma nourriture, et tu ne seras pas payé d’ingratitude.
Donne-moi une caresse, et je serai heureux.
Donne-moi ton affection et moi, je te donnerai ma vie.

Mon meilleur ami
A toi, mon Maître :
Toi qui viens me chercher
Pour vivre à tes côtés
Ne m’abandonne jamais.
Donne-moi la douceur de tes caresses,
Moi, je t’offrirai chaleur et tendresse.
Témoigne-moi ta confiance
Moi, je t’offre ma vigilance.
Sache que, à mon égard, ta fierté
sera l’ombre de ma fidélité.
Donne-moi ta simple compagnie,
Moi, je t’offrirai toute ma vie
O toi mon maître, mon seul ami.
Martine Dubray

Dieu tout puissant et éternel, qui chassez toutes souffrances et maladies par les mérites du glorieux et saint évêque Hubert, votre serviteur et notre patron, soyez propice à nos prières en accordant à tous ceux qui implorent son assistance pour eux, leurs montures et leurs chiens, l’entière et continuelle préservation de la mort subite et imprévue, la guérison de la rage, la délivrance de tout mal et de tout péril, pour l’âme comme pour le corps. Par Jésus-Christ Notre Seigneur. Ainsi soit-il ».

(Bénédiction pour les veneurs, chevaux et chiens, reprise par David Gattegno, Le Chien, Editions Pardès, Puiseaux, 1995, p. 41)
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MessageSujet: Re: prières pour les animaux et la nature   prières pour les animaux et la nature Icon_minitimeMar 9 Avr - 9:17

Tout l’Amour de Dieu

Un jour Dieu nous dit en riant :
« Pourquoi retournez-vous sur terre ? »
Nous lui avons répondu en priant :
« Seigneur ! tu connais ce mystère ? »…

Nous allons chercher nos amis
Que nous avons laissés sur terre.
Avec nous, Tu les avais mis
Car Tu as dit qu’ils sont nos frères ».

« Ils sont nos frères, chaque jour,
Mais connaissent trop la souffrance
O Seigneur, bénis-les toujours,
Fais-leur connaître ta Présence ».

« Veux-tu les mettre dans ton jardin ?
Quand Tu es là, plus de souffrance !
Conduis-nous tous sur ton chemin,
Tu es notre seule Espérance !

Dieu souriant, étant d’accord
Fit entrer la création entière.
Certains furent pris de remords
Les ayant torturés sur terre.
Marie-Madeleine MOULIN
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MessageSujet: Re: prières pour les animaux et la nature   prières pour les animaux et la nature Icon_minitimeMar 9 Avr - 9:17

Au pays du Bon Dieu que nous serons heureux !
Au soleil du Bon Dieu, qu’il fera bon dormir
Quand on retrouvera ceux qu’on a vu partir !
Oh ! douces retrouvailles ! C’est toi ? C’est bien eux ?
Vous, mon père et ma mère ? Et c’est toi, oh mon frère ?
Et vous, les grands parents qui sont tous rajeunis ?
Oui, toute la famille est enfin réunie…
Les oncles et les tantes et tout le cousinage
Les voisins, les voisines et tout le voisinage
Ah ! vous êtes tous jeunes et vous n’avez plus d’âge !
Je vous retrouve aussi les amis de toujours !
Ceux des jours de joie et ceux des mauvais jours !
… Et puis, qui vient vers moi, les gestes éperdus ?
Ce sont mes animaux que je croyais perdus.
Voilà, voilà mes chats, mes compagnons solitaires,
(Miaou ! miaou ! miaou !) Voulez-vous bien vous taire !
Et puis, voilà mes chiens qui battent de la queue,
Mes pigeons et mes chiens , tous à la queue leu leu !
Devant tout ce monde, je perds un peu la tête
Aujourd’hui, c’est la fête !
Que nous serons heureux, au pays du Bon Dieu
(Marie-Thérèse Cousin – Alençon, 8 avril 1999)
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MessageSujet: Re: prières pour les animaux et la nature   prières pour les animaux et la nature Icon_minitimeMar 9 Avr - 9:19

Mon humble ami, mon chien fidèle, tu es mort
de cette mort que tu fuyais comme une guêpe
lorsque tu te cachais sous la table. Ta tête
s’est dirigée vers moi à l’heure brève et morne.

O compagnon banal de l’homme : être béni !
toi que nourrit la faim que ton maître partage,
toi qui accompagne dans leur pèlerinage
l’archange Raphaël et le jeune Tobie…

O Serviteur : que tu me sois d’un grand exemple,
ô toi qui m’as aimé ainsi qu’un saint son Dieu !
Le mystère de ton obscure intelligence
vit dans un paradis innocent et joyeux.

Ah ! faites, mon Dieu, si Vous me donnez la grâce
de Vous voir face à face aux jours d’Eternité,
faites qu’un pauvre chien contemple face à face
celui qui fut son dieu parmi l’humanité.

Francis Jammes
(« L’église habillée de feuilles », dans Clairières dans le ciel », 1906, p. 191-192)

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MessageSujet: Re: prières pour les animaux et la nature   prières pour les animaux et la nature Icon_minitimeMar 9 Avr - 9:19

PRIERE POUR LES INNOCENTS NON HUMAINS

Père de nous tous qui remplissez les espaces ;
Créateur de l’Univers visible et invisible,
Des Minéraux, des Végétaux, des Animaux, des Hommes ; des Mondes Angéliques,
Des Mondes que nous connaissons et de Ceux que nous ignorons,

Père de nous tous, secourez-nous et secourez vos créatures innocentes.

Seigneur, prenez en pitié la Terre que vous avez faite si belle,
la planète bleue, polluée, empoisonnée par les hommes chaque jour davantage !
Seigneur, avant qu’il ne soit trop tard.

Envoyez vos armées célestes au secours de notre sœur le Terre.

Pitié Seigneur pour notre sœur l’Eau.
Pitié pour les sources, les rivières, les fleuves, les lacs, les mers, les océans,
pollués sans retenue par les hommes.

Envoyez vos armées célestes au secours de notre très précieuse sœur l’Eau.

Pitié Seigneur pour nos sœurs les plantes, si nombreuses,
si variées, si belles, si utiles, dont un grand nombre d’espèces
disparaissent chaque jour à cause de la folie des hommes.

Envoyez vos armées célestes à leurs secours.

Pitié, pitié Seigneur, pour nos frères les animaux, vos créatures muettes,
Maltraités, tués, torturés, par milliards :
Victimes silencieuses.

Envoyez vos armées célestes à leur secours.

Pitiés Seigneur pour les millions d’animaux torturés chaque année
dans les laboratoires de vivisection.

Pitié Seigneur pour nos frères singes, si proches de nous capturés, maltraités, torturés.

Pitié Seigneur pour nos frères chiens et chats, vos créatures aimantes,
nos compagnons fidèles, partout effroyablement maltraités, si souvent torturés.

Pitié Seigneur pour nos frères les taureaux, torturés à mort dans les arènes.
Pitié aussi pour nos frères les chevaux de corridas.

Pitié Seigneur pour les animaux des élevages intensifs, les animaux de boucherie.
Pitié pour nos frères agneaux et moutons, vos créatures de paix,
égorgés par millions chaque année.
Pitié Seigneur pour les millions d’animaux de toutes sortes
tués chaque jour dans des conditions la plupart du temps inqualifiables, pour être mangés !

Pitié Seigneur pour nos frères les dauphins, les orques, les baleines,
les loutres, les phoques, tous les mammifères marins,
vos créatures marines, merveilleuses, intelligentes et bonnes.

Pitié Seigneur pour nos frères innocents, les malheureux animaux
emprisonnés à vie derrière des barreaux.

Pitié Seigneur pour nos frères les animaux à fourrure,
torturés et tués à cause de leur beauté !

Pitié Seigneur pour frères ânes, vos créatures de patience, roués de coups,
ployant sous le fardeau.
Pitiés pour les chevaux, nos valeureux frères ;
esclaves jusqu’à la mort.
Pitié pour frères éléphants, massacrés en si grand nombre pour l’ivoire,
enchaînés pour le labeur, emprisonnés…

Pitié Seigneur pour nos frères les animaux sauvages, autrefois si nombreux,
chassés, piégés, massacrés, emprisonnés.

Pitié Seigneur pour frères pigeons, pris au piège dits filets.
Pitié pour les oiseaux migrateurs.
Pitié pour tous nos frères les oiseaux, vos créatures ailées,
qui nous ravissent et nous enchantent par leur beauté et leurs chants,
affamés, emprisonnés, chassés, piégés,
décimés par la pollution dont souffre notre sœur l’Eau et notre sœur la Terre.

Pitié Seigneur pour nos frères les poissons, décimés par la pollution,
entassés dans des élevages, péchés en si grand nombre que les mers se dépeuplent.

Pitié Seigneur pour petits frères insectes, éliminés par des insecticides,
spécialement pour nos sœurs les abeilles.

Envoyez vos armées célestes à leur secours à tous !

Seigneur de nous tous, Créateur ineffable, ayez pitié des innocents non humains,
de toute la nature et de tous les animaux, nous ne pouvons tous les citer,
nos frères si proches et cependant si mystérieux pour nous,
que vous nous avez confiés depuis l’aube de l’humanité,
que nous trahissons et massacrons, au nom de notre gourmandise,
au nom de la recherche, au nom de notre confort,
au nom de la religion, au nom de tous les noms possibles,
au nom de notre orgueil.

Seigneur ayez pitié d’eux !
Seigneur secourez-les !

Seigneur ayez pitié de nous,
les humains, car toutes ces horreurs sont
de notre faute.

(Danielle Cartotto-Balagé - Février 2008)
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MessageSujet: Re: prières pour les animaux et la nature   prières pour les animaux et la nature Icon_minitimeMar 9 Avr - 9:20

Richesses de la Bible


Qoh 3,19 : Car le sort des fils d’Adam, c’est le sort de la bête, c’est un sort identique : telle la mort de celle-ci, telle la mort de ceux-là, ils ont un souffle identique : la supériorité de l’homme sur la bête est nulle, car tout est vanité.

Dn 8,20 : Le bélier à deux cornes que tu as vu : ce sont les rois de Médie et de Perse.

Gn 9,9 –11 : « Je vais établir mon alliance avec vous, avec votre descendance après vous et avec tous les êtres vivants qui sont avec vous : oiseaux, bestiaux, toutes les bêtes sauvages qui sont avec vous, bref tout ce qui est sorti de l’arche avec vous : aucune chair ne sera plus exterminée par les eaux du Déluge, il n’y aura plus de Déluge pour ravager la terre. »


Gn 1,20-30 : Dieu dit : « Que les eaux grouillent de bestioles vivantes et que l’oiseau vole au-dessus de la terre face au firmament du ciel. » Dieu créa les grands monstres marins, tous les êtres vivants et remuants selon leur espèce, dont grouillèrent les eaux , et tout oiseau ailé selon son espèce. dieu vit que cela était bon. Dieu les bénit en disant : « Soyez féconds et prolifiques, remplissez les eaux dans les mers, et que l’oiseau prolifère sur la terre ! » Il y eut un soir, il y eut un matin : cinquième jour.
Dieu dit : « Que la terre produise des êtres vivants selon leur espèce : bestiaux, petites bêtes , et bêtes sauvages selon leur espèce ! »

Le paradis terrestre
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MessageSujet: Re: prières pour les animaux et la nature   prières pour les animaux et la nature Icon_minitimeMar 9 Avr - 9:20

Il en fut ainsi. Dieu fit les bêtes sauvages selon leur espèce, les bestiaux selon leur espèce et toutes les petites bêtes du sol selon leur espèce. Dieu vit que cela était bon.


Dieu le Père
Dieu dit : « Faisons l’homme à notre image, selon notre ressemblance et qu’il soumette les poisons de la mer , les oiseaux du ciel, les bestiaux, toute la terre et toutes les petites bêtes qui remuent sur la terre ! »
Dieu créa l’homme à son image,
à l’image de Dieu, il le créa ;
mâle et femelle, il les créa.
Dieu les bénit et Dieu leur dit : « Soyez féconds et prolifiques , remplissez la terre et dominez-là. Soumettez les poissons de la mer, les oiseaux du ciel et toute bête qui remue sur la terre ! »
Dieu dit : « Voici, je vous donne toute herbe qui porte sa semence sur toute la surface de la terre et tout arbre dont le fruit porte sa semence ; ce sera votre nourriture.
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MessageSujet: Re: prières pour les animaux et la nature   prières pour les animaux et la nature Icon_minitimeMar 9 Avr - 9:21

A toute bête de la terre, à tout oiseau du ciel, à tout ce qui remue sur la terre et qui a souffle de vie, je donne pour nourriture toute herbe mûrissante. » Dieu vit tout ce qu’il avait fait. Voilà, c’était très bon. il y eut un soir, il y eut un matin : sixième jour.

Gn 2,15-22 : « Le SEIGNEUR Dieu prit l’homme et l’établit dans le jardin d’Eden pour cultiver le sol et le garder. Le SEIGNEUR Dieu prescrivit à l’homme : « Tu pourras manger de tout arbre du jardin, mais tu ne mangeras pas de l’arbre de la connaissance de ce qui est bon ou mauvais, car du jour où tu en mangeras, tu devras mourir. »


Adam et Eve au paradis
Le SEIGNEUR Dieu dit : « Il n’est pas bon pour l’homme d’être seul. Je veux faire une aide qui lui soit accordée. » Le SEIGNEUR Dieu modela
du sol toute bête des champs et tout oiseau du ciel qu’il amena à l’homme pour voir comment il les désignerait. Tout ce que désigna l’homme avait pour nom « être vivant » ; l’homme désigna par leur nom tout bétail, tout oiseau du ciel et toute bête des champs, mais pour lui-même, l’homme ne trouva pas l’aide qui lui soit accordée. Le SEIGNEUR Dieu fit tomber l’homme dans une torpeur l’homme qui s’endormit ; il prit l’une de ses côtes et referma les chairs à sa place. Le SEIGNEUR Dieu transforma la côte qu’il avait prise à l’homme en une femme qu’il lui amena. »
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MessageSujet: Re: prières pour les animaux et la nature   prières pour les animaux et la nature Icon_minitimeMar 9 Avr - 9:21

Gn 6 ,18-22 : J’établirai mon alliance avec toi.
« Entre dans l’arche, toi, et avec toi, tes fils, ta femme, et les femmes de tes fils.
De tout être vivant, de toute chair, tu introduiras un couple dans l’arche pour les faire survivre avec toi ; qu’il y ait un mâle et une femelle ! De chaque espèce d’oiseaux, de chaque espèce de bestiaux, de chaque espèce de petites bêtes du sol, un couple de chaque espèce viendra à toit pour survivre. Et toi, prends de tout ce qui se mange et fais-en une réserve ; ce sera ta nourriture et la leur.
C’est ce que fit Noé : il fit exactement ce que Dieu lui avait prescrit.
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MessageSujet: Re: prières pour les animaux et la nature   prières pour les animaux et la nature Icon_minitimeMar 9 Avr - 9:21

Es 1, 2-3 : « Ecoutez, cieux ! Terre, prête l’oreille !
C’est le Seigneur qui parle :
J’ai fait grandir des fils, je les ai élevés,
eux, ils se sont révoltés contre moi.
un bœuf connaît son propriétaire
et un âne la mangeoire chez son maître :
Israël ne connaît pas,
mon peuple ne comprend pas.


Ps 104 , 21-28 : Les lions rugissent après leur proie
et réclament à Dieu leur nourriture.
Au lever du soleil, ils se retirent,
se couchent dans leurs tanières ,
et l’homme s’en va à son travail
à ses cultures jusqu’au soir.

Que tes œuvres sont nombreuses, SEIGNEUR !
Tu les as toutes faites avec sagesse,
la terre est remplie de tes créatures.
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MessageSujet: Re: prières pour les animaux et la nature   prières pour les animaux et la nature Icon_minitimeMar 9 Avr - 9:21

Voici la mer, grande et vaste de tous côtés ,
ou remuent, innombrables,
des animaux petits et grands.
Là vont et viennent les bateaux,
et le Léviathan que tu as formé pour jouer avec lui.

Tous comptent sur toi
pour leur donner en temps voulu la nourriture :
tu donnes, ils ramassent ;
tu ouvres ta main, ils se rassasient.
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MessageSujet: Re: prières pour les animaux et la nature   prières pour les animaux et la nature Icon_minitimeMar 9 Avr - 9:22

1 Daniel 8-20 : « Or Daniel prit à cœur de ne pas se souiller avec le menu du roi et le vin de sa boisson. Il fit une requête au prévôt du personnel pour n’avoir pas à se souiller, et Dieu accorda à Daniel la grâce et faveur devant le prévôt du personnel. Le prévôt du personnel dit à Daniel : « Je crains, que Monseigneur le Roi, qui a fixé votre nourriture et votre boisson, ne vous voie des visages plus abattus que ceux des garçons de votre âge, et que vous ne me rendiez coupable au prix de ma tête envers le roi.» Daniel dit au garde que le chef du personnel avait charge de Daniel, Hananya, Mishaël et Azarya. : « Mets donc tes serviteurs à l’épreuve pendant dix jours. Qu’on nous donne des légumes à manger et de l’eau à boire. Puis tu regarderas notre mine et la mine de ces garçons qui mangent au menu du roi ; et selon ce que tu verras, agis envers tes serviteurs ! » Au terme des dix jours, on vit qu’ils avaient meilleure mine et plus d’embonpoint que tous les garçons qui menaient au menu du roi. Le garde enlevait donc leur menu et le vin qu’ils avaient à boire, et il leur donnait des légumes. Or à ces quatre garçons, Dieu donna la science et il les instruisit en toute littérature et sagesse. Quant à Daniel, il comprenait toute vision et tous songes. Au terme des dix jours fixés par le roi pour les lui amener, le prévôt du personnel les emmena en présence de Nabuchodonosor. le roi parla avec eux, et parmi tous il ne s’en trouva pas comme Daniel Hananya, Mishaël et Azarya. Ils se tinrent donc en présence du roi ; et en toute affaire de sagesse et de discernement dont le roi s’enquit auprès d’eux, il les trouva dix fois supérieurs à tous les magiciens et conjureurs qu’il y avait dans tout son royaume.
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MessageSujet: Re: prières pour les animaux et la nature   prières pour les animaux et la nature Icon_minitimeMar 9 Avr - 9:24

Le CHIEN : signe de contradiction

Sa compagnie fidèle et celle des Animaux à travers l’histoire et les religions
Son influence dans le Judaïsme et le Christianisme

Mémoire de maîtrise
sous la direction du professeur Othmar KEEL
présenté à la Faculté de Théologie, Fribourg (Suisse)
Septembre 2001

Olivier JELEN

Partie 1

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Vers partie 2


LE STATUT DU CHIEN SELON LES JUIFS

« Le chien vivait dans les maisons juives presque sans restriction, et il n’est guère possible de parler d’une restriction véritable d’élever cet animal. Certes, il ne faut pas attacher d’importance au fait que les bergers avaient des chiens pour leurs troupeaux, car en bien des points, ils n’observaient pas les prescriptions des rabbins (…) mais on trouve le chien dans toutes les autres maisons juives ».


Une vieille amitié
Voici le squelette d’une femme enterrée
avec la main posée
sur le squelette de son chien.
Ils ont été mis au jour sur le site archéologique
de Ein Mallaha, en Israël,
et datent d’il y a environ 12000 ans.
C’est là l’un des plus anciens
vestiges de chien domestique
jamais découvert dans le monde.
L’auteur de cette citation s’attache à démontrer que l’interdiction de la Mischna qui dit : « On ne doit pas élever de chien, à moins qu’il ne soit attaché à une chaîne » (M. Baba Kamma, VII, 7) na jamais été prise à la lettre et doit plutôt être vue comme un avertissement et une mesure de police inspirée par la crainte de la férocité du chien des pays orientaux. Cf. KRAUSS S., « La défense d’élever du menu bétail en Palestine », in : REJ (Revue des Etudes Juives) Tome LIII, Paris, 1er janvier 1907, p. 23 – 24.

A) Dans l'Ancien Testament :

La question de l’époque chronologique de la première attestation du chien en Israël/Palestine ne fait pas l’unanimité, retenons cependant que le chien semble attesté en Palestine au plus tard depuis le 8è millénaire avant Jésus-Christ. Il est néanmoins difficile de distinguer nettement au Proche-Orient parmi la famille des Canidés entre le Chien, le Loup et le Chacal.

Il en sera autrement dans la Bible hébraïque, car elle atteste des termes différents pour désigner le chacal, le loup/chacal, la hyène et le chien.

Le chacal y est désigné par le mot (l’étymologie reste incertaine), tandis que le terme se réfère soit au chacal, soit au loup (cf. akkadien zibu) ; la hyène finalement s’écrit (cf. l’arabe sabia). Ces trois races ont un point commun dans l’Ancien Testament, car elles représentent l’état sauvage opposé à la civilisation. Leur présence est ainsi synonyme du retour au chaos. Les prophètes interprètent souvent leur présence comme étant l’une des conséquences du châtiment divin ! Il n’est donc pas étonnant que ces animaux -avec d’autres espèces sauvages- soient aussi associés à la lamentation et au deuil .

Quant au chien -davantage intégré dans la civilisation que la hyène ou le loup-, la Bible hébraïque n’utilise qu’un seul terme et donc ne fait pas de distinction au niveau du vocabulaire entre les différentes races de chiens. Plutôt que d’en déduire que l’Hébreu ne connaissait qu’une seule race canine, on peut y déceler un indice pour le fait que l’intérêt portait non pas sur l’aspect zoologique du chien, mais sur son image -généralement négative-. A en juger leurs contextes, les passages bibliques se référent principalement aux chiens Pariahs .

Ces chiens peuvent paraître dans leurs comportements comme farouches, les Pariahs se rapprochant plutôt de « la bête sauvage que du chien d’Europe domestique » . Lors de leur esclavage en Egypte, les Juifs « furent témoins de la vénération idolâtrique qu’on avait pour les chiens d’Anubis et des usages divers auxquels on employait les différentes variétés de …(chiens) » .



Est-ce par réaction anti-égyptienne que les Hébreux attribuèrent une image négative au chien au point d’y voir un animal impur au même titre que le porc ? En effet, le chien, tout comme le cochon, est considéré comme un animal impur, « mais la situation d’ensemble n’est pas si claire » , car le chien n’est pas directement mentionné dans la liste des animaux impurs ! Il ne se trouve ainsi ni dans la liste des animaux impurs énumérée dans le livre du Deutéronome (Dt XIV), ni dans celle du livre du Lévitique (Lv XI).

Hormis quelques rares exceptions les livres de l’Ancien Testament demeurent très durs à l’égard du chien, car il y est généralement décrit soit comme dégoûtant et répugnant, voire impur soit comme un animal famélique et vorace, soit encore comme un ennemi dangereux. Dans ce qui suit, nous allons reprendre ces différentes connotations plus en détail.

a) Le chien, animal dégoûtant et répugnant, voire impur

La proximité du descendant du loup fut tolérée à ses débuts, car le chien ne demandait pas plus à l’homme que de finir ses repas ! Au niveau biblique, cette observation se jumelle avec celle de voir le chien «retourné à son vomi » (Pr XXVI, 11). D’un autre côté, le chien était vu par les Hébreux comme le type de « l’impudence et de l’obscénité » , le nom de kèlèb pouvant même être donné aux prostitués mâles, aux débauchés : « Tu n’apporteras jamais dans la maison du Seigneur ton Dieu, pour une offrande votive, le gain d’une prostituée ou le salaire d’un « chien », car aussi bien l’un que l’autre, ils sont une abomination pour le Seigneur ton Dieu » (Dt XXIII, 19, cf. aussi infra § d ).

Aussi le chien ne pouvait-il en aucun cas servir de remplacement à la brebis pour les offrandes dans le Temple ou dans le culte : « On sacrifie le taureau (…), on immole la brebis, mais aussi on assomme un chien » (Is LXVI, 3). Cette pratique cultuelle était la pratique des idolâtres qui, poursuit le texte se « complaisent dans leurs abominations » (Is LXVI, 3). Même si vers la fin du XX° s., on a découvert un cimetière pour chiens probablement rattaché à un temple à Ashkelon, celui-ci semble avoir été construit sous influence phénicienne .



Pour plus de détails voir le site ci-après : www.interbible.org/interBible/decouverte/archeologie/arch_2002/arch_020628.

Cette découverte archéologique démontre que les Hébreux et toute la région connaissaient (et pratiquaient) ces cultes liés au chien, cultes auxquels s’oppose le prophète Isaïe qui l’interdit ici formellement.



Sacrifices faits par Noé à la fin du déluge

Quant à l’impureté du chien pour les Juifs, elle se vérifie au fait que l’on donnait aux chiens la viande d’un animal qui n’avait pas été abattu selon les règles : « Vous ne mangerez pas la viande déchiquetée dans la campagne. Vous la jetterez au chien » (Ex XXII,30). Cet état d’impureté continuelle interdisait aux juifs la détention de chien à domicile . En somme, le chien était surtout vu par l’Israélite comme un animal craint et méprisable.

Ce mépris du chien correspond d’après Brunet à un « trait pan-sémitique » , car il se retrouve aujourd’hui encore dans les pays arabes et musulmans. Comme le dit le Coran, en prenant l’exemple de l’impie qui est à la ressemblance du chien : « Si tu fonds sur celui-ci, il grogne, et si tu le laisses, il grogne encore » (sourate VII, Les A ‘râf, 176). L’impureté du chien est à rapprocher de celle du porc. Outre leur impureté, ces deux animaux ont en commun avec l’homme d’être omnivores et domesticables.


Selon Flandrin, l’impureté d’un animal se vérifie à son état d’hybridité. Non seulement le porc et le chien mangent d’autres animaux, alors qu’initialement Dieu avait uniquement donné « à toute bête de la terre… pour nourriture toute herbe mûrissante » (Gn I, 30), mais ils confondent les genres et mangent aussi bien de la viande que de l’herbe, des légumes et des fruits. Le fait qu’ils soient les deux à la fois, à savoir herbivore et carnivore renforce leur caractère impur « aux yeux d’une société qui manifeste une telle aversion pour l’hybridité » !


Flandrin

Notes

(1). Pour le chacal , les références suivantes ont été consultées : Jes XIII, 22. XXXIV, 13. XXXV, 7. XLIII, 20 ; Jr IX, 10. X, 22. XIV, 6. IL, 33. LI, 37 ; Mi I, 8 ; Ps XLIV, 20 ; Jb XXX, 29 ; Lm IV, 3. Pour le chacal/loup, le mot ??? se retrouve dans les passages suivants : Gn IL, 27 ; Jes XI, 6. LXV, 25 ; Jr V, 6 ; Ez XXII, 27 ; Hab I, 8. Pour la hyène ????, on ne citera qu’un passage, d’ailleurs contesté : Jr XII, 9.

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(2). « Les Pariahs sont tantôt roux ou jaune grisâtre, parfois rayés ou noir au museau (…). Si on les traite bien, tant qu’ils sont jeunes, ils se montrent caressants et fidèles, ensuite ils deviennent indépendants », cf. DECHAMBRE E., op. cit., pp. 25-26.

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(3). HENNINGER J. (s.v.d), article « pureté-impureté. Animaux impurs », in : DBS, Tome IX, Letouzey & Ané Editeurs, Paris, 1979, p. 483.

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(4). Cf. VIGOUROUX, op. cit., p. 702.

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(5). « It was the Phoenicians, I believe, who were responsible for the dog burials at Ashkelon and who considered the dog a sacred animal (…). Presumably the dog became associated with healing because of the curative powers evident from licking its own wounds or sores », cf. STAGER Lawrence E., « Why were hundreds of dogs buried at Ashkelon ? », in : Biblical Archeology Review, vol. XVII, may / june 1991, p. 39.

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(6). KRAUS S., Talmudische Archäologie, Band II, 1911, p. 120.

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(7). BRUNET Gilbert, « L’hébreu Kèlèb », in VT, op. cit., p. 486. On rappelera cependant l’épisode positif pour le chien dans la sourate XVIII, La caverne. Le chien, se trouvant dans une caverne avec les « Sept Dormants », est le seul qui reste éveillé. La Tradition musulmane le récompensera en lui réservant une place au paradis.
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MessageSujet: Re: prières pour les animaux et la nature   prières pour les animaux et la nature Icon_minitimeMar 9 Avr - 9:24


Le CHIEN : signe de contradiction

Sa compagnie fidèle et celle des Animaux à travers l’histoire et les religions
Son influence dans le Judaïsme et le Christianisme

Mémoire de maîtrise
sous la direction du professeur Othmar KEEL
présenté à la Faculté de Théologie, Fribourg (Suisse)
Septembre 2001

Olivier JELEN

Partie 3

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Vers partie 4


a) Le chien, un compagnon de l’homme

Dans deux passages bibliques seulement le chien a un rôle positif : Ainsi dans le livre de Job (Jb XXX, 1), où il est fait mention du chien de troupeau, et dans le livre de Tobit, « un des joyaux de la littérature juive » .


Tobie et l’archange Raphaël
Le héros du récit, le jeune Tobias part pour un long voyage, accompagné par l’ange Raphaël et par son chien : « Le garçon partit, et l’ange avec lui ; le chien aussi partit avec lui et les accompagna » (Tb VI, 1). Le père de Tobias, Tobie, un juif pieux et fidèle, déporté à Ninive, envoie son fils récupérer une somme d’argent qui lui revient. Etant aveugle, il ne peut accompagner son propre fils et l’envoie sans le savoir avec l’ange Raphaël qui connaît le chemin. Mais les deux ne partent pas seul, car un chien fidèle les suivra du début (Tb VI,1) à la fin du voyage (Tb XI, 4c). On laisse imaginer au lecteur la joie du père qui retrouve le chien de son fils, retourné en premier pour annoncer l’arrivée de Tobie et de Raphaël. Le chien est signe du retour du fils bien-aimé. Il anticipe les retrouvailles entre le père et le fils, devenant ainsi facteur de joie, une joie probablement indescriptible .
La TOB explique en note que la mention dans ce contexte du chien est « inattendue », cette caractéristique permettant de situer géographiquement le récit hors de la Palestine, car à cette époque biblique « on ne connaissait guère le chien domestique » en Palestine. A la fin du livre de Tobit, on rappelle au lecteur, au cas où il l’aurait oublié, la présence du chien toujours fidèle qui suit son maître et l’ange: « Le chien suivit derrière eux » (TbXI,4) . Certains auteurs, tel Brunet, disqualifie l’exemple de Tobit, car ce livre, rédigé à la basse époque, « n’est pas reconnu de tous, et n’appartient qu’à un courant juif marginal » et par conséquent n’est pas représentatif de l’esprit juif !

De ce qui précède, nous pouvons retenir les observations suivantes : Si on utilise le mot chien à l’égard d’une personne, c’est toujours négatif. Etre traité de chien ou comparé à un chien est une injure. « Suis-je un chien pour que tu viennes à moi armé de bâtons ? » (I S 17,43) est la réponse de Goliath, le Philistin à l’égard de David. Quant à être décrit de « tête de chien judéen» (II S 3,Cool, le rabaissement, l’humiliation et le mépris en sont synonymes. Dans la littérature mésopotamienne, le terme kalbu, désignant un chiot, est aussi souvent utilisé négativement, ainsi dans des métaphores, tel « mendier comme un chien », « se mettre à quatre pattes comme un chien », « mourir comme un chien » . Devoir « mourir comme un chien » symbolise en Mésopotamie la plus pire des hontes. Dans ce sens, le Midrash rapporte que Goliath est mort comme un chien .



David tuant goliath par Danièle Da Volterra
musée national du château de Fontainebleau

En conclusion, il est intéressant de souligner la multiplicité et la diversité des occurrences du mot kèlèb dans l’Ancien Testament. Au mieux, le chien est un outil de par sa fonction de gardien de troupeau (Jb), d’accompagnateur (Tb) voire surtout d’éboueur et de charognard (I R, II R), au pire, il représente et symbolise tout ce qui existe de plus vil et méprisable sur la terre !

B) Dans la Tradition juive

« On dit qu’un ange apparut à un sage talmudique qui jeûnait et priait pour que les chiens aient le droit de chanter les louanges de l’Eternel ; l’ange lui expliqua que son jeûne était inutile car les chiens jouissaient de la faveur divine depuis l’Exode, pour s’être gardés d’aboyer quand les Hébreux fuyaient l’Egypte à la faveur de la nuit » .

Même si le chien est souvent mentionné dans la Tradition juive, il n’en occupe pas pour autant une grande place. Le chant très populaire du Had Gadya évoque dans sa dernière strophe aux côtés du bœuf, du chat et de l’agneau, le chien. Dans ce chant, datant du XV°s. et souvent repris lors du seder, chaque animal représente un peuple et donc un moment de l’histoire d’Israël. L’idée centrale développée par ce chant est tirée d’un verset de Qohéleth (Qo V, 7) « au-dessus d’un grand personnage, veille un autre grand, et au-dessus d’eux, il y a encore des grands… ». Le terme « grand » a été compris par la tradition juive comme signifiant une grande puissance. Si l’Assyrie est représentée par le chat, l’agneau représente Israël et le chien la Babylonie : « Et vient le chien qui mord le chat qui avait dévoré l’agneau que mon père avait acheté pour deux sous ».


Le Talmud mentionne également à plusieurs reprises le chien, mais à nouveau, dans un contexte généralement négatif. Comme l’écrit Toperoff, le Talmud tout comme le Midrash qui suit en ce sens l’esprit biblique, observe à l’égard du chien, une ambivalence et oscille entre le « uncomplimentary » et le « complimentary remarks » . Ainsi tout juif se méfiera du chien car celui-ci peut facilement être possédé par des esprits mauvais. Les chiens, dit le Talmud , forment une proie facile pour les démons et par conséquent sont « spécialement exposés » à leurs maléfices ! « On dit cinq choses d’un chien enragé : Sa gueule est béante, sa salive coule… D’où vient sa maladie ? Un rabbin l’attribuait aux sorciers qui se jouent de lui ; d’autres estimaient qu’il avait en lui un démon. Comment se comporter d’après l’un ou l’autre point de vue ? « L’animal doit être tué par un projectile » .

Le traité du Temoura rappelle en citant la Torah (Dt 23,19) qu’il demeure interdit de sacrifier un animal cachère reçu en échange de la vente d’un chien . Si on juxtapose cette remarque avec celle qui, toujours selon la Torah, interdit d’offrir en sacrifice un animal qui a été donné à une prostituée en paiement de ses services, on décèle aisément la touche dépréciative du chien.


Le traité du Pessahim quant à lui, rapporte que le chien fouille les décombres , mord sans briser les os (Pes. 49b) et mange du pain moisi plus valable pour la consommation humaine (Pes. 15b, 43a). Concernant le traité du ‘Halla dont l’exposé principal est l’offrande de la pâte, prélevée à partir du pétrin pour le remettre au prêtre, on rappelle que la pâte destinée aux chiens est aussi soumise, au même titre que la pâte à pain du boulanger, au prélèvement de la ‘Halla « lorsque les bergers en mangent également » .
La littérature rabbinique n’est cependant pas que négative à l’égard du chien même si des auteurs comme H. Strack et P. Billerbeck résument la situation du chien dans le Talmud et dans le Midrash en rappelant que malgré son utilité et sa fidélité, il y est vu comme « das verachtetste, frechste und elendeste Geschöpf » . La littérature rabbinique reconnaît par exemple la fidélité du chien pour son maître. Selon le commentaire rabbinique de Gn IV, 15, le Seigneur offrit à Caïn, qui venait de tuer Abel, comme protection et comme compagnon, un chien.


La réprobation de Caïn après la mort d’Abel
Noël Coypel – Musée du Louvre - Paris

De même les commentaires rabbiniques affirment que, si le chien peut manger de la viande impure (Dt XXII, 30), malgré son interdiction, c’est parce que le Seigneur a voulu récompenser tous les chiens de ne pas avoir aboyé la nuit du départ des Juifs pour la Terre promise (Ex XI, 7 : « Mais chez tous les fils d’Israël, pas un chien ne grognera contre homme ou bête… ») .

Un autre récit célèbre, qui reconnaît le dévouement exemplaire du chien pour son maître -allant même jusqu’à la mort-, est celui qui raconte comment un chien sauva des bergers de mouton du poison d’un serpent. Un serpent avait infecté, durant l’absence des bergers, le lait caillé que les bergers voulaient prendre pour repas. Le chien « which had witnesses the act, began to bark when his masters, on their return, proceeded to eat it ; but they would not heed his voice of warning. So he hastened to eat it all up and fell down dead, having thus saved his masters’lives » . Après avoir compris ce qui leur avait été épargné, en guise de reconnaissance, les bergers érigèrent un monument à la mémoire du chien : « They erected a monument over its grave and called it nafsha d’kalba, the dog’s monument » .

« Que l’âme de Balak désirait un lieu de repos ! Mais partout où il allait, son destin l’accompagnait. Ici on lui montrait un bâton, et là on lui jetait des pierres. Ici on lui lançait des termes de mépris dont même un porc aurait eu honte (…) En ces jours-là, Balak découvrit un lieu (…) Il y trouva à manger, et peut-être mieux qu’ailleurs, car, outre les os, il eut de la vraie viande. Comment cela ? Parfois, un Juif y venait manger, et pas seulement pendant les neufs jours d’Ab. Soudain apparut un autre Juif qui avait honte de manger de la viande non cachère. Il jeta la viande sous la table, Balak vint la dérober et la manger » .

Progressivement, et contrairement à ce que l’on pourrait attendre vu l’impopularité du chien dans les livres de la Torah, le chien devient un animal domestique apprécié par les Juifs. « In the course of time a certain affection for the dog seems to have been developed among the Jews » . Qui d’autre qu’un écrivain peut au mieux le démontrer ? Citons donc Samuel Agnon, premier lauréat israélien du Prix Nobel de la littérature (1966), dont l’œuvre est l’« une des plus représentatives de la littérature hébraïque moderne » . Il publia en 1946 un roman portant le titre : Le chien Balak. Il y décrit le personnage d’un petit chien, véritable héros intelligent de ce roman. Balak, tour à tour conscience de personnages humains et symbole du peuple juif (!), observe même certains traits de caractère fréquents chez le Juif persécuté et chez le Juif moyen .

Ainsi un des acteurs du roman peindra-t-il sur le dos du chien Balak les mots : « chien fou », rappelant par là l’étoile jaune imposée aux juifs par Hitler. Balak doit fuir. « Au début quand Balak habitait parmi les Juifs, il était fanatiquement attaché aux connaissances de ses ancêtres : il croyait, comme tout Jérusalem, que la pluie ne vient que grâce à ceux qui sonnent le schofar (…). Depuis le jour où Balak avait fui son logis, il perdit la foi de ses ancêtres ; il nia la force des créatures humaines et discuta contre ceux qui prétendent que tout ce qui a été créé dans le monde ne l’a été que pour les hommes. Balak répétait : « C’est assez pour l’homme d’être comme le chien et comme toutes les créatures» .

Pour conclure cette partie résolument moderne, relevons que depuis 1953, une nouvelle race de chien issu d’Israël, le Canaan, a été officiellement reconnue ! Depuis ce chien très populaire en Israël en est devenu chien national ! Le chien de Canaan ou Kelev-K’naani en hébreu, faisant partie de la famille des Spitz, est né dans le sud d’Israël de la volonté de la part de la Haganah (=Force de défense juive luttant pour la libération d’Israël) d’avoir des chiens de travail. Il trouve ses ancêtres parmi les chiens qui accompagnaient les Hébreux lors de l’exode égyptien conduit par Moïse . A l’origine, ceux-ci vivaient dans des meutes dans le désert du Néguev et ils suivaient les tribus de bédouins. De ses ancêtres, le Canaan a hérité une certaine « réserve au premier contact », voire même une certaine méfiance envers l’homme et les animaux, mais sans agressivité. La boucle ayant commencé avec les chiens Pariahs se referme étonnamment avec cette nouvelle race, le Canaan !

Notes

(1) Cf. TOB, « introduction », Tobit, p. 1229.

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(2) Cette même joie se retrouve décrite, dans un autre contexte, quelques siècles plus tard par la future Sainte Thérèse de Lisieux. Thérèse de l’Enfant Jésus a eu avant son entrée au couvent un épagneul blanc, Tom, qu’elle affectionnait beaucoup. Tom n’ayant bien sûr pas le droit de rentrer dans la clôture, il profita un jour d’une inattention des ouvriers qui y travaillaient pour s’y faufiler : « Une fois dans la clôture, le fidèle animal dressa les oreilles, puis regardant de tous côtés comme pour s’orienter, il s’élança sur sa petite maîtresse, Thérèse, lui sautant au visage et faisant mille bonds à ses côtés. Si bien qu’elle fut obligée de soulever son grand voile et d’y abriter Tom qui ne contenait plus sa joie. Alors des larmes brillèrent dans les yeux de Thérèse, un flot de souvenirs se pressait dans son cœur, elle fut forcée de s’arracher à son étreinte tant son émotion fut grande », cité par Céline, sœur de Thérèse, repris par LABUTTE Paul, « Tom, le chien des Buissonnets », in : Bêtes et gens devant Dieu, 120/4 (1998), p. 11.

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(3) Cf. TOB, Tobit VI, 1, note -w-, p. 1238. Nous regrettons que dans le dernier travail de l’exégète allemande Helen Schüngel-Straumann sur Tobit, l’auteur ne fasse pratiquement pas référence au chien. Il eût été intéressant de confronter les dernières découvertes quant au partenariat homme-chien en Proche-Orient… SCHÜNGEL-STRAUMANN Helen, Tobit (HThKAT), Verlag Herder, Freiburg im Breisgau, 2000, 198 p.

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(4) Cf. BOTTERWECK G.-J., article « (koeloeb) » in : BOTTERWECK G.-J. & alii (Hg), ThWAT, Band IV (), Verlag W. Kohlhammer, Stuttgart, 1984, p. 160.

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(5) Cf. MICHEL Otto, article « », in : KITTEL Gerhard (Hg), ThWNT, Verlag von W. Kohlhammer, Stuttgart, Band III (), 1967, p. 1100.

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(6) UNTERMAN Alan, op. cit., p. 227.

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(7) NERSON Robert, la Haggada commentée, Librairie Colbo, Paris, 1966, p. 108.

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(Cool TOPEROFF Shlomo Pesach, The Animal Kingdom in Jewish Thought, Jason Aronson Inc., New Jersey, 1995, p. 50.

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(9) Nous utilisons ici l’exposé synthétique du Talmud, écrit par A. Cohen, rabbin de la synagogue de Birmingham, cf. COHEN A., Le Talmud, Edition Payot, Paris, 1933, 467 p.

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(10) Cf. Yoma 83,b et COHEN A., op. cit., p. 328. Le traité du Yoma fait partie de l’ensemble du Moéd.

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(11) Cf. Temoura, 6,3. Ce traité fait partie de l’ensemble des Kodachim (= choses saintes).

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(12) Cf. Pessahim, 8a, 31b. Ce traité fait partie de l’ensemble du Moéd.

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(13) Cf. ‘Halla, 1,8. Ce traité fait partie de l’ensemble des Zeraïm.

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(14) STRACK Hermann L. und BILLERBECK Paul, Das Evangelium nach Matthäus (Kommentar zum Neuen Testament aus Talmud und Midrasch), C.H. Beck’sche Verlagsbuchhandlung, München, 1922, p. 722.

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(15) Cf. SCHECHTER S., op. cit., p. 631.

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(16) Cf. SCHECHTER S., ibid., p. 632.

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(17) Cf. TOPEROFF Schlomo P., op. cit., p. 51. Cf. également Yerushalmi, Terumot 8, 46 a.

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(18) AGNON Samuel Joseph, Le chien Balak, Albin Michel, Paris, 1971, p. 533.

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(19) Cf. SCHECHTER S., op. cit., p. 631.

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(20) NEHER André, article « Agnon S.-J. », in : Encyclopedia Universalis, Paris, 1994, p. 570.

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(21) Cf. l’introduction du roman, in : AGNON Samuel Joseph, Le chien Balak, Albin Michel, Paris, 1971, pp. 8-9.

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(22) AGNON S., op. cit., p. 451.

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(23) Cf. l’article de SEZNEC Gwen, « En France, le Canaan est privé de désert », in : Revue Chiens 2000, Paris, mai 2001, pp. 26 - 27.

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MessageSujet: Re: prières pour les animaux et la nature   prières pour les animaux et la nature Icon_minitimeMar 9 Avr - 9:26


Le CHIEN : signe de contradiction

Sa compagnie fidèle et celle des Animaux à travers l’histoire et les religions
Son influence dans le Judaïsme et le Christianisme

Mémoire de maîtrise
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Partie 5

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Vers partie 6


XIII. 2: Le Christianisme d’aujourd’hui et de demain face aux animaux

« Messe dominicale et vie des animaux, même combat ! Deux institutions du petit écran qu’il serait imprudent de retirer de l’antenne. Véritable religion dont les adeptes se font de plus en plus nombreux, les émissions TV sur les animaux réveillent le rêve, l’insolite ou la révolte qui sommeille en chaque spectateur. Les sondages du ministère de la Culture confirment l’engouement. 84 % des téléspectateurs regardent les émissions sur la nature ou les animaux » .


La Sainte Famille à l’Oiselet
Murillo (1618-1682) Musée du Prado - Madrid
En ce XX° et XXI° siècles, déjà bien amorcés au niveau d’un "renouveau glorieux" du statut du chien avec l’ère victorienne, le chien, représentant ici de la gent animale, trouve sa place dans les foyers comme un membre à part entière. Rares sont les présidents français voire américains qui, à l’exemple de la reine Victoria au milieu du XIX°s., ne se laissent pas au moins une fois représenter accompagnés par leurs chiens !
On retrouve donc le chien sur la photo de famille et la plupart du temps, malgré les problèmes et les inconvénients, il part avec toute la famille en vacances. La théologie qui se préoccupe aussi du confort et de la vie de tout baptisé, peut-elle ignorer ces faits, ce « Umwandlungsdenken » ?
La théologie animale est un vaste sujet encore quasiment inexploitée par la théologie traditionnelle. La théologie sur l’ange et le sexe des anges a fait couler plus d’encre que nos humbles frères, les animaux ! Comme nous le disions au sujet de la Création, la théologie animale remplirait un manque des plus criants, bien qu’inacceptable pour de nombreuses personnes s’inscrivant dans la théologie classique -qu’elle soit d’orientation dominicaine ou franciscaine.


L'abbaye de Hautecombe et le lac du Bourget

Ainsi même l’école franciscaine n’a pas su exploiter ce filon de l’amour total exprimé par son fondateur pour tous les êtres vivants, animaux compris . Et pourtant saint François témoigna par son exemple, resté par ailleurs marginal dans l’Eglise, qu’il n’y avait pas de coupure radicale entre les hommes et les autres créatures. « Certes les hommes y sont l’objet d’un amour de prédilection ; mais cet amour des hommes s’insère lui-même dans une immense piété cosmique qui rend amies toutes les créatures. François ne fraternise pas seulement avec ses semblables, mais avec toutes les créatures » . L’Eglise n’a pas su reprendre cet héritage. Il est donc normal que les défenseurs des animaux ainsi que les sociétés de protection des animaux se sentent délaissés dans leur combat par l’Eglise ! A quand une condamnation ferme de la hiérarchie et donc du pape sur les corridas, combats des coqs et autres traditions scandaleuses ?

Le manque d’engagement de l’Eglise catholique dans le combat des droits des animaux s’illustre à travers de nombreux exemples. Ainsi lors de la création des SPA (= Sociétés Protectrices des Animaux) en France et en Angleterre au milieu du XIX°s., l’investissement de l’Eglise catholique est plus que timide et quasi inexistant. Elle ne soutient guère la “croisade des défenseurs des animaux” lors de l’ouverture de la première SPA en France en 1845 . Pour preuve, citons l’effectif des clercs engagés comme membres de la SPA qui constitue une minuscule présence parmi les membres (0,95% en 1857, et 1,30% en 1869) et qui reste considérablement inférieur à celui des instituteurs ou des médecins . Pour l’historien Baratay, ce cas de figure est synonyme « d’échec patent » , lui-même provoqué par une méfiance des clercs et de la hiérarchie vis-à-vis de mouvements créés en dehors de l’Eglise. L’Eglise catholique qui depuis la réforme tridentine amorce une distanciation de plus en plus forte à l’égard de la Création , se méfie de toutes influences venant de la nature, des animaux et de la matière. L’Eglise a peur d’une trop grande proximité de la part des clercs, mais également de la part des laïcs, avec les bêtes, celles-ci pouvant faire oublier Dieu et la religion ! D’ailleurs l’idée des droits des animaux, notion apparue vers la fin du XIX°s., est née dans un milieu non-confessionnel .


Eric BARATAY

Et l'homme créa l'animal. Histoire d'une condition, Paris, Odile Jacob, 2003, 376 p.
L'Eglise et l'animal (France, XVIIe-XXe siècle), Paris, Cerf, 1996.
La corrida, Paris, PUF, 1995, en collaboration, traduit en japonais.
L'animal domestique, XVIe-XXe siècle, numéro spécial des Cahiers d'histoire, 1997, n° 3-4.
L'animal en politique, Paris, L'Harmattan, 2003, 384 pages
Plutôt que « les théologies de la mort de Dieu, de la libération, de la révolution, toutes insuffisantes, voire étouffantes, par leur commun anthropocentrisme, à quand une vraie théologie révolutionnaire, libératrice, salvatrice, affirmatrice de l’Etre et de la Vie : la théologie de la Création, la théologie de la Présence suprême dans toute la hiérarchie du créé ? » . Le Christ n’a-t-il pas dit dans les Béatitudes “heureux ceux qui font oeuvre de paix: ils seront appelés fils de Dieu” (Mt 5, 9), n’est-ce pas là aussi une demande de paix entre les hommes et les autres créatures ? Dieu aimant tous les êtres (Sg 11, 24) il est temps que la théologie comble « une lacune millénaire dans la perception des conséquences pratiques du message évangélique » .


Michel Serres l’a entrevu ainsi lorsque dans son livre, Le contrat naturel, il exige de l’homme qu’il doit aimer ses « deux pères, naturel et humain, le sol et le prochain ; aimer l’humanité, notre mère humaine, et notre naturel père, la Terre ». Serres, tout comme Schopenhauer un siècle plus tôt, condamne « l’hypocrisie fréquente des moralistes qui restreignent la loi aux hommes » et se disent « aimer la Terre entière tout en saccageant le paysage alentour » . Dans cette critique acerbe, il nous faut cependant distinguer entre l’Eglise catholique et l’Eglise protestante. Si l’Eglise catholique à travers sa riche tradition connaît depuis plusieurs siècles des célébrations avec des animaux de même que des bénédictions d’animaux , cette longueur d’avance semble s’être complètement estomper par rapport à l’Eglise protestante. En effet c’est bien plutôt cette dernière qui au niveau du christianisme a permis une nouvelle réflexion et une meilleure prise en compte de l’animal.
Au niveau catholique, Monseigneur Bruguès , ancien professeur de morale, rappelle dans son Dictionnaire de Morale catholique la position classique et séculaire de l’Eglise à l’égard de l’animal. Selon lui l’animal ne saurait avoir des droits -« ceux-ci découlent de la dignité intrinsèque de la personne humaine et exclusivement d’elle » -, et il serait inadéquat pour l’homme de lui accorder de l’affection, du respect « qui ne sont dus qu’aux êtres humains ». En même temps, il estime toutefois que les animaux, « créatures inférieures » peuvent être en toute « légitimité » chassés et mangés ; même la corrida lui paraît moralement recevable puisqu’elle permettrait un « exorcisme de la violence humaine » profitant positivement à l’homme. Bruguès condamne fortement deux « déviations », l’une faisant de l’animal un substitut de l’homme, l’autre faisant souffrir l’animal inutilement. Sans pour autant la condamner fortement, Bruguès met ainsi en question la vivisection en ce qu’elle peut déboucher sur un « plaisir sadique » et l’élevage industriel qui rend les animaux « prisonniers à vie ».

Mgr Bruguès


Arthur Schopenhauer
Déjà au XIXe siècle, Arthur Schopenhauer affirmait la carence morale du Christianisme à l’égard de l’animal, morale que le Christianisme considérait même comme un « vice » , ne favorisant en aucune manière la défense de l’animal, laissant seules les sociétés protectrices des animaux évidemment d’origine laïque, défendre l’animal .

Nombreuses sont les personnes qui au XX°s. rejoignent l’avis lancé un siècle plus tôt par Schopenhauer et, en raison de l’inconsidération envers les animaux de la part de l’Eglise, choisissent de se distancer d’elle voire même de la quitter.

Dans cette optique, Marguerite Yourcenar, écrivain français de réputation internationale, avouera lors d’une interview avoir dû choisir étant enfant entre la religion catholique et l’univers, entre « un groupe de dogmes quelconques et tout » .

« Je sentais cela enfant, quand je sortais de l’église et marchais dans les bois… A ce moment-là, ces deux aspects du sacré me paraissaient incompatibles. L’un me semblait beaucoup plus vaste que l’autre : l’Eglise me cachait la forêt » .


Marguerite Yourcenar



Mgr Brand
Pour l’ancien archevêque de Strasbourg, Mgr Brand, il n’y a aucun doute que l’Eglise catholique a sa part de responsabilité, d’ailleurs il l’avoue en rappelant non sans raison que nombreux sont « les baptisés qui déclarent s’être éloignés, voire détournés de l’Eglise, à cause de son désintérêt ou de ses positions jugées défavorables par rapport à la cause des animaux » .

Mgr. Brand, du reste un des rares évêques défenseur de la cause animale, rappelle que si l’Eglise se tait face aux souffrances des animaux et permet -favorise ?- l’exploitation abusive de la nature et du monde animal, elle se rend complice, « ne fût-ce que par (son) silence, de ceux qui font souffrir les animaux » .

Avant d’évoquer le nouveau Catéchisme et sa position à l’égard des animaux, arrêtons-nous un instant sur le rituel de bénédiction des animaux . Le début de ce rituel au numéro 721 part d’un constat comme quoi « certains animaux, selon la disposition providentielle du Créateur, participent d’une manière ou d’une autre à la vie des hommes, soit en leur apportant de l’aide pour les travaux, soit même pour leur nourriture ou leur délassement ». Le côté utilitariste de cette introduction est renforcé lorsque les textes proposés pour la bénédiction reprennent l’idée maîtresse de la domination de l’homme à l’égard de l’animal. L’intitulé du passage reprenant la Genèse (Gn I, 20-28) « Soyez les maîtres de tous les animaux » en est la meilleure preuve malheureusement.


LA CREATION DES ANIMAUX
La Bible nous rapporte que Dieu, avant de créer l’Homme, créa les animaux, ceux qui vivent dans l’eau, dans l’air et sur la terre. Sur le 28 différents animaux figurants sur cette image presque tous sont connus. Seuls trois sont du domaine de la mythologie : le dragon ailé, la licorne et le griffon. Extrait du Jardin des Délices, manuscrt du 12è siècle

Nous ne pouvons passer sous silence dans la conclusion de cette partie le mouvement créationniste chrétien. Les créationnistes expliquent l’origine du monde et de toutes ses créatures par la Bible, en particulier par le récit de la Genèse qu’ils prennent comme livre de référence, livre scientifique. Cette approche fondamentaliste ne peut pas accepter l’idée d’une évolution des espèces et bien sûr encore moins l’idée d’une parenté avec l’animal. Pour un créationniste, les espèces « ont été créées à l’état de perfection, pourquoi auraient-elles à évoluer ? » .


P.Teilhard de Chardin
La mise au silence pendant de longues années du jésuite Pierre Teilhard de Chardin « un des plus grands paléontologues de ce siècle » démontre la difficulté de l’Eglise catholique à s’adapter aux nouvelles données des sciences.

Les recherches en éthologie, mais aussi en médecine, notamment dans le domaine des xéno transplantations qui voit l’échange de parties constitutives de l’animal à l’homme, dépassent de vitesse les réflexions des théologiens et de la hiérarchie catholique. La barrière des êtres s’estompe au niveau scientifique de plus en plus. Or si l’Homme descendait du singe ou, disons le plus justement, était un proche parent du singe, cela ne devrait-il pas automatiquement changer notre regard, notre attitude à l’égard de l’Animal ?




Son regard nous accuse !
Ce pauvre martyr de la recherche n’ a même pas cette possibilité, ses paupières ont été cousues !
Si l’animal est notre cousin, si nous avons plus de 98 % de notre ADN en commun avec certains singes et donc uniquement deux minuscules pour cent qui nous séparent, avons-nous le droit d’exploiter l’animal ?

Que l’Homme ait eu des relations de parenté avec le singe est indéniable et prouvé par de nombreuses sciences telles la paléontologie, la biologie, l’anatomie comparée, l’éthologie à travers l’étude des données anatomiques, chromosomiques, génétiques…



La naissance de l’Homme a été dépendante de celle des animaux, tels le Pikaia et « la longue chaîne ininterrompue des ancêtres de l’homme (qui) a failli se casser plusieurs fois… L’empreinte du temps marque donc l’homme à tout jamais, ses sources y sont inscrites et il en porte les traces ineffaçables, qu’il faut savoir déchiffrer » .


Darwin Buffon Carl von Linné Thomas Huxley
En 1871, Darwin démontre que l’homme et le chimpanzé ont un ancêtre commun « en raison de la possession de caractères communs, notamment au niveau embryonnaire » . Mais Darwin, aussi révolutionnaire et courageux qu’il peut paraître à nos yeux aujourd’hui, ne faisait que reprendre les intuitions déjà formulées par Buffon, puis par Linné, ce dernier attribuant à l’homme le nom savant d’Homo sapiens et à coté de lui celui de l’« autre homme », l’Homo troglodytes au chimpanzé . Darwin reprenait aussi Lamarck qui le premier eut l’audace d’intégrer dans sa vision transformiste le singe et l’homme. L’hypothèse de Darwin, reformulée par son disciple, Thomas Huxley, aussi surnommé le « Bulldog de Darwin » , auteur d’un ouvrage sur l’anatomie comparée entre l’homme et les grands singes « est prouvée aujourd’hui par la proximité génétique entre l’homme, le gorille et indéniablement le chimpanzé, résultat de l’héritage commun d’un patrimoine génétique. D’ailleurs le résultat, quantifié pour la première fois en 1971, a « surpris tout le monde » .

Si le moment initial de l’Humanité a été celui de se couper de l’instinctuel, de l’émotif, bref de l’animal , du chaos et du désordre de la Nature, la fin de l’Humanité aura-t-elle aussi été amorcée par cette coupure, cette rupture de la nature et de l’Animal ?

L’Homme est-il si parfait que la tradition religieuse veut nous le présenter ? N’est-il pas justement dénudé, dénué de toute protection, telles des griffes, des dents longues, dénudé de force et de rapidité. Comparé aux animaux, si bien adaptés à leur milieu, l’Homme n’est certainement pas le « summum » de la Création, le Roi de la Création, car il est continuellement en « état d’infériorité, d’inachèvement » , condition qu’il lui faut dépasser par l’intelligence et l’introspection en l’avenir, deux termes du domaine philosophique qui ont permis à l’Homme de se définir comme supérieur.


Michel Serres
Dans son livre reprenant les idées de la deep ecology Michel Serres définit l’homme comme « nul physiquement », comme un « animal pensant, noyé par les espèces mieux adaptées que la sienne…obtenant autant d’effet sur le monde global que le papillon dont Swift écrit qu’un battement d’aile en un désert d’Australie retentira sur des prairies…peut-être demain ou dans deux siècles, sous forme d’orage ou de brise caressante, selon la chance ». Serres continue en rappelant cette petitesse de l’homme, petitesse qui apporterait l’humilité, car selon lui « L’ego du cogito a la même puissance et la même causalité ou portées lointaines que cette aile frémissante de lépidoptère ; à la stridulation des élytres d’un grillon qui grésille équivaut la pensée » . N’allons pas jusqu’à voir en l’homme un parasite, comme le fait Serres, mais reconnaissons que la terre n’est pas le nombril de l’univers -comme nous l’a rappelé Galileo Galilei, tout dernièrement réhabilité par l’Eglise -, et avec humilité que « la terre pourrait bien aujourd’hui exister sans nous, existera demain ou plus tard encore sans aucun d’entre nos possibles descendants… De sorte qu’il faut bien placer les choses au centre et nous à leur périphérie » .
La disparition de l’homme n’a jamais été abordée en théologie. Il est vrai que les autres sciences tardent à traiter ce sujet. Si l’homme n’est plus, à quoi bon étudier sa succession ? Pourtant des voix se font plus fortes : Et si l’homme, tel les dinosaures venaient à disparaître ? Je conclurai avec un brin d’optimisme en ce qui concerne notre planète en citant un paléontologue français, spécialiste de l’évolution des hominidés, « De toute façon, s’il (=l’Homme) disparaît, une autre page de l’histoire de la vie terrestre s’ouvrira : la planète des singes redeviendra ce qu’elle a toujours été pendant les temps géologiques, celle des bactéries et des insectes » .

Galileo Galilei
Notes

(1) Alain BOUGRAIN-DUBOURG, « Chasseurs d’images », in : Autrement - Animal, mon amour, numéro spécial, n° 56, janvier 1984, p. 48.

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(2) Le chien a de plus en plus ses entrées dans les salons de la haute société ainsi que dans ceux de la haute aristocratie européenne. Le chien devient « fort à la mode sous le Second Empire et pose pour les peintres en renom, de Gustave Courbet à Henri Regnault qui le place souvent auprès (ou à la place !) de ses modèles humains », cf. ANTHENAISE Claude d’ (alii), Vie de Chiens, Alain de Gourcuff Editeur, Paris, 2000, p. 24.

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(3) Une mention toute particulière doit lui être attribuée dans ce mémoire. La reine Victoria en effet marqua son époque et ses contemporains non seulement en tant que symbole de l’Angleterre impérialiste mais également en tant que « pet lover » adorant les chiens : « Queen Victoria was, in some sense, the archetypical pet lover, and the majority of the paintings commissioned by her are pet portraits… (she) loved them (=her dogs) for the companionship they provided », cf. SECORD William, Dog Painting (1840-1940) -A social history of the dog in art, Antique Collector’s Club, Woodbridge (Suffolk, UK), 1992, pp. 245 – 249.

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(4) On se souvient du côté des présidents des Etats-Unis de Jack, chien de T. Roosevelt ; de Fala, terrier de D. Roosevelt ; de Charlie, welsh terrier de la famille Kennedy ; de Millie, chien de la famille Bush et tout dernièrement de Buddy, chien de la famille Clinton. Du côté français, on compte comme hôte du palais de l’Elysée de nombreux représentants de la race canine, notamment Jugurtha, labrador de Giscard d’Estaing et Baltique, labrador de François Mitterand… Cf. BERNHEIM P.-A., La vie des chiens célèbres, Editions Noêsis, Paris, 1997, 259 p.

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(5) De par leur fondateur, saint François d’Assise, qui voyait en chaque créature un frère ou une sœur, l’ordre Franciscain est l’ordre catholique qui a le plus réfléchi sur la question de l’animal. Cette réflexion reste cependant jusqu’à aujourd’hui très incomplète. Le franciscain Duns Scot, dernier grand nom de la scolastique, surnommé le « docteur subtil », a cru en la résurrection des animaux : Selon lui, « les animaux peuvent être reproduits, après destruction, numerice eadem, non moins que les êtres permanents qui seraient annihilés », cf. article « Duns Scot », in : VACANT A. (dir), Dictionnaire de théologie catholique, Tome IV, Letouzey et Ane, Paris, 1911, p. 1933.

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(6) Cf. LECLERC Eloi, Le cantique des créatures : une lecture de saint François , Desclée de Brouwer, Paris, 1988, pp. 180-181.

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(7) Tel celui de jeter une fois par an, dans un village en Espagne une brebis du haut du clocher de l’Eglise catholique.

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(Cool Cf. FLEURY Georges, La belle histoire de la S.P.A. de 1845 à nos jours, Editions Grasset & Fasquelle, Paris, 1995, 332 p.

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(9) Ces chiffres sont avancés par BARATAY E., L’Eglise et l’animal (France, XVII°-XX°siècle), Editions du Cerf, Paris, 1996, p. 207.

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(10) BARATAY E., op. cit., p. 208.

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(11) « La recherche du Créateur passe uniquement par la quête spirituelle intérieure ou par l’action auprès des hommes », cf. BARATAY E., ibid., p. 110.

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(12) Cf. BARATAY E., ibid., p. 210.

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(13) EMMANUEL Pierre, L’Arbre et le Vent, Edition du Seuil, 1981, p. 122. Cité in : H. et J. BASTAIRE, Le chant des créatures, Editions du Cerf, Paris, 1996.

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(14) THIBON Gustave, « préface », in : GAILLARD Jean, Les Animaux, nos humbles frères, Edition Le Sarment / Fayard, Paris, 1986, p. 9.

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(15) Cf. SERRES Michel, Le contrat naturel, Editions François Bourin, Paris, 1990, p. 83.

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(16) Cf. à côté de la possibilité de bénir des locaux sportifs, des instruments de travail, une table, une cloche d’église et une nouvelle maison, l’Eglise catholique permet également la bénédiction des animaux, cf. « Bénédiction des animaux », in : Congrégation pour le culte divin, Livre des bénédictions, A.E.L.F., Paris, 1988, pp. 220 - 225.

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(17) Actuel évêque d’Angers, ancien dominicain et ancien professeur de morale de Fribourg, également ancien membre de la Commission Théologique Internationale, auteur de nombreux ouvrages.

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(18)Les citations suivantes y ont leur source : BRUGUES Jean-Louis (o.p.), article « Animaux », in : Dictionnaire de morale catholique, C.L.D., Chambray, 1991, pp. 34 - 36.

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(1) bis : Alain BOUGRAIN-DUBOURG, « Chasseurs d’images », in : Autrement - Animal, mon amour, numéro spécial, n° 56, janvier 1984, p. 48.

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(1) ter : Alain BOUGRAIN-DUBOURG, « Chasseurs d’images », in : Autrement - Animal, mon amour, numéro spécial, n° 56, janvier 1984, p. 48.

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(19) YOUCENAR Marguerite, ibid., p. 41.

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(20) Mgr BRAND C.-A., op. cit., p. 288.

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(21) « Bénédiction des animaux », in : Congrégation pour le culte divin, Livre des bénédictions, A.E.L.F., Paris, 1988, pp. 220 - 225.

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(22) CHALINE Jean, Un million de générations - Aux sources de l’humanité, Editions du Seuil, Paris, 2000, p. 180.

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(23) Déjà à l’époque romaine, le chirurgien romain Claudius Galien disséquait les singes qu’il considérait comme des « copies comiques de l’homme », cf. CHALINE Jean, op. cit., p. 39.

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(24) « La divergence génétique entre le chimpanzé et l’homme, calculée à partir d’une séquence du gène de la globine psi-êta (en italique dans le texte original), est de 1,61 %. Elle est de 1,84 % avec le gorille », cf. CHALINE Jean, ibid., p. 72.

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(25) Cf. CHALINE Jean, ibid, p. 35.

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(26) Cf. CHALINE Jean, ibid., p. 71.

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(27) Cf. PICQ Pascal, op. cit., p. 15.

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(28) Cf. PICQ Pascal, ibid., p. 24.

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29) CHALINE Jean, op. cit., p. 72.

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(30) Cf. MOSCOVICI S, « Domestiquer la vie, ensauvager la vie » in : POLIAKOV L., hommes et bêtes -entretiens sur le racisme, Mouton Editeur, Paris / La Haye, 1975, p. 19.

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(31) MOSCOVICI S., ibid., p. 19.

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(32) L’écologie profonde revendique pour le monde végétal et animal les mêmes droits que pour l’homme. Michel Serres s’en fit, après un passage aux Etats-Unis, le propagateur en France.

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(33) Cf. SERRES Michel, Le contrat naturel, Editions François Bourin, Paris, 1990, p. 38-39.

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(34) Cf. SERRES Michel, op. cit., p. 60.

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(35) « Die Menschheit kann aussterben wie vor Jahrmillionen die Dinosaurier. Was den Gedanken so beunruhigend macht, ist die Tatsache, dass wir die Gifte, die in die Ozonschicht der Erde aufsteigen und die Gifte, die in den Boden einsickern, nicht mehr zurückholen können und wir also nicht wissen, ob die Entscheidung über das Schicksal der Menschheit nicht schon gefallen ist », cf : Jürgen MOLTMANN, « Wiederentdeckung der Erde -Neue Spiritualität » in : Deutsches Pfarrerblatt, 95 Jg., Feb 1995, Heft 2, p. 51.

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(36) CHALINE Jean, op. cit., p. 296.

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MessageSujet: Re: prières pour les animaux et la nature   prières pour les animaux et la nature Icon_minitimeMar 9 Avr - 9:26


Le CHIEN : signe de contradiction

Sa compagnie fidèle et celle des Animaux à travers l’histoire et les religions
Son influence dans le Judaïsme et le Christianisme

Mémoire de maîtrise
sous la direction du professeur Othmar KEEL
présenté à la Faculté de Théologie, Fribourg (Suisse)
Septembre 2001

Olivier JELEN

Partie 6

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XIII. 3 : Les droits des animaux dans le nouveau Catéchisme

« In the nineteenth and twentieth centuries, the Catholic Church’s attitude toward animals and nature has varied from hostility to indifference, to the initial glimmerings of concern. During this period, and up to the present time, church leaders can be found representing any and all of these positions.

However, in recent years, amazing progress has been made in moving the church toward if not yet into the ranks of those advocating protection of animals and the environment. It has been a long and difficult journey, and there is still a long way to go (!) » .

Dans son nouveau Catéchisme de 1992, l’Eglise catholique a, certes, rompu un silence séculaire par rapport à l’ancien Catéchisme , mais les quatre paragraphes consacrés à l’animal (n° 2415 à 2418) , rappellent en définitif -à quelques nuances près- la position classique pluriséculaire de l’Eglise :
a) « La domination accordée par le Créateur à l’homme sur les êtres inanimés et les autres vivants n’est pas absolue…Elle exige un respect religieux de l’intégrité de la Création » (n° 2415).

b) « Les animaux sont des créatures de Dieu …(qui) les entoure de sa sollicitude providentielle. Par leur simple existence, ils le bénissent et lui rendent gloire. Aussi les hommes leur doivent-ils bienveillance » (n° 2416).

c) « Dieu a confié les animaux à la gérance de celui qu’Il a créé à son image. Il est donc légitime de se servir des animaux pour la nourriture et la confection des vêtements… (de même que pour) les expérimentations médicales et scientifiques… pourvu qu’elles restent dans des limites raisonnables et contribuent à soigner ou sauver des vies humaines » (n° 2417).

d) « Il est contraire à la dignité humaine de faire souffrir inutilement les animaux… Il est également indigne de dépenser pour eux des sommes qui devraient en priorité soulager la misère des hommes. On peut aimer les animaux ; on ne saurait détourner vers eux l’affection due au seules personnes » (n° 2418).

Ces paragraphes sont significatifs de l’attitude très réservée de l’Eglise catholique à l’égard de l’animal. Même si l’Eglise officielle rappelle la responsabilité avec -« un esprit religieux »- de l’homme à l’égard de la Création, elle reste très prudente quant à la manière de faire. L’Eglise met plus en garde par rapport à une exagération de l’affection pour l’animal au détriment de celle due à l’homme. En conclusion, on peut affirmer que si certains paragraphes permettent « des pas en avant », aussitôt on trouve des paragraphes qui font « des pas en arrière » .

Pourquoi le Catéchisme ne va-t-il pas plus loin dans sa démarche et n’interdit pas par exemple la corrida, le combat des coqs, la chasse à cour… Pour Monseigneur Brand les paragraphes « pèchent par excès de concision » .

Le Mouvement chrétien pour l’écologie et la protection animale (MCEPA) critique ces paragraphes car « il manque à ce texte une condamnation explicite de la torture et de la cruauté envers l’animal ».
Le MCEPA propose différents amendements au texte, ainsi rajoute-t-il au paragraphe 2415 : « Ce n’est pas une domination que Dieu accorde à l’homme, mais une responsabilité, le souci du bien du prochain, dont les animaux font partie. Le Créateur fit la terre pour l’ensemble de ses créatures et non pour l’homme seul, qui doit partager… » L’amendement continue en évoquant l’Alliance de Dieu avec Noé, suite au Déluge. En effet, cette alliance, Dieu l’a fait non seulement avec Noé, ses fils et les générations humaines à venir, mais aussi avec « tous les êtres vivants…oiseaux, bestiaux, toutes les bêtes sauvages » (Gn IX, 9-10). Pour le paragraphe 2417, l’amendement du MCEPA va très loin, car il propose que soit inclus dans le texte du Catéchisme : « L’homme, pour se nourrir, tuera le moins possible : le végétarisme est un choix respectable… Les jeux cruels et loisirs sanguinaires (corridas, chasse-loisirs, etc.) sont inacceptables et doivent cesser. Toute expérimentation scientifique sur l’animal autre que médicale, qui ne respecterait pas son intégrité physique et son bien-être, doit être proscrite » . Le MCEPA n’est pas le seul mouvement à avoir réagi aux nouveaux articles du catéchisme.


Franz Weber
La courageuse fondation suisse de Franz Weber, éminent écologiste et défenseur invétéré des animaux, a également à deux reprises émis des propositions d’ajustement aux paragraphes du catéchisme. Dans son Journal Franz Weber, journal trimestriel daté du mois d’octobre à décembre 1996, l’auteur Hans Fischinger rappelle la pression publique pour une modification des paragraphes concernant la peine de mort et la guerre. Il souhaite l’équivalent de cette pression publique pour ce qui concerne les paragraphes sur les animaux. Ces paragraphes « peuvent être changés aussi bien (que ceux sur la peine de mort), autant que les demandes parviennent nombreuses au Vatican. C’est là notre seule chance d’obtenir quelque chose en faveur des innocentes créatures de Dieu » .

Cardinal Ratzinger
Fischinger, invitant ses lecteurs à écrire directement au pape Jean-Paul II et au cardinal Ratzinger, préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi, exige une révision « de fond en comble » des paragraphes auxquels il apporte lui-même de nombreuses modifications. Seul le paragraphe 2416 trouve grâce à ses yeux. Tous les autres, notamment le paragraphe 2415, sont même vus comme des « insultes au Créateur», des « phrases monstrueuses ». Pour Fischinger, il est « indigne et satanique » de considérer les êtres vivants à côté des richesses de la terre, des minéraux (2415). Que l’animal serve l’homme dans ses loisirs (2417) est pour l’auteur de l’article inacceptable surtout s’il s’agit, à l’exemple d’un prêtre espagnol de Titulcia, d’organiser des combats de taureaux après la messe « sur la place de l’Eglise, afin de rafler quelque argent » .

Hans Fischinger
Quant aux expériences médicales basées sur l’utilisation des animaux, « pratiques moralement acceptables » (2417) aux yeux du nouveau catéchisme, ce sont des tromperies et des « crimes » pour Fischinger. L’auteur poursuit en accusant l’Eglise catholique de collaborationnisme « en raison des profits gigantesques » procurés par l’expérimentation pharmaceutique et cosmétique. Le ton très critique et polémique de Fischinger est rejoint dans le même journal par un autre article, article rédigé par A. Lindbergh.


Alika Lindbergh se dit à la suite de Fischinger choquée par les paragraphes sus-mentionnés. Ces paragraphes reprennent selon elle des « positions arriérées ». Concernant le numéro 2417, l’« Eglise peut-elle ignorer qu’environ 90 % des expériences ne sont pas pour la médecine, mais pour la guerre » . L’auteur se dit déçue de ne trouver dans les paragraphes aucune trace de compassion voire de notion de "respect de la vie". L’article se termine en s’adressant directement aux « rédacteurs du catéchisme qui déchristianisent une religion d’amour » leur rappelant que le respect de la vie ne saurait connaître de « mesquines limites » !
La déception a été grande lors de la publication du nouveau catéchisme. On ne prit pas assez en compte au Vatican les remarques précitées et les critiques se lassant avec le temps par elles-mêmes, un désintérêt croissant pour « les affaires de l’Eglise catholique » remplaça le mécontentement.

Quelques années plus tard, un autre article, celui-ci agréé par la hiérarchie catholique ce qui constitue une première, réaffirme la position catholique exprimée dans le nouveau Catéchisme. Dans son article, publié par l’Osservatore Romano en janvier 2001, l’auteur, la théologienne belge, Marie Hendrickx, membre de la Congrégation de la foi, part d’une réflexion chrétienne sur la souffrance. Elle y dénonce les souffrances gratuites exercées par l’homme sur l’animal. Si l’homme a bien le droit de se vêtir et de se nourrir, cela n’implique pas forcément la détention de poulets en batterie « où chacun dispose d’un espace plus petit qu’une feuille de papier ».


Peter Singer
De même, « le droit de nous servir d’animaux », droit légitime pour l’auteur qui dénonce le courant égalitariste du philosophe Peter Singer , ne devrait pas permettre d’ « immobiliser des truies dans la position de l’allaitement au moyen d’anneaux de fer, pour permettre à une file de porcelets de téter du lait sans jamais s’arrêter et grandir ainsi plus vite ». Le motif du gain ne peut en aucune manière justifier cette souffrance. L’auteur, rappelant la supériorité de l’homme, seule espèce créée à l’image et à la ressemblance de Dieu, fonde ce constat dans l’incapacité pour les animaux de s’ « intus-legere », c.-à-d. de lire en eux-mêmes. Cette faculté -qui met donc l’homme au-dessus de l’animal- est l’« image » dont parle la Genèse, c.-à-d. la raison, aspect « spécifiquement humain de l’intelligence qui dérive d’une participation particulière à l’intelligence divine» .
Le seul point original de l’article, mais qui reste assez énigmatique, l’auteur y omettant le mot pourtant sous-entendu de -résurrection- se trouve dans la dernière partie de l’article. La sainteté, marquée par la réconciliation de l’homme avec la nature (cf. Isaïe), est également synonyme d’harmonie avec le monde animal. Cette sainteté, connaissance de Dieu, communion intime avec lui, nous sommes appelés à la percevoir au plus tard au moment de notre propre mort. La rencontre définitive de l’homme avec Dieu se fera, selon l’auteur, avec « tous nos liens affectifs passés, aussi humbles soient-ils (qui) y retrouveront leur place, purifiés et justes, ordonnés vers lui. Pour Dieu, rien de ce qui est humain ne peut être perdu, pas même les simples liens que nous avons établis avec les créatures animales, qui pouvaient peupler notre solitude ».

Allaitement industriel des porcelets
Finissons cette partie, en rappelant l’opinion -légèrement isolée il est vrai- de Mgr Brand qui en appelle à la notion de gérance de l’homme du créé. L’homme selon Brand est plutôt appelé à être un collaborateur de Dieu, un intendant. Dans ce sens Brand affirme, et nous y souscrivons sans peine :
« Au nom de la gérance confiée à l’homme, il appartient aux croyants de s’engager pour une défense active de la création et du monde animal. Et cela non seulement parce que l’homme se dégrade en maltraitant les créatures inférieures, non seulement parce que, la disposition à la cruauté étant indivisible, le bourreau d’animaux risque de devenir cruel envers ses semblables (…) L’engagement des croyants s’impose parce que le Créateur inclut les animaux dans la totalité de son dessein » .

Notes

(1) REGENSTEIN Lewis G., op. cit., p. 113.

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(2) Dans la version du Catéchisme du Concile de Trente, valable durant plus de quatre siècles, il n’y avait aucune mention des animaux !

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(3) Paragraphes 2415 à 2418 du Catéchisme de l’Eglise catholique, nouvelle édition, Centurion/Cerf/Fleurus-Mame/Librairie Editrice Vaticane, Città del Vaticano, 1997, p. 581.

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(4) Le Catéchisme cite au même paragraphe comme exemple de cette bienveillance à l’égard des animaux deux saints italiens: saint François d’Assise et saint Philippe Néri.

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(5) Autre exemple symbolique qui rappelle une continuelle hésitation , celui de la peine de mort, paragraphes longuement travaillés et discutés en Europe (n° 2267), cf. plus loin dans ce texte l’article de H. Fischinger !

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(6) Cf. BRAND, op. cit., p. 293.

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(7) Les textes du MCEPA ne m’étant pas parvenus, l’association n’existant plus, je cite d’après l’article de Mgr BRAND, op. cit., p. 293 - 294.

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(1)bis REGENSTEIN Lewis G., op. cit., p. 113.

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(Cool L’article dévoile même le nom du prêtre et le traite de « prêtre sadique » qui laisse massacrer cruellement les taureaux « pour les réjouissances d’une clique de chrétiens enthousiastes qui viennent à peine de communier ».

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(1)ter REGENSTEIN Lewis G., op. cit., p. 113.

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(9) L’Osservatore Romano est le journal de presse hebdomadaire du Vatican. L’article, signé par M. HENDRICKX , est daté du 16 janvier 2001. C’est probablement la première fois que paraît dans ce journal officiel une page entière consacrée à l’animal. L’article (p. 10) porte le titre suivant: « Pour une relation plus juste avec les animaux ».

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(10) SINGER Peter est cité nommément dans le texte ! P. Singer, philosophe australien, fervent partisan des Droits des Animaux, est l’auteur entre autre de Animal Liberation (cf. notre avant-propos).

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(11) L’auteur n’insère pas dans ce débat le concept de l’âme, mais c’est pratiquement fait, le concept de raison le remplaçant dans notre monde moderne. Cet article, et nous espèrons l’avoir démontré à travers ces quelques lignes, pèche une fois de plus par sa sobriété et son irréversible va-et-vient. Autant le fait de dénoncer les poules à batterie… est louable, autant rappeler la supériorité de l’homme, fondée sur la raison (!), est déplorable et superflue dans ce contexte.

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(12) Mgr Brand, op. cit., p. 297.

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Le CHIEN : signe de contradiction

Sa compagnie fidèle et celle des Animaux à travers l’histoire et les religions
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Mémoire de maîtrise
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présenté à la Faculté de Théologie, Fribourg (Suisse)
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Vers partie 8


XIII. 4 : Une nouvelle branche de la théologie : La théologie animale

«Die Kirche hat die Tiere vollkommen vergessen, nein schlimmer, verraten und verkauft an die gottlosen Mächte dieser Welt. Sie hat ihnen den Erbteil am Evangelium vorenthalten und die Schutzengelfunktion an den Tieren einfach unterlassen. Erfreulicherweise hat es immer Heilige und einzelne gewissenhafte Christen gegeben, in denen sich das Mitleid und die Erinnerung an die Bruderschaft mit den Tieren tief geregt haben. Aber davon kamen auf hunderttausend vielleicht einer, und zu Ende gedacht hat das Problem noch keiner» .

Commencer cette nouvelle partie par une citation de Carl Skriver est évidemment tendancieux et provocateur. Skriver ne voulait pas se cacher en tant que pasteur et a toujours su qu’il lui serait difficile d’imprimer le livre, d’où est tiré cette citation . D’ailleurs si nous le reprenons ici, c’est parce qu’il a osé affirmer tout haut, ce que beaucoup pense tout bas ! Selon Skriver, l’Eglise -aussi bien d’obédience protestante que catholique- ne se préoccupant que du Salut de l’homme et de ses réformes liturgiques, a trahi les animaux !

Ce constat heureusement ne se vérifie plus aujourd’hui. Depuis plusieurs décennies de nombreux théologiens -en grande majorité, il est vrai, marginaux dans leur propre église- se sont attachés à la défense de la cause animale. Mais c’est déjà au début du XX°s., que des théologiens tels Wilfred Monod et surtout le pasteur, lauréat du prix Nobel de la Paix en 1952, Albert Schweitzer s’engagent pour la cause animale. Schweitzer a été le premier a avoir développé le concept éthique du « respect de la vie » . Pour cet éminent théologien chaque vie est sacré, l’éthique du respect pour la vie ne faisant qu’accentuer une fraternité entre tous les êtres vivants. Cette éthique s’abstient de faire la différence entre des vies évoluées et des vies inférieures, « des vies précieuses et d’autres moins précieuses » .

Dans ses sermons, la théorie se veut tout de suite appliquée : L’homme ne doit pas rester un spectateur passif devant les souffrances injustifiées des animaux. Même au niveau de la vivisection, et alors qu’il est médecin, Schweitzer exige de la part des chercheurs que chaque cas soit soigneusement étudié : « Il faut qu’ils (=les chercheurs) aient auparavant posé la question de savoir si la nécessité de faire subir ce sacrifice à l’animal pour l’humanité s’impose vraiment. Ils doivent alors s’inquiéter de faire tout leur possible pour atténuer la douleur » .

En France, dès le milieu des années 1960, un prêtre sulpicien écrit dans son livre Un prêtre se penche sur les animaux que si certains ecclésiastiques n’aiment pas les animaux c’est parce qu’ils ne les connaissent pas. D’où sa proposition quelque peu étrange : « Offrez à ceux de mes confrères qui méconnaissent les bêtes, un chien fidèle et affectueux. Ils seront vite conquis et deviendront bientôt les plus ardents apôtres de la cynophilie … ». L’abbé Gautier, docteur en droit canonique et professeur au Grand Séminaire de Paris, soutenu par plusieurs prélats étrangers, envoie également un long rapport pour l’ouverture du Concile Vatican II. Il y demande « l’introduction dans tous les catéchismes de l’Eglise universelle, d’une leçon destinée à apprendre aux enfants la bonté envers les animaux et le respect envers la nature » et aussi l’interdiction formelle des chasses à cour et des corridas .

Quelques décennies plus tard, après la fondation en France en 1969 de l’Association Catholique pour le Respect de la Création Animale, paraît au milieu des années 1980 la publication du livre de Jean Gaillard Les animaux, nos humbles frères . Son livre, retraçant les liens étroits entre l’Eglise catholique et le monde des animaux -en citant par exemple le rapport entre les animaux et certains saints-, dénote un réel optimisme (on est au début du pontificat de Jean-Paul II !) quant à la prise en charge de l’Eglise catholique du mouvement pour la cause animale.


Théodore Monod

Jean Prieur . L’âme des animaux
En France le mouvement ecclésial pour la cause animale connaît petit à petit plus d’ampleur avec le soutien des professeurs Théodore Monod et Jean Prieur. Jean Prieur publie en 1986, le livre L’âme des animaux , où il aborde la douloureuse et périlleuse question de l’âme des bêtes . Beaucoup plus sévère et critique que Gaillard à l’égard de l’Eglise catholique, il relève son ambivalence, constate que le « passif (historique) est plutôt lourd » et rappelle que si de nombreuses « abominations » furent autorisées par l’Eglise romaine, c’est parce que celle-ci « avait décrété que les bêtes n’ont point d’âmes ». Il continue son propos en exigeant un examen de conscience de sa part : « Qu’elle s’interroge sur ce sujet (l’âme des animaux) comme elle s’interrogea dans les siècles passés sur l’âme des femmes, l’âme des Indiens et l’âme des Noirs » .

Quant à Théodore Monod, membre de l’Académie française des Sciences, protestant et pacifiste, il a à plusieurs reprises dans les années 1980 et surtout 1990, dénoncé le clivage qu’entretenaient les Eglises chrétiennes entre l’homme et l’animal. Afin d’appuyer ses affirmations, il s’est basé sur le courant de la théologie évolutive qui, se fondant sur une perception de l’unité de l’être et de l’univers, conclut « qu’aucun abîme ne sépare la matière de l’esprit, les objets inanimés des êtres vivants, les animaux des hommes (…) Le monde n’est plus le jouet de l’homme mais son partenaire, son compagnon, son frère » . Si Monod souhaite que l’on prie pour les animaux, de même, souhaite-t-il de la part des Eglises chrétiennes qu’elles rompent un silence « si pesant (et) si durable » et qu’elles s’engagent non seulement pour l’espèce humaine mais également pour les espèces animales !

Si en France, comme nous venons de le voir, l’engagement zoophile est assez récent et clairsemé, s’étalant sur plusieurs décennies sans avoir une réelle année clef, il est beaucoup plus présent et actif dans les pays anglo-saxons et germaniques.

En Grande-Bretagne, par exemple, les chrétiens de diverses confessions s’engagent dès les débuts du XIX°s. et XX°s., donc dès l’origine des sociétés protectrices des animaux, « de manière beaucoup plus nette » . La SPA anglaise est fondée en 1824. Quant au pendant anglais de l’Association Catholique pour le Respect de la Création Animale, le « Catholic Study Circle for Animal Welfare » il est déjà fondé en 1935 et jouit dès son institution de l’appui de l’épiscopat anglais.

En Allemagne, le mouvement est analogue à celui de la Grande-Bretagne, mais plus rapide et plus intense qu’en France. Ainsi la première SPA allemande ouvre déjà ses portes en 1839, six ans avant celle de Paris. Au XX°s. nombreux sont les auteurs allemands qui s’intéressent à la thématique des animaux -il en est de même en Suisse allemande avec Max Huber et pourquoi pas Hans Ruesch. Joseph Bernhart illustre à travers son livre précurseur Heilige und Tiere, publié en 1937, la sympathie des saints pour le règne animal. L’auteur tente ainsi de faire redécouvrir aux lecteurs ce paradis perdu, dont seuls les saints possèdent la clef. Quelques décennies plus tard, il continue sur le même sujet et publie Die unbeweinte Kreatur en avouant dans son introduction :

« Mich selbst bewegt das Tier und vor allem der Fragenkreis seiner Erlösung seit vielen Jahren. Ein Hündchen, das seine lange Lebenszeit zum grossen Teil unter dem Schreibtisch verbrachte, an dem ich bei Augustin und Thomas über die letzten Fragen zu Rate ging, ist in vielem, was die Meister nicht wussten oder mit Schweigen übergingen, mein Lehrer geworden » .

En 1951, c’est au tour de Max Huber d’écrire sur la thématique du rapport qu’entretient la Bible à l’égard du monde animal . Il est suivi par M.-L. Henry … Tous ces livres, relevant du domaine de l’exégèse, ont le mérite de replacer l’animal dans le débat contemporain.

En 1979, le pasteur E. Rudolph publie un livre déjà très engagé par son titre . Il en appelle à une nouvelle attitude de l’homme à l’égard de l’animal tout en dénonçant la mort que l’homme lui afflige : « Das Töten lebender und fühlender Wesen ist und bleibt eine offene Wunde am Leibe einer Religion, die sich als eine solche der Liebe (en italique dans le texte) versteht » .

Enfin en 1989, le couple de pasteur Blanke rédigent la Confession de culpabilité de Glauberg (en allemand : Glauberger Schuldbekenntnis). Cette confession (cf. texte attenant) est une première dans l’histoire. Des théologiens, des prêtres, des professeurs, des pasteurs y affirment clairement leur culpabilité à l’égard de l’animal : « Nous avons failli comme chrétiens parce que dans notre foi nous avons oublié les animaux ».

Ce document œcuménique, faisant le mea culpa de l’Eglise -catholique et protestante- en reconnaissant la surdité de l’Eglise aux « soupirs de la créature maltraitée et exploitée », se définit lui-même comme un nouveau défi pastoral et comme un signe avec un effet détonateur! Catholiques ou protestants, tous, à l’heure de l’œcuménisme, sont appelés à se laisser « convertir » par les animaux, ces frères et sœurs plus petits.


La radicalité du document n’empêche pas l’adhésion rapide de nombreux signataires. C’est également durant cette année 1989, que le couple Blanke décide de fonder le mouvement AKUT (=Aktion Kirche und Tier). Akut devient très vite populaire et en peu de temps tout ce qui concerne l’Eglise et l’animal en Allemagne passe par cette association dont le pasteur Michael Blanke est le premier président.
Michael et Christa Blanke
Quant à l’appellation « théologie animale », elle n’est légitimée qu’après la publication du livre Animal Theology en 1994 du professeur et pasteur anglican Andrew Linzey. Elle apparaît donc tardivement. On peut néanmoins considérer Linzey comme un des théoriciens les plus influents du courant de cette nouvelle branche de la théologie.

Andrew Linzey
Pour certains théologiens classiques, et Linzey s’en défend, la théologie animale « è figlia della ‘teologia femminista’, della ‘teologia dei neri’, ‘dei gay’, e della ‘teologia liberazionista’ in generale, che nell’insieme non rappresentano niente di più di una moderna dissipazione della teologia stessa » . Pour Linzey au contraire, la théologie animale, tout en se fondant sur la théologie traditionnelle, innove et se veut essentielle ! Linzey souhaite qu’à travers ce nouveau courant l’homme fasse œuvre d’une plus grande justice face à l’animal et qu’il révise complètement sa façon de traiter les animaux.

Parmi les points d’attention que pratiquement tous les auteurs de la théologie animale ont en commun, on peut citer :

1) L’affirmation qu’il est décent et souhaitable de militer en faveur des animaux même si la souffrance humaine existe encore. D’ailleurs tous ces auteurs se rejoignent pour dire que la souffrance animale se fonde dans la souffrance humaine et que les deux vont de pairs et sont intrinsèquement liées.
2) Une relecture de la Bible en se basant sur la théologie de la Création. Tous rappellent que Dieu ne se soucie pas exclusivement des hommes, mais également des animaux, à l’exemple de l’Alliance conclut entre Noé, les animaux et Dieu.
3) Un soutien pour le courant végétarien -mais ils n’en font pas une obligation- en rappelant que l’animal ne doit pas être uniquement considéré comme un simple « fournisseur de viande ».
4) Un encouragement aux célébrations avec les animaux, les « Tiergottesdienste » étant appelés à palier le manque de solidarité entre l’homme et les animaux.


Un élément controversé, qui est régulièrement débattu par les théoriciens de la théologie animale, raison pour laquelle il ne figure pas dans la liste sus-mentionnée, est celui de la question sur l’immortalité des animaux (cf. notre conclusion).

Vu l’urgence de la situation entre autres due au changement climatique, à la disparition de nombreuses espèces ... la théologie animale ne se contente pas simplement d’élaborer des théories, mais elle propose des actes concrets.

Ainsi la femme du fondateur d’AKUT, la pasteur Christa Blanke, fondera début 1990 l’association Animals’ Angel . Un autre de ces actes concrets consiste en la signature de la part des théologiens, pasteurs et prêtres du « Glauberger Schuldbekenntnis » (Cf. http://web5.p15132058.pureserver.info/akut/Verein/Glauberger%20Schuldbekenntnis/), un autre encore déjà mentionné auparavant est la promotion du végétarisme.


Au niveau catéchétique, des propositions, vu l’intérêt des enfants pour le monde animal ont également été formulées. « Die rechte Haltung zum Tier (und zur Pflanze) sollte wichtiger Inhalt der christlichen Erziehung sein » rappelle l’auteur allemand Hermann Kirchhoff qui développe des recommandations dans son livre Sympathie für die Kreatur , publié en 1987.
Il demande à ce que les parents ainsi que les enseignants veillent à donner à l’enfant l’envie de respecter la nature toute entière. D’après lui, la discussion sur la vivisection doit également figurer dans le programme des écoles, en sachant que « jede Tötung eines Tieres verantwortet werden (muss). Niemand hat das Recht, gedankenlos zu töten » .

Enfin, à la manière des enfants, il nous faut veiller à intégrer dans nos prières, à l’exemple des psaumes, toutes les créatures ! Suite aux prières, la théologie animale a proposé l’organisation de « Tiergottesdienste » et hormis quelques propositions pour le déroulement de ces célébrations avec les animaux, on n’en trouve pas de définition stricte . Ces célébrations s’appuient en général sur ce passage de la lettre aux Romains : « Car la création attend avec impatience la révélation des fils de Dieu : livrée au pouvoir du néant -non de son propre gré, mais par l’autorité de celui qui l’y a livrée-, elle garde l’espérance, car elle aussi sera libérée de l’esclavage de la corruption, pour avoir part à la liberté et à la gloire des enfants de Dieu. Nous le savons en effet : la création tout entière gémit… » (Rm VIII, 19-22).

Ces célébrations s’insèrent donc dans une réflexion de la théologie de la Création, incluant le cosmos tout entier avec sa diversité et en accordant une attention particulière aux animaux. Elles tentent de rétablir cette paix universelle entre tous les êtres. Les célébrations avec les animaux ont été initiées en Allemagne où elles ont connu le plus de retentissement, notamment suite à la retransmission télévisée d’un culte de la paroisse de Glauberg. En effet, le 10 juillet 1988, la deuxième chaîne officielle allemande (ZDF) retransmettait pour la première fois à la télévision un « Tiergottesdienst ».

Celui-ci avait lieu dans la paroisse protestante de Glauberg, au nord de Francfort, et était présidé par le couple de pasteurs Blanke. La présence des animaux -on dénombrait des chiens, des chats, des poules, des lapins, des cochons et même des chevaux, un bœuf et un âne- ne perturba nullement le bon déroulement de la cérémonie, au contraire. L’écho des téléspectateurs ne se fit pas attendre. Dans son bilan, la chaîne allemande rapporta que jamais elle n’avait eu pour la retransmission d’un culte dominical autant de succès !

Dans son sermon Michael Blanke s’appliqua à dénoncer les souffrances infligées aux animaux par l’homme notamment dans les laboratoires. Il encouragea l’assistance au végétarisme et à la fin de la cérémonie, il demanda à ses paroissiens d’enlever leurs chaussures afin de se mettre à égalité avec les animaux : « So wie Mose dem Schöpfer demütig gegenübertrat, so wollen wir den Tieren gegenüber freundlich und sanft auftreten ». Le journal français Libération rapportant l’événement n’omit pas de mentionner avec un brin d’ironie qu’en « accueillant ainsi ce bestiaire dans son église, il (= Michael Blanke) marchait sur les œufs de la théologie officielle » .


Cette cérémonie n’est qu’un exemple parmi tant d’autres qui illustre la nouveauté et la radicalité de la théologie animale. L’exemple du pasteur Blanke a été repris notamment en Suisse, à Bâle par le pasteur Felix dans la célèbre Elisabethenkirche. Au niveau catholique, mais sans susciter autant de vagues, des « Tiergottesdienste » ont régulièrement lieu en octobre, le jour de la fête de Saint Fançois. Vu le succès de ces célébrations et même si ces célébrations ne créent pas toujours l’unité dans une paroisse et qu’elles sont « theologisch umstritten » , l’avenir nous promet de belles surprises!
Retenons que du côté catholique contemporain, seul un théologien comme Eugen Drewermann et quelques abbés, tels en France l’abbé Gautier et en Italie Mgr Canciani, végétarien et auteur entre autres du livre Nell’arca di Noè et Mgr Fusaro, prélat de Venise, se sont permis de contrer le silence séculaire hiérarchique à l’égard des animaux. Quant au côté protestant contemporain, le pasteur, ancien lauréat du Prix Nobel, Albert Schweitzer, Théodore Monod et le couple de pasteur Blanke ont réinséré l’animal dans le débat théologique. Espérons que cette réintroduction des animaux dans le domaine cultuel sera comprise au sens de ces propos d’O. Keel :

Eugen Drewermann
«Wenn dann in einer von tausend Predigten einmal auf das Los der Tiere hingewiesen wird, sollte man das nicht als Vernachlässigung der Menschen missverstehen. Wir sollten ja gleichzeitig Gott, dem Menschen und der ganzen Schöpfung gegenüber offen sein und jedem den Platz geben, der ihm zusteht» .


Mentionnons finalement l’un des éléments controversés et régulièrement débattus par les théoriciens de la théologie animale, à savoir la question sur l’immortalité des animaux. Dans notre société actuelle où la question de la mort et de l’immortalité se pose surtout par rapport à la condition et à la destinée humaine, ce débat soulevé par la théologie animale nous renvoie aux premières civilisations traitées dans ce mémoire. En guise de conclusion, après notre partie sur « le statut du chien selon les chrétiens », nous allons reprendre cette thématique toujours -ou de nouveau- actuelle.
Eugen Drewermann. De l'immortalité des animaux
« Manchmal kommt die Frage, wie das denn mit Tieren in der Kirche sei : Wie benehmen die sich dann ? Ich habe bei Tiergottesdiensten durchweg positive Erfahrungen gemacht. Tiere spüren von sich aus den Ernst der Situation, die Sammlung, diese andere Aura eines Gottesdienstes und werden tatsächlich friedlicher. Vielleicht kommt ja in diesen Gottesdiensten auch etwas von der ursprünglichen friedlichen Planung dieser Welt in Gang. Wer weiss ? » .

Notes :

(1) SKRIVER Carl Anders, Der Verrat der Kirchen an den Tieren, Ebenen Verlag, Lütjensee bei Hamburg, 1986, p. 5.
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(2) La deuxième impression n’a eu lieu que sur l’insistance de son fils qui écrit dans la préface: « Wie sehr hätte sich mein Vater gefreut, wenn er erfahren hätte, dass so verhältnismässig kurz nach seinem Tod ein Verleger den Mut aufbringen würde, dies nur mit Herzblut geschriebene Buch als Taschenbuch neu aufzulegen ». Cf. SKRIVER C. A., op. cit., p. 3. L’auteur français Michel Damien rejoint cette même constatation lorsqu’il écrit au sujet d’un autre livre, celui d’Eugen Drewermann, paru en 1992 -De l’immortalité des animaux : « On n’aurait sans doute pas trouvé au siècle dernier, dans toute la chrétienté, trois auteurs et un éditeur catholique pour publier ces pages (…). Il y a cinquante ans, cela aurait encore paru une gageure », cf. DAMIEN M., « Etapes pour une christologie nouvelle » in : DREWERMANN E, De l’immortalité des animaux, Editions du Cerf, Paris, 1992, p. 57.
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(3) « L’idée de respect pour la vie est une fleur tardive apparue sur une branche de la doctrine de l’amour prêchée par notre Seigneur Jésus », in SCHWEITZER Albert, Humanisme et mystique, Editions Albin Michel, Paris, 1995, p. 92.
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(4) SCHWEITZER A., ibidem, p. 94.
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(5) RANDIN Willy, Albert Schweitzer -Un exemple pour notre temps, Presses de Jean Buchs, Echallens, 1983, p. 125. Mais Schweitzer va encore plus loin est en appel à la conscience de tous : « Wenn so viel Misshandlung der Kreatur vorkommt, wenn der Schrei der auf dem Eisenbahntransport verdurstenden Tiere ungehört verhallt, wenn in unsern Schlachthäusern so viel Roheit waltet, wenn in unsern Küchen Tiere von ungeübten Händen qualvollen Tod empfangen, wenn Tiere durch unbarmherzige Menschen Unmögliches erdulden oder dem grausamen Spiele von Kindern ausgeliefert sind, tragen wir alle Schuld daran », cf. BRÜLLMANN Richard, Treffende Albert-Schweitzer-Zitate, Ott Verlag, Thun, 1986, p. 201.
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(6) GAUTIER Jean, Un prêtre se penche sur les animaux, Flammarion, Paris, 1965, 185 p. Gautier a également écrit Un prêtre et son chien (Flammarion, Paris, 1955, 123 p). Il y raconte ses aventures avec Yuni, un jeune caniche.
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(7) GAUTIER Jean, op. cit. (1965), p. 140.
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(Cool GAILLARD Jean, Les animaux, nos humbles frères, Librairie Arthème Fayard, Paris, 1986, 131 p.
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(9) Cet optimisme, percevable notamment par une photo datée de novembre 1979 montrant au milieu du livre la réception du pape Jean-Paul II du représentant des sociétés protectrices allemandes, ne sera plus partagé après quelques années. Suite à notre rencontre (15 avril 1998), à Paris avec l’auteur nous avons pu constater que l’optimisme des premières années du pontificat de Jean-Paul II avait laissé sa place à de la déception et à de la résignation.
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(10) PRIEUR Jean, L’âme des animaux, Editions Robert Laffont, Paris, 1986, 286 p.
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(11) PRIEUR Jean, ibid., p. 258.
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(12) MONOD Théodore, Révérence à la vie -Conversations avec Jean-Philippe de Tonnac, Editions Grasset & Fasquelle, Paris, 1999, p. 115.
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(13) Cf. son excellente partie sur « L’animal face à la pensée et à la morale chrétienne », in : MONOD Théodore, Et si l’aventure humaine devait échouer, Editions Grasset & Fasquelle, Paris, 2000, pp. 177 - 207.
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(14) Cf. GAILLARD Jean, op. cit., p. 51.
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(15) BERNHART Joseph, Die unbeweinte Kreatur -Reflexionen über das Tier, Kösel Verlag, München, 1961, p. 12.
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(16) HUBER Max, Mensch und Tier. Biblische Betrachtungen, Schulthess & Co, Zürich, 1951, 93 p. Dans sa préface, l’auteur relève le manque de littérature sur le rapport homme-animal dans la Bible.
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(17) HENRY Marie-Louise, Das Tier im religiösen Bewusstsein des altestamentlichen Menschen ( Sammlung gemeinverständlicher Vorträge und Schriften aus dem Gebiet der Theologie und Religionsgeschichte), 220/221, J.C.B. Mohr, Tübingen, 1958. Citons encore JANOWSKI Bernd, NEUMANN-GORSOLKE Ute, GLESSMER Uwe (Hg.), Gefährten und Feinde des Menschen. Das Tier in der Lebenswelt des alten Israel, Neukirchener Verlag, Neukirchen-Vluyn, 1992, 360 p. ; KEEL Othmar, Das Böcklein in der Milch seiner Mutter und Verwandtes im Lichte eines altorientalischen Bildmotivs, OBO (Orbis Biblicus et Orientalis 33), Fribourg-Göttingen, 1980, 163 p. ; RÖHRIG Eberhard (Hg.), Der Gerechte erbarmt sich seines Viehs -Stimmen zur Mitgeschöpflichkeit, Neukirchener Verlag, Neukirchen-Vluyn, 1992, 134 p. Cette liste ne prétend pas à l’exhaustivité. Mais il nous est paru important de la faire vu qu’aucune étude, rassemblant ensemble ces différents ouvrages, n’existe jusqu’à nos jours à ce sujet !
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(18) RUDOLPH Ebermut, Vertrieben aus Eden. Das Tier im Zugriff des Menschen -beherrscht, behütet und bedroht, Claudius Verlag, München, 1979, 184 p.
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(19) RUDOLPH Ebermut, ibid., p. 167.
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(1)bis SKRIVER Carl Anders, Der Verrat der Kirchen an den Tieren, Ebenen Verlag, Lütjensee bei Hamburg, 1986, p. 5.
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(20) L’association s’occupe d’accompagner les transports d’animaux en Europe. Animal’s Angel publie régulièrement des rapports sur ses actions dans la revue TTT(=TierTodesTransport)-Report.
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(21) KIRCHHOFF Hermann, Sympathie für die Kreatur, Kösel-Verlag, München, 1987, 98 p.
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(22) KIRCHHOFF Hermann, op. cit., p. 91.
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(23) « Endlich sollte durch christliche Erziehung deutlich werden, dass es unsere Aufgabe ist, der stummen Schöpfung den Mund zu leihen, Gott zu loben », cf. KIRCHHOFF H., ibid., p. 97.
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(24) KNÖRZER Guido dans son livre Töten und Fressen ? Spirituelle Impulse für einen anderen Umgang mit den Tieren (publié chez Kösel Verlag, München, 2001) est un des premiers théologiens à faire des propositions concrètes pour le bon fonctionnement des « Tiergottesdienste », mais lui non plus ne donne une définition précise, cf. chapitres 2.3.2 et 2.3.3, pp. 173 - 185.
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(25) « Noch nie hat eine Gottesdienstübertragung im Fernsehen bei Zuschauern und in der Tagespresse eine so grosse Resonanz erzielt wie der am 10. Juli übertragene Tiergottesdienst… ». La chaîne reçut en quelques jours plus de 2000 lettres à 90 % positives et enthousiastes. « Viele Zuschauer hätten in ihren Schreiben dafür gedankt, dass es die Kirche endlich wage, auch die Tiere als Geschöpfe Gottes ernst zu nehmen », cf. epd (=Evangelischer Pressedienst), article : « ZDF : Tiergottesdienst hatte bislang grösste Resonanz », Donnerstag 21.07.1988, n° 38, p. 1.
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(26) FAURE Michel, article « Les bêtes allemandes ont-elles une âme ? », in : Libération, lundi 11 juillet 1988, p. 17.
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(27) STARKE Ekkehard, article « Tier, Tierethik », in : EKL, IV. Band, Vandenhoeck & Ruprecht, Göttingen, 1996, p. 891.
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(28) CANCIANI Mario, Nell’arca di Noè -Religioni e animali, edizioni Carroccio, Vigodarzere (Padova/I), 1990, 120 p. Ce saint homme, que nous avons eu la chance de rencontrer à Rome, prélat de plusieurs papes, a connu une grande popularité en Italie, non seulement parce qu’il était le confident de G. Andreotti, président du Conseil italien, mais également parce qu’il avait ouvert son église San Giovanni dei Fiorentini, ancienne église romaine de saint Philippe Néri, aux animaux !
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(29) KEEL Othmar, Die Bibel mischt sich ein -Predigten und « Worte zum Sonntag », Benzinger Verlag, Zürich/Einsiedeln/Köln, 1984, p. 146.
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(30) KNÖRZER Guido, op. cit., p. 179.
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MessageSujet: Re: prières pour les animaux et la nature   prières pour les animaux et la nature Icon_minitimeMar 9 Avr - 9:27


Le CHIEN : signe de contradiction

Sa compagnie fidèle et celle des Animaux à travers l’histoire et les religions
Son influence dans le Judaïsme et le Christianisme

Mémoire de maîtrise
sous la direction du professeur Othmar KEEL
présenté à la Faculté de Théologie, Fribourg (Suisse)
Septembre 2001

Olivier JELEN

Partie 8

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XIV) LE STATUT DU CHIEN SELON LES CHRETIENS

« Si Dieu avait eu besoin d’être adoré, il n’eût créé que des chiens. Le chien est bien plus apte que l’homme à l’amour. Un chien affamé, battu, jeté à l’eau par son maître, s’il en réchappe reviendra gémir d’amour à ses pieds. Voilà bien le fidèle tel que le rêvent les Eglises » .

Le chien n’est bien évidemment pas aussi riche symboliquement que l’agneau. L’agneau, qui rappelle l’Alliance de Yahvé avec son peuple avant la sortie d’Egypte, est longuement repris par le Christ appelé « Agneau de Dieu ». Le chien n’est pas non plus comparable à la colombe, signe de la présence de l’Esprit Saint et attestée dans l’évangile de Saint Marc (Mc I, 10) et dans le récit sur le Déluge. Le chien reste dans le Nouveau Testament comme dans l’Ancien, discret.




XIV. 1 : Dans le Nouveau Testament

« Ne donnez pas aux chiens ce qui est sacré, ne jetez pas vos perles aux porcs, de peur qu’ils ne les piétinent et que, se retournant, ils ne vous déchirent ». (Mt VII, 6)

En grec, le chien se dit . Le mot grec (=chien) se trouve 3 fois chez Matthieu (Mt VII,6. XV, 26-27), 2 fois chez l’évangéliste Marc au sujet du récit de la foi de la Cananéenne (Mc VII, 27-28), 1 fois chez Luc à propos de la parabole du riche et de Lazare (Lc XVI, 21) et aucune fois chez Jean. On le retrouve dans les lettres aux Philippiens (Ph III, 2) , de même dans la deuxième épitre de Pierre (2 P II, 22) et enfin dans le récit de l’Apocalypse (Ap XXII, 15). En tout on rencontre donc le mot « chien/s » 9 fois dans le Nouveau Testament.

Comme dans l’Ancien Testament, on n’accorde guère d’estime au chien dans le Nouveau Testament. E. Stapfer, connaisseur et auteur du XIX° s. de plusieurs livres sur la Palestine, explique la mauvaise réputation du chien en Orient par le fait que l’espèce de chien qu’on y connaît est « non seulement fort laide, mais sale, repoussante, ignoble » . Ils sont considérés comme une plaie sociale.


L’apparition de la Vierge à St Luc et St Yves
peinture du 16è s. de Jacopo de Empoli
Musée du Louvre - Paris
(on remarquera la tête du bœuf en bas à gauche)

Ainsi lorsque Jésus dans sa parabole du riche et de Lazare, rapportée par l’évangéliste Luc, évoque les chiens qui viennent lécher les ulcères du pauvre Lazare, ce n’est nullement en pensant à une quelconque « compassion » de la part des chiens, mais bien au contraire, Jésus en adjoignant dans son récit l’élément canin, y confère un indice trahissant « la plus extrême misère » du pauvre, incapable de se défendre même contre les chiens .


La résurrection de Lazare

Saint Jérôme et Erasme n’épousent pas cette opinion partagée par la plupart des exégètes contemporains, car pour eux, conformément à la croyance de leur époque attribuant une vertu médicinale à la langue des chiens, « la narration oppose sciemment à la cruauté du mauvais riche envers Lazare la pitié des bêtes dénuées de raison » . L’exégèse actuelle rejette donc cette dernière version.


Saint Jérôme et le lion

Erasme

Quant à attribuer ce qui est sacré aux chiens (Mt VII, 6), il ne saurait en être question. C’est un blasphème. Il est cependant intéressant de repérer dans ce texte de saint Matthieu la juxtaposition des deux « charognards », l’exemple du porc suivant celui du chien. La mention du chien dans ce contexte permet à l’exégète belge Radermakers de tirer une parallèle entre ce texte et celui du psaume XXII. Les ennemis du juste y sont considérés comme des « chiens (qui) me cernent ; une bande de malfaiteurs m’entoure » (Ps. XXII, 17). Radermakers conclut que si les chiens désignaient dans la bouche des rabbins les païens, les cochons eux, symbolisaient les Romains pour le peuple .

Même si l’hypothèse de Radermakers s’appuie -à notre avis avec raison- sur l’étude de Strack et de Billerbeck, l’exégète autrichien Gaechter la contredit. Pour lui, Jésus, dans ce contexte ne fait pas allusion aux Romains : « Hingegen lag Jesus der jüdische Brauch fern, die Fremdherrschaft, Rom, oder auch die Heidenwelt "Schwein" zu nennen. Jesus hat nie politisch geredet… » . Les chiens, selon lui, symbolisent des personnes qui non seulement refusent le message de foi (=Glaubensbotschaft), mais également « durch sie feindselig erregt werden und den Glaubensboten alles Üble zufügen » .

Dans la bouche de Jésus, le terme chien n’a jamais une connotation positive voire neutre. La désignation de « chien » est pour lui a priori négative. Cette constatation se vérifie dans le récit au sujet d’une femme païenne, récit rapporté par les deux évangélistes Matthieu et Marc. Chez Marc, le précurseur des trois autres évangiles, Jésus est confronté dans le territoire de Tyr, territoire païen, à une Syro-phénicienne (Mc VII, 24 - 30). Rappelons que la région de Tyr et Sidon, située à la frontière de la Galilée, avait la « réputation d’être hostile aux Juifs » . Or la femme n’a pas peur et « fait preuve d’une qualité de foi comparable à celle de la femme atteinte d’un flux de sang » .

Elle appelle Jésus « Seigneur » et lui demande un miracle, à savoir celui de guérir sa fille, possédée par le démon. Jésus, semblant être pris à dépourvu, la repousse en lui répondant par métaphore: « Laisse d’abord les enfants se rassasier, car ce n’est pas bien de prendre le pain des enfants pour le jeter aux petits chiens » (Mc VII, 27). La femme païenne, loin d’être troublée par le fait que Jésus la repousse, lui réplique : « C’est vrai, Seigneur, mais les petits chiens, sous la table, mangent les miettes des enfants » (Mc VII, 28). Cette péricope préfigure l’appel aux Nations « Allez par le monde entier, proclamez l’Evangile à toutes les créatures » (Mc XVI, 15) et l’envoi des disciples par Jésus à la mission. C’est donc cet envoi -cœur de la pensée de Marc- qui conclut son évangile.
Ce passage constitue par conséquent un élément charnière dans l’évangile de Marc et dans l’histoire du Salut adressé en premier lieu aux Juifs, ensuite aux païens. L’importance du texte est encore relevé par le nom attribué à Jésus par la femme « Seigneur », seul cas dans l’évangile de Marc où Jésus est interpellé de la sorte.


Saint Matthieu
Le même récit repris par Matthieu apporte quelques nuances. Premièrement, chez Matthieu, la péricope ressemble plus à un dialogue qu’à un récit. Deuxièmement, au niveau exégétique, on remarque que le Jésus de Matthieu oppose trois refus à la Cananéenne , alors que chez Marc, il ne s’agissait que d’un seul. « La distance entre le Sauveur et les Nations (païennes) est atténuée par Marc » . Troisièmement, les disciples n’ayant joué aucun rôle chez Marc, dans l’évangile de Matthieu au contraire, c’est eux qui demandent à Jésus de renvoyer la femme. Enfin, Jésus lui-même répond d’une manière différente chez Matthieu à la Cananéenne : « Je n’ai été envoyé qu’aux brebis perdues de la maison d’Israël » (Mt XV, 24). Quant à la réplique de la femme elle est légèrement modifiée. L’image symbolique du chien reste, mais si elle est utilisée et reprise telle quelle par Jésus, dans la bouche de la Cananéenne, on note une précision à peine perceptible: « justement les petits chiens mangent les miettes qui tombent de la table de leurs maîtres » (Mt XV, 27).
Or si chez Matthieu les petits chiens mangent les miettes qui tombent de la table de leurs maîtres, chez Marc, les petits chiens mangent sous la table les miettes des enfants. « Pour Matthieu, les Juifs sont comparés aux maîtres, pour Marc à des enfants » . Malgré ces nuances, l’emploi par les deux évangiles du mot chien pour désigner les païens reste négatif. Jésus, comme la femme, utilise le terme signifiant « petit chien » voire « chiot ». Même si le diminutif adoucit un peu l’expression, il reste a priori plutôt dans le registre négatif et méprisant. Jésus reprend ici sous le vocable de chien la signification que les Juifs, considérés comme enfants de Dieu (Ex IV, 22 ; Is XXX,1), attribuaient aux païens. Mais à ce sujet aussi, l’exégèse ne défend pas une opinion, mais plusieurs.

Pour certains, dont le théologien allemand R. Schnackenburg qui s’appuie sur P. Billerbeck, l’injure fait plutôt allusion aux « chiens de rue vivant dans un état quasi sauvage » , Jésus évoquant alors les chiens avec un diminutif, pense plutôt « et c’est d’ailleurs ce que la femme comprend dans sa réponse -(aux) animaux domestiques vivant à la maison de leurs maîtres ».


L’exégète français S. Légasse reprenant Origène et s’appuyant sur le fait que « la présence des chiens dans les demeures juives est attestée dans l’Antiquité » rejoint l’hypothèse de Schnackenburg et compare les « petits chiens » de Jésus aux chiens domestiques. L’exégète allemand J. Gnilka, membre de la Commission Biblique Pontificale, rejoint également Schnackenburg, car pour lui, il s’agit moins dans l’emploi de Jésus du mot d’une allégorie, mais bien plus d’une comparaison vu l’utilisation du diminutif. Jésus penserait donc aux chiens sauvages .
Origène
Cependant pour une autre grande partie des exégètes, dont le professeur Tassin, professeur d’Ecriture sainte à l’Institut catholique de Paris, le rédacteur de l’évangile aurait placé dans la bouche de Jésus cette allusion aux chiens ne faisant que reprendre un slogan adressé à des chrétiens juifs opposés à la mission auprès des païens . Jésus ne cherche certainement pas à enlever aux petits chiens, sous-entendu aux païens, leur nourriture voire que ceux-ci se rassasient au détriment des enfants, sous-entendu les Juifs, les enfants restant, du moins jusqu’à cette étape de l’évangile, prioritaires. Quant aux miettes , elles ne signifient pas selon l’exégète suisse Bonnard, que les païens ne recevront que des petits restes du salut accordé au peuple juif, bien plus le geste de Jésus à l’égard de la Cananéenne « montre assez que ces "chiens de païens" vont avoir part à l’intégralité du salut » .

A travers ce débat, nous percevons donc des opinions qui si elles ne sont pas contradictoires, sont du moins divergentes. Dans sa thèse de doctorat, J.-F. Baudoz retrace ce conflit séculaire d’interprétation . Selon lui, il faut assimiler le terme aux païens, car ce terme se rattache aussi bien à l’introduction de Marc et Matthieu, montrant que la femme était une étrangère, qu’au terme (Mc VII, 27 ; Mt XV, 26) désignant les Juifs . Baudoz dénonce l’application quasi unique que les commentateurs ont fait de l’expression « petits chiens ».

On ne saurait s’arrêter uniquement aux païens, l’expression désignant également les Juifs ignorant de la Torah, voire les « judaïsants » . Baudoz analysant le grec démontre que le logion ne cherche pas à comparer les païens à des « petits chiens », mais aux « chiens de la maison », les chiens domestiques . Baudoz est rejoint dans son interprétation par l’exégète suisse Luz, ce-dernier rappelant quant à cette comparaison « (sie) stammt aus dem Bereich des Haushalts und handelt nicht von den verachteten wilden Hunden... Verächtlich ist es (=die Gegenüberstellung) also nicht, weil Hunde ganz besonders elende Tiere gewesen wären, sondern nur insofern, als die heidnische Frau nicht mit einem Kind verglichen wird » .

Retenons donc que le chien domestique faisait partie de la maison . En conclusion, les païens assimilés dans cette péricope aux chiens domestiques, ont le droit de vivre dans les murs de la maison et de se servir des restes de la table ! La femme étrangère comprend, grâce à l’utilisation de Jésus du terme chien et de son diminutif, qu’elle n’est pas tel un chien impur, errant, se nourrissant des cadavres et irrécupérables, mais que tout en restant une païenne, assimilable à un chien, elle a aussi sa place dans la maison du maître au même titre que le chien domestique. Jésus connaissait donc l’utilisation du chien domestique et probablement des exemples concrets de chiens vivant avec leur maître sous un même toit. Il savait que le chien domestique, répandu dès l’Antiquité, avait aussi sa place dans le Judaïsme . Jésus n’a pas condamné la domesticité du chien ni même sa complicité avec son maître -ne reçoit-il pas la même nourriture-, preuve que le sous-entendu de l’impureté du chien ne le dérangeait pas.

Notes

(1) René BARJAVEL, La faim du tigre, Editions Denoël, Paris, 1966, p. 142.
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(2) STAPFER E., La Palestine au temps de Jésus-Christ, Librairie Fischbacher, Paris, 1885, p. 222.
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(3) Cf. FILLION L. (abbé), Evangile selon Saint Luc, P. Lethielleux, Paris, 1882, p. 297.
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(4) Cité par FILLION L. (abbé), ibidem.
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(5) RADERMAKERS Jean (s.j.), Au fil de l’évangile selon saint Matthieu, tome II, Institut d’Etudes Théologiques, Heverlee-Louvain, 1972, p. 103.
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(6) Cf. GAECHTER Paul, Das Matthäus Evangelium -Ein Kommentar, Tyrolia-Verlag, Innsbruck-Wien-München, 1963, p. 237. Nous ne partageons pas cette dernière opinion, mais nous tenions à l’insérer pour montrer la richesse des différentes opinions exégétiques.
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(7) GAECHTER P., op. cit., p. 237.
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(Cool SCHNACKENBURG Rudolf, L’Evangile selon Saint Marc (Commentaire), Tome I, Edition Desclée, Paris, 1973, p. 196.
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(9) SCHNACKENBURG R., ibidem.
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(10) La Syro-phénicienne de Marc est devenue chez Matthieu une Cananéenne, ce qui implique une distance religieuse supplémentaire. De plus une inimitié ancestrale anime les Israélites à l’égard du peuple cananéen. A ce sujet : TASSIN Claude, L’évangile de Matthieu – Commentaire pastoral, Centurion, Paris, 1991, p. 166 s.
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(11) LAMARCHE Paul (s.j.), Evangile de Marc (Commentaire), Editions J. Gabalda et Cie, Paris, 1996, p. 190.
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(12) LAMARCHE Paul, op. cit., p. 191.
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(13) SCHNACKENBURG Rudolf, op. cit., p. 196.
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(14) GNILKA Joachim, Das Evangelium nach Markus, in : EKK, Band II/1, Benziger Verlag -Neukirchener Verlag, Zürich, 1978, p. 293 : « Dass wir es mit einem Vergleich und weniger mit einer Allegorie zu tun haben, lehrt der Diminutiv Hündlein, der im Gegensatz zu dem herumlungernden Strassenhund den Haus- und Stubenhund wird meinen wollen ».
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(15) Tassin rappelle l’insertion de l’évangile de Matthieu dans la première communauté judéo-chrétienne. Il situe la rédaction du texte vers 80. Matthieu aurait écrit ce passage pour vaincre les réticences des chrétiens à l’égard de nouveaux convertis non juifs d’origine. Cf. TASSIN Claude, L’évangile de Matthieu - Commentaire pastoral, Centurion, Paris, 1991, p. 167s.
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(16) BONNARD Pierre, L’évangile selon Saint Matthieu, Labor et Fides, Genève, 1982, p. 233. De même pour Bonnard, les petits chiens, les enfants ou les maîtres ne décrivent pas tant deux catégories psychologiques voire sociales, dont la première serait méprisable, mais plutôt une priorité juridique et historique.
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(17) BAUDOZ Jean-Farnçois, Les miettes de la table. Etude synoptique et socio-religieuse de Mt 15,21-28 et de Mc 7, 24-30, (Collection « Etudes Bibliques »), Editions J. Gabalda et Cie, Paris, 1995, 451 p. L’auteur a soutenu sa thèse de doctorat en décembre 1993 à l’Institut Catholique de Paris. Elle fut dirigée par le chanoine Charles Perrot, fameux exégète français.
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(18) Nombreux et majoritaires sont les commentateurs (U.Luz, V.Taylor, H.-B. Swete) qui identifient le terme t???a aux Juifs.
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(19) Dans l’épître aux Philippiens, Saint Paul utilisant le terme « chien » l’applique aux judaïsants (Ph III, 2) : « Prenez garde aux chiens ! Prenez garde aux mauvais ouvriers ! Prenez garde aux faux circoncis !». Sur le sens de ce terme en Ph III, 2 voir J.-B. LIGHTFOOT, Saint Paul’s Epistle to the Philippians, London, 1927, pp. 143-144.
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(20) Cf. BAUDOZ J.-F., op. cit., p. 264. Baudoz oppose le terme grec (=petits chiens) au terme (= chiens de la maison).
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(21) LUZ Ulrich, Das Evangelium nach Matthäus, in EKK, Band I/2, Benziger-Neukirchener Verlag, Zürich, 1990, p. 436.
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(22) A titre d’exemple dans la littérature grecque Homère, Illiade, Tome IV, chant XXII, l.65-71 : « ces chiens, (…) que je nourrissais à ma table ». Citation reprise par BAUDOZ J.-F., op. cit., p. 264.
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(23) « In der Antike waren Haushunde in allen Schichten genauso verbreitet und geschätzt wie in irgendeiner anderen Zeit -vom 20 Jh. und seiner in der Ersten Welt manchmal überbordenden Hundefreundlichkeit einmal abgesehen ». Cf. LUZ U, op. cit., p. 435. Luz s’appuie sur Quint Inst Orat 8,3,22 (Hunde füttern ist lobenswert) et l’histoire de Jonathan b. Amram BB 8a.
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MessageSujet: Re: prières pour les animaux et la nature   prières pour les animaux et la nature Icon_minitimeMar 9 Avr - 9:28


Le CHIEN : signe de contradiction

Sa compagnie fidèle et celle des Animaux à travers l’histoire et les religions
Son influence dans le Judaïsme et le Christianisme

Mémoire de maîtrise
sous la direction du professeur Othmar KEEL
présenté à la Faculté de Théologie, Fribourg (Suisse)
Septembre 2001

Olivier JELEN

Partie 9

Vers partie 8
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XIV. 2 : Dans les évangiles apocryphes

« Das Christentum übernahm einige der negativen Ansichten des Judaismus über den Hund ; allerdings werden sie durch viele positive Erzählungen über den Hund in volkstümlichen Versionen der religiösen Überlieferung stark gemildert. Da etwa in der Weihnachtsgeschichte Hirten erwähnt werden und Hirten Hunde brauchen, findet man in Krippenszenen oft Hunde, die nichts von Unreinheit erkennen lassen» .


Autant le chien se fait rare dans les textes du Nouveau Testament, autant il trouve pleinement sa place dans les évangiles apocryphes. Mais le chien n’est qu’un des nombreux représentants du monde animal dans les évangiles apocryphes. L’adjectif grec , traduisible par caché, secret, rappelle qu’il s’agit de livres qui n’ont pas été admis par l’Eglise dans le canon de ses Ecritures. L’inscription définitive des livres dans le Canon étant tardive et ne datant que du XVI°s., suite aux décisions du Concile de Trente, les Pères de l’Eglise font assez souvent référence aux apocryphes. Ces livres, s’ils n’étaient pas utilisés dans la liturgie, n’étaient pas automatiquement considérés comme faux voire hérétiques, on pouvait donc les utiliser .
Rappelons encore que de nombreux livres, tels l’Epître aux Hébreux, l’Epître de Jacques et même le livre de l’Apocalypse furent longtemps contestés et furent finalement introduits dans le Canon après avoir compté eux-mêmes parmi les évangiles apocryphes . Si nous avons choisi de nous arrêter un instant sur ces évangiles, c’est non seulement parce que le chien s’y trouve plus souvent mentionné, mais également parce que l’attitude toute entière de Jésus en relation avec l’animal change.

« Gli apocrifi, con un loro genere letterario sovente leggendario e fantastico, hanno spesso per protagonisti gli animali, in particolare la columba, il cane, il serpente, il leone » .

Tout chrétien se souvient depuis son enfance de la présence, le jour de Noël, de l’âne et du bœuf auprès de la crèche de Jésus .

La base de ce texte se trouve dans les évangiles apocryphes, plus précisément dans l’Evangile du Pseudo-Matthieu . D’autre part, tout musulman connaîtra par cœur le récit de l’enfant Jésus qui donne vie à un oiseau en lui insufflant l’esprit. La base de ce texte, rapporté dans le Coran à la sourate V, 109 se trouve dans deux apocryphes différents, intitulés Histoire de l’enfance de Jésus et Vie de Jésus en arabe. Dans ces deux livres, un des épisodes qui y est relaté rapporte en effet que Jésus, âgé de cinq ans -pour l’Histoire de l’enfance de Jésus (Hist enf Jésus II, 1-4) au contraire de la Vie de Jésus en arabe (Vie Jésus ar XXIV, 1-3) qui situe l’événement alors que Jésus avait sept ans-, donna la vie à douze oiseaux qu’il avait façonné à partir de l’argile molle.


Adoration de Bergers
Juan Bautista del Maino (vers 1613)
Musée de l’Ermitage – St Petersbourg

Le bœuf, l’âne, les moutons et bien sûr le chien (à droite de la Vierge Marie) sont présents pour adorer Jésus.

Ces deux récits résultent par conséquent des apocryphes et de la lecture qu’en a fait la Tradition. Les Pères de l’Eglise, tels
saint Irénée et saint Justin, puisent abondamment dans les récits apocryphes. Un des textes apocryphes qui eut le plus de succès populaire au Moyen Âge fut justement celui de l’Histoire de l’enfance de Jésus, apocryphe attribué faussement à l’apôtre Thomas. Cet évangile retrace comme le titre l’indique, les actes et les prodiges de Jésus enfant, comme nous venons de le lire auparavant.

Saint Justin

Saint Irénée

Certains textes renforcent le côté négatif du chien. Ainsi dans les Actes d’André et les récits de la Vie d’André, récit attribué à Grégoire de Tours, le chien incarne le démon. L’apôtre André ayant ordonné à des démons de se présenter au peuple afin qu’il croit, ceux-ci se présentent sous l’apparence de chiens . Suscitant des ennemis de par sa prédication missionnaire, André est condamné à être mis sur une croix. Mais les soldats, sur ordre d’Egéate, veillent à ne lui clouer ni les pieds, ni les mains et à ne lui briser aucune articulation de sorte qu’il souffre le supplice, qu’il soit tourmenté et, rajoute le texte, « qu’il soit dévoré vivant, la nuit, par les chiens » . On est très proche dans ce passage des textes de l’Ancien Testament qui voyait comme un des pires châtiments pour un homme celui de mourir sans sépultures et de voir son corps mangé par les chiens.
Dans le Livre de la révélation d’Elkasaï, apocryphe connu et souvent repris par les premiers mouvements chrétiens , on se méfie du chien, celui-ci étant dangereux et souvent enragé, preuve qu’il est « possédé par un esprit de destruction » . Cette hypothèse est reprise et appliquée aux personnes hargneuses pour lesquelles le seul remède efficace est le baptême. Selon E. Peterson le chien possède dans ces textes une forte connotation symbolique : Il symbolise la concupiscence, contre la rage de laquelle le rite baptismal est conseillé. Si des personnes ressemblent à ces chiens, il faut les baptiser afin qu’elles reçoivent un nouvel esprit !

D’autres textes, comme ceux exceptionnels de par le rôle qu’ils confient au chien, sont les Actes de l’apôtre Pierre et de Simon. Ils y renforcent le côté positif du chien. Dans un de ces récits Pierre se sert d’un grand chien comme messager. Mais afin que le chien soit un messager convainquant, Pierre exerce un miracle sur le chien et lui donne la faculté de parler. Marcellus, un des deux hommes qui comme Simon restent à convaincre, à la vue de ce grand chien qui parle avec « une voix humaine » , ne tarde pas à se convertir. Il n’en est pas de même pour Simon qui reste un ennemi de Pierre et qui continue à être hostile à tous ceux qui vivent et croient dans le Christ. Le chien percevant que Simon ne changera pas et refusera toujours d’être confronté avec Pierre, va le trouver. Il lui dit : « Tu seras donc maudit, ennemi et corrupteur de la voix de la vérité du Christ ». Aussitôt dit, le chien ayant terminé sa mission, se retire et meurt aux pieds de Pierre sans pour autant lui avoir prédit au préalable: « Tu auras un grand combat avec Simon (…), mais tu convertiras à la foi un grand nombre de ceux qu’il avait séduits. Pour cela tu recevras de Dieu la récompense de ton labeur » . Une grande partie de la foule, spectatrice des dernières paroles du chien, se prosterne aux pieds de Pierre, tandis qu’un autre partie lui réclame déjà un autre prodige.

Une autre image classique et très proche du rôle de psychopompe du chien est celle qui apparaît dans la Vision d’Esdras. Esdras, emmené par des anges, a le privilège de visiter les Enfers. A l’exemple du monde infernal hellénistique, des chiens noirs, sortes de cerbères, y gardent l’entrée d’où jaillissent de gigantesques flammes de feu. « De leur gueule, de leurs oreilles et de leurs yeux jaillissait aussi une flamme très puissante » . Ces chiens sont situés à l’extérieur des portes avec des dragons et des lions. Les saints passent devant eux sans problème, par contre les pécheurs sont punis pour leur faute en étant mordus par eux. Ces chiens exercent donc une première punition à l’égard des pécheurs !

«Jetzt aber feierten sie die Lebendigkeit des Lazarus. Es gab viel zu essen, ein richtiges Festessen, und Martha warf mir einen guten Knochen zu. Aber mein Herr (=Jesus) hob ihn vom Boden auf und sagte : "Martha, du sollst keinem Bettler und keinem Tier das Essen zuwerfen. Mensch und Tier sind heilig, weisst Du das immer noch nicht ?" Martha wollte etwas sagen, aber mein Herr schaute sie schweigend an und hob den Knochen vom Boden auf. Jemand sagte : "Pass auf, dass der Hund dich nicht beisst. Hunde lassen sich doch keinen Knochen wegnehmen". Aber mein Herr lächelte nur, und natürlich knurrte ich nicht einmal (…)"Seht", sagte der Rabbi, "wenn ihr Ehrfurcht habt vor jeder Kreatur und jedem Ding, dann ist Frieden ( …) Was ihr einem anderen Geschöpf mit Gewalt wegnehmen wollt, wird Zorn erregen, und das Geschöpf wird mit Zähnen und Klauen das verteidigen, was ihm sein Eigentum scheint » .

Notes

(1) COREN Stanley, Die Intelligenz der Hunde, Rowohlt Verlag, Reinbek bei Hamburg, 1997, p. 75.
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(2) CANCIANI M., op. cit., p. 45.
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(3) PRIEUR J., L’âme des animaux, Editions Robert Laffont, Paris, 1986, p. 201.
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(4) CANCIANI M., op. cit., p. 46.
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(5) En Espagne, à Grenade, la tradition a rajouté aux côtés de l’âne et du bœuf, trois chiens. Ces trois chiens ont même reçu des noms : Cubilon, Lubina et Melampo, cf. COREN S., op. cit., p. 75.
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(6) « Or, deux jours après la naissance du Seigneur, Marie quitta la grotte, entra dans une étable et déposa l’enfant dans une crèche, et le bœuf et l’âne, fléchissant les genoux, adorèrent celui-ci. Alors furent accomplies les paroles du prophète Isaïe disant : "Le bœuf a connu son propriétaire, et l’âne, la crèche de son maître", et ces animaux, tout en l’entourant, l’adoraient sans cesse » (Pseudo-Mt XIV, 1), cf. Evangile du Pseudo-Matthieu in : BOVON François & GEOLTRAIN Pierre (dir), Ecrits apocryphes chrétiens, tome I, Editions Gallimard, Paris, 1997, p. 134.
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(7) Vie d’André, VII-3 in : BOVON François & GEOLTRAIN Pierre (dir), op. cit., p. 942.
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(Cool Actes d’André grecs, 54 -5 : in BOVON François & GEOLTRAIN Pierre (dir), ibid., p. 920.
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(9) Le Livre de la révélation d’Elkasaï, a souvent été repris par les mouvements baptistes originaires du judaïsme et du christianisme anciens.
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(10) Livre de la révélation d’Elkasaï, 15-4, in : BOVON François & GEOLTRAIN Pierre (dir), op. cit., p. 848.
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(11) PETERSON Erik, « Die Behandlung der Tollwut bei den Elchasaiten nach Hippolyt », in : PETERSON E., Frühkirche, Judentum und Gnosis, Tübingen, 1959, pp. 221-235.
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(12) Actes de l’apôtre Pierre et de Simon, 9 in : BOVON François & GEOLTRAIN Pierre (dir), op. cit., p. 1071.
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(13) Actes de l’apôtre Pierre et de Simon,12 in : BOVON François & GEOLTRAIN Pierre (dir), ibid., p. 1076.
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(14) Vision d’Esdras, 3 in : BOVON François & GEOLTRAIN Pierre (dir), ibid., p. 606.
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(15) Cette longue citation est tirée d’un petit joyau de la littérature contemporaine allemande. Il s’agit d’un des romans de Luise Rinser. Elle y décrit la vie d’un chien qui aurait accompagné Jésus de son vivant. Cf. RINSER Luise, Bruder Hund -Eine Legende, Kösel-Verlag, München, 1999, pp. 75 - 76
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MessageSujet: Re: prières pour les animaux et la nature   prières pour les animaux et la nature Icon_minitimeMar 9 Avr - 9:29



FRATERNITE SACERDOTALE INTERNATIONALE
POUR LE RESPECT DE L’ANIMAL

ASSOCIATION DE RELIGIEUX(SES), PRETRES DIOCESAINS ET DIACRES,
POUR PLUS DE RESPECT DU REGNE ANIMAL AU SEIN DE L’EGLISE CATHOLIQUE
































Témoignages


Discours du Prof. Debrot, Président de la SVPA, à l’occasion du 4 octobre 2002, fête de la St François d’Assise
Propos du Père Preste (Curé de Saint Paul, 13013 Marseille-France) sur les corridas.
Propos du Père Preste (Curé de Saint Paul, 13013 Marseille-France) Les animaux ont-ils une âme?
L'âme des bêtes de Serge Lifar : Entretien avec Marc Schweizer (1979)
L'amour des animaux (de Charles Wackenheim, Prêtre théologien, paru dans le Journal La Croix. Libre Opinion)


Discours du Prof. Debrot, Président de la SVPA,
à l’occasion du 4 octobre 2002, fête de la St François d’Assise

« La Société Vaudoise pour la Protection des Animaux (SVPA) remercie chaleureusement la paroisse de Montreux pour son invitation et son accueil à la journée de bonté envers les animaux, organisée par Monsieur l’abbé Olivier Jelen, pour marquer la fête de Saint-François d’Assise.


François, fils d’un riche marchand, rompit avec sa famille et se fit ermite puis prédicateur itinérant, faisant œuvre de pauvreté. Il fonda l’ordre des franciscains, des frères mendiants. Toujours en extase spirituelle, porteur de stigmates, victime de privations volontaires, il mourut à 42 ans. Il est vénéré par les amis des animaux pour deux épisodes de son existence.

Premièrement : la journée des oiseaux. Etant passé à Alviano, il adressa quelques exhortations à la foule, mais les oiseaux remplissaient si bien l’air de leurs chants qu’il ne pouvait se faire entendre.

« Il est temps que je parle à mon tour » leur dit-il. « Ecoutez la parole de Dieu, gardez le silence et tenez-vous bien tranquilles jusqu’à ce que j’ai terminé. » Et les oiseaux se turent pour l’écouter.

Deuxièmement : un grand loup dévorait les bestiaux et s’attaquait aux humains. Dans le village, personne n’osait plus sortir de chez soi, le soir venu. François décida d’aller parlementer avec le fauve. On essaya de le décourager en lui montrant à quel point l’animal était dangereux. Mais il n’écouta pas les conseils. La nuit venue, il sortit du village. Le loup apparut et bondit vers le moine. « Frère loup », lui dit alors François sans s’émouvoir , « je t’ordonne au nom du christ de ne faire de mal à personne désormais. » Il prononçait ces paroles de sa voix douce et monotone. Le loup, habitué aux cris des villageois, écoutait. Alors tous les habitants virent avec stupeur François étendre la main vers le loup. Sans cesser de lui parler, il marcha peu à peu vers lui. Celui-ci, d’abord immobile, se mit à reculer, puis il fit demi-tour et disparut à jamais. La douceur et le calme venaient de triompher de la violence instinctive de l’animal.

St François d’Assise parlait aux oiseaux, aux bêtes et aux humains, ce sont ces derniers qui l’écoutèrent le moins. Saint François d’Assise constitue une exception dans l’histoire de l’Eglise. En effet, la règle de l’ordre des franciscains ne mentionne à aucune place les animaux. Il fallut attendre près de 2000 ans pour que l’Eglise prenne en considération les animaux. Le XIX è siècle a marqué le début d’une évolution. Libération des esclaves, libération de la femme, puis protection de l’enfance et des handicapés, et aussi protection des animaux. 1831, première société protectrice des animaux en Angleterre. 1861, fondation de la SVPA . 1876, première loi cantonale sur la protection des animaux dans le canton de Vaud. Actuellement, nous possédons une loi fédérale sur la protection des animaux. Les idées sociales des chrétiens ont beaucoup contribué à l’amélioration du respect à l’égard des animaux .

Un orateur religieux du début du XXè siècle s’écriait : « Vous n’êtes pas chrétiens si votre chien ou votre chat ont encore peur de votre main ou de votre pied. » Nous avons certes évolué, mais nous ne sommes pas chrétiens si nous ne nous soucions pas d’améliorer l’existence des animaux exploités par l’homme, exploités pour leur viande, exploités pour leur peau et leur fourrure, exploités pour servir d’objets d’expérimentations dans les laboratoires, etc. Le Christ a ouvert une nouvelle époque : « On vous a dit œil pour œil, dent pour dent, mais moi je vous dis aimez . » L’apôtre Paul écrivait il y a bientôt 2000 ans : « La création attend ardemment la manifestation des enfants de Dieu. » Elle attend… les animaux attendent ; ne serait-ce pas aujourd’hui l’occasion pour les chrétiens de se manifester ? Non pas pour un seul jour, le 4 octobre, mais pour tous les jours de l’année.

Trouvez-vous normal, acceptable, que l’on doive recueillir, à notre refuge de Sainte-, plus de 4500 animaux par année, abandonnés ou dont les propriétaires veulent se défaire pour des motifs souvent égoïstes et futiles, trompant ainsi la fidélité et l’attachement d’un animal ? Pourquoi est-il nécessaire que la SVPA ait un inspectorat pour déceler les mauvais traitement envers les animaux ? Pourquoi faut-il une loi sur la protection des animaux qu’il s’agit de faire respecter ? Parce que la manifestation des chrétiens envers les animaux n’est pas encore suffisante.

Deux journées comme celles-ci sont réconfortantes : il est merveilleux de constater cet élan en faveur des animaux. Puisse-t-il être durable. »

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Crédit photo : FLAC

Propos du Père Preste sur les corridas


(…) N´allez plus vous repaître de sang, de souffrances et de mort dans les diverses corridas, n´allez plus applaudir ces toreros en habits chamarrés qui font semblant de dominer plus fort qu´eux alors que l´on a hypocritement affaibli les taureaux afin que leur mort soit assurée et que leurs bourreaux en sortent vainqueur aux yeux d´un public trompé. Tous ceux qui préparent les corridas comme tous ceux qui les exécutent sont des rétrogrades, des attardés de l´histoire humaine, des barbares sans conscience et surtout sans cœur qui ne pensent qu´à leur argent et leur petite gloriole d´un jour.

Et dire qu´il y a des milliers de gens qui vont les applaudir et les encourager, afin qu´ils torturent des animaux que l´on a intentionnellement privés de leurs défenses naturelles. C´est pourquoi il n´y a aucune gloire à tuer un taureau, mais bien au contraire de la cruauté et du sadisme doublés de profits éhontés et de mensonges déshonorants. Notre monde moderne sans Dieu est pire que les peuples barbares de l´Antiquité, qui immolaient leurs victimes pour, croyaient-ils, apaiser l´ire des dieux. Nos prétendus héros sont assoiffés de gloire humaine, et peu importe les souffrances, le sang versé, les tortures et la mort d´êtres innocents pourvu qu´ils remplissent leurs poches, eux et leurs complices qui ne valent pas plus cher et qui vivent du profit que leur procurent ceux qui fréquentent les arènes.

C´est pourquoi je demande à tous ceux qui liront ces lignes de boycotter les corridas, ou alors, considérez-vous comme des êtres qui valent moins que les animaux, parce que eux ne tuent que pour manger et jamais par cruauté ou sadisme. L´homme sans conscience est pire que les bêtes. Il fait ce qu´elles ne font pas et trouve dans l´absence de conscience – cette conscience ou raison qui devrait être la marque de sa supériorité – la raison de se comporter en brute et en abruti !

Voilà pourquoi ce long préambule : savez-vous comment on conditionne les taureaux que l´on destine à la corrida ? Sachez-le et tenez-en compte. Merci pour eux ! La torture des animaux commence avant la corrida elle-même, ils sont « préparés ». Le procédé est très simple et vise à mieux les faire mourir lentement afin que le torero et sa suite puissent l´abattre sauvagement. Savez-vous que l´on enduit de vaseline les yeux du taureau pour que sa vue soit diminuée et qu´il ne puisse pas se défendre avec toutes ses forces ? Il devient ainsi plus vulnérable et s´épuise plus vite à lutter. A cela s´ajoute du coton qu´on lui enfonce dans les narines et qui descend jusque dans la gorge, cela pour que sa respiration soit plus difficile.
Avant « d´entrer en scène », on lui assène des coups violents sur le dos avec des planches ou des sacs de sable pour l´épuiser avant le combat. Ces coups ne laissent aucune trace et le public n´en sait rien. Il est de tradition aussi d´enduire ses pattes avec de la térébenthine, ce qui a pour effet de l´exciter, car celle-ci le brûle. Souvent aussi, on lui introduit une aiguille cassée dans les parties génitales pour l´empêcher de « s´asseoir » ou de s´affaisser. On lui lime les cornes pour le rendre plus vulnérable au torero. Cela le désoriente car celles-ci sont faites pour qu´il se défende tout naturellement et il en est amoindri.

(…) Et que dire aussi des chevaux caparaçonnés dont on se sert pour « lutter » contre le taureau amoindri ? Ces pauvres chevaux de corridas si fidèles, si affectueux et si obéissants à l´homme – qui souvent abusent d´eux par intérêt ou par gloire éphémère – qui font parfois les « frais » de ce genre de spectacle. S´ils sont blessés ils sont immédiatement condamnés à être tués. Si, en effet, le cheval est encorné, on obstrue sa plaie béante avec des chiffons ou de la paille afin d´empêcher ses entrailles de s´en échapper. Il faut que le cheval « tienne » jusqu´à la fin de la « séance » comme un comédien irremplaçable. Le cheval est alors tué comme le taureau et on le déclare « valeureux » au combat (!).

(…) On ne peut pas se servir d´un animal comme d´une chose car l´animal a une âme et vit, il souffre et il aime.

(…) La seule vérité de ces spectacles horribles, c´est l´agonie dans la souffrance gratuite, c´est la torture volontaire et sadique infligée à un animal plein de vie et qui ne demandait qu´à être heureux et à vivre sa vie ; c´est l´expression d´une cruauté barbare appliquée à un être créé par Dieu.

(…) Il faut que tous ceux qui organisent de tels spectacles, comme ceux qui y participent, sachent toute cette souffrance et fassent qu´elle cesse en boycottant les corridas ! Malheureusement ce genre de spectacles cachent des intérêts économiques très importants, tellement vicieux, que ceux qui les organisent sont arrivés à faire subventionner cette barbarie au lieu de la supprimer.

Père Roger Pestre, Curé de Saint Paul, 13013 Marseille-France

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Les animaux ont-ils une âme ?
C´est la question que m´ont posée, à diverses reprises, ceux qui aiment nos amis à quatre pattes, et que l´on appelle, à tort, inférieurs, car souvent ils nous donnent des leçons de fidélité et d´affection, dont bon nombre d´hommes ne sont pas capables. Honnêtement je ne puis répondre à cette question de façon certaine, car elle est l´objet de débats passionnés de la part de ceux qui aiment ou n´aiment pas les animaux. Leurs arguments fourbis par les uns et par les autres ne sont pas convaincants. Cela est certain ! Par ailleurs, rien dans la Révélation de l´Ancien ou du Nouveau Testament ne nous permet de porter un jugement adéquat sur ce problème qui reste entier, en dépit de recherches dont il a été l´objet durant des siècles.

(…) L´Église a toujours pensé que les animaux avaient une âme, différente certes de la nôtre, mais une âme quand même : Animus : Principe de vie afférent au corps. Anima : Principe de vie supérieur qui doit normalement conduire à la participation à la grâce de Dieu, si elle est acceptée par l´homme, qui reste libre de la refuser, puis à la contemplation de la Trinité, dans l´éternité après la mort. Dans la Génèse (le premier livre de la Bible), si on lit le texte se rapportant à la Création, sans l´extrapoler, on voit que Dieu crée toute chose par plusieurs actes d´Amour successifs, l´un s´appliquant à la matière, l´autre à la vie animale en divers modèles. Pour l´homme, Dieu fait mieux et plus : il le crée « à son image et ressemblance vivantes ».

Mais nous trouvons, de fait, chez les animaux, toute une graduation de vie qui évolue vers un plus grand perfectionnement et une plus grande complexité physiologique, pour aboutir à l´homme qui est tiré du « néphech », de la terre comme les animaux, et qui après le péché d´orgueil et la condamnation par Dieu, y retournera par la mort naturelle. Il y a une certaine approche que nous allons retrouver dans les explications fournies par Saint Thomas d´Aquin dans sa Somme Théologique. Saint Thomas enseigne que l´homme possède trois facultés inférieures et trois facultés supérieures. Les facultés inférieures sont : la mémoire, l´imagination et la sensibilité. Les facultés supérieures sont : l´intelligence, la volonté et l´amour (images en nous de la Trinité, des Personnes divines).

Les animaux évolués, ceux que nous considérons comme tels, parce que nous en sommes plus près pour diverses raisons (pas toujours désintéressées), possèdent certainement les trois facultés inférieures : mémoire, imagination, sensibilité. Point n´est besoin de démonstration pour nous convaincre. Il n´y a qu´à regarder vivre mon chien ou mon chat, par exemple, ou tout autre animal qui nous est familier qui leur ressemble.

Les animaux sont comme des enfants à qui l´on donne des habitudes et qu´ils gardent toute leur vie car un chien est un enfant à vie. D´où nécessité d´y penser avant de prendre un chien chez soi. L´avantage par rapport aux enfants, c´est qu´ils restent enfant leur vie durant, et sont comme eux, sans arrière-pensée à notre égard. Leur dépendance comme leur fidélité sont de tous les instants, et ils en ont conscience. L´enfant s´émancipe, l´animal pas du tout. Il faut donc le savoir quand on adopte un chien, car il vous faudra l´assumer totalement et durant toute sa vie : nourriture, soins, etc.

Le chien possède-t-il les trois facultés supérieures ? Celles enseignées par Saint Thomas d´Aquin :intelligence, volonté, amour. L´intelligence. Elle existe chez le chien, mais elle n´est pas spéculative : Si vous conduisez votre chien à l´école, il n´y apprendra rien. Il ne peut pas, en effet, progresser dans aucune science. Il ne peut pas comprendre ce que vous enseignez aux enfants. Il a par contre un sens que l´homme a peut-être possédé et qu´il a perdu. Le chien sent et devine à distance ce que nous ne pouvons que supputer. Est-ce là une partie de l´intelligence ? Cela est possible, mais reste à démontrer. L´on dit souvent d´un chien qu´il ne lui manque que la parole. C´est vrai ! Mais ce langage des chiens que nous ne saisissons pas toujours, eux en comprennent le nôtre. J´ai constaté que, si je parle à mon chien devant lui, selon ce que je dis, il vient vers moi ou s´en va (s´il s´agit de soins à lui donner par exemple, et qu´il n´aime pas).

Je suis certain qu´un chien que l´on va exécuter le sent très fort et en a une certaine conscience : il souffre moralement. Regardez ses yeux : ils vous parlent. J´ai vu cette désolation dans les yeux d´une bergère allemande arrivée au dernier stade d´un cancer ouvert et qui pourrissait vivante. Je l´ai soignée comme mon enfant. Je l´ai faite endormir puis exécuter parce que les médicaments n´arrivaient plus à lui ôter la douleur et qu´elle ne pouvait pas guérir. Je lui ai pris la tête dans mes mains et je lui ai parlé jusqu´au bout. Elle me regardait confiante puis son âme s´est envolé vers Dieu, son créateur.
Je pose alors la question : pourquoi Dieu détruirait-il Sa création ? Pourquoi l´anéantirait-il après l´avoir faite si belle ? Ce n´est pas parce que je ne puis justifier l´existence de l´âme de mon chien qu´elle n´existe pas. Saint Paul a écrit que « toute la création gémit dans la douleur de l´enfantement ». Pourquoi gémir si ce n´est pour donner la vie ? Certes, Dieu seul peut combler le cœur de l´homme. Y a t il un inconvénient d´y joindre mon chien ? Dieu en a fait le compagnon de ma vie, mais l´a aussi créé pour Sa gloire. Dieu peut-il porter atteinte à cette Gloire et me priver de l´amour de mon chien et lui du mien ? L´homme seul a la possibilité de la lui refuser. Le Psalmiste nous dit que « tout être créé le chante sans fausses notes et sans interruption » pourquoi pas éternellement ?

Je ne sais si certains théologiens partageront mon point de vue, mais aucun à ma connaissance, et jusqu´à ce jour, n´a pu expliquer ce problème. A ceux qui auraient quelque idée là-dessus de le faire connaître. J´en profite pour ajouter, à l´adresse de certains détracteurs qui prétendent que, si l´on s´occupe des animaux, il n´y a plus de place, sans son cœur, pour les hommes et la misère humaine. Je crois pouvoir dire que ceux qui n´aiment pas les animaux, moins que d´autres encore, n´aiment leurs semblables. Ils ne s´aiment qu´eux-mêmes. L´amour, en effet, n´a pas de frontière. Il n´a pas non plus de limite. Dans sa première épître Saint Jean écrit que « Dieu, c´est l´Amour ». Et nous savons que Dieu est éternel et infini. C´est pourquoi l´amour de l´homme doit être la vivante image de celui de Dieu. Il inclut donc en lui, obligatoirement, celui de toute la création et donc de comprendre aussi mon chien et mon chat. Si je mesurais mon amour, en effet, c´est que je n´aimerais pas. Et ce reproche ne serait que la manifestation camouflée de mon égoïsme.

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L'AME DES BETES



Serge Lifar : Entretien avec Marc Schweizer (1979)

Au cours de veillées alternant souvenirs et musique, Serge Lifar (1905-1986), l'un des plus grands danseurs du XXe siècle, contait quelques épisodes bouleversants de sa vie, particulièrement ceux de son enfance ukrainienne durant la révolution d'Octobre et la guerre civile qui s'en suivit. Comme la plupart des Russes que j'ai connus, Serge Lifar croyait aux "signes" et aux "rencontres". Il était persuadé que l'esprit domine la matière.

Mon grand-père après avoir spolié d'une grande partie de ses biens mon grand-père, riche propriétaire terrien adoré par ses fermiers, les bolcheviks l'enfermèrent durant un mois dans un cachot sinistre.

Il y vécut comme une bête, dans le noir et l'humidité, s'alimentant d'eau croupie et de pain sec. Lorsqu'il en sortit, il demeura aveugle durant plusieurs jours. Ma mère et moi nous le ramenâmes à la maison; ma famille eut de la peine à le reconnaître : parti fort et droit comme un chêne, l'aïeul n'était plus qu'un vieillard brisé.

Quand nous lui demandions comment c'était là-bas, il ne répondait rien, mais des larmes coulaient le long de ses joues desséchées. Sa vigueur était pourtant si grande que cette terrible épreuve ne parvint pas à le terrasser, et il retrouva bientôt toutes ses forces.

Pour montrer leur puissance, les Soviets organisaient des parades sur la place Rouge de Kiev (les places principales de toutes les villes russes avaient été baptisées «place Rouge»). Un jour grand père m'invita à l'accompagner à une de ces parades, non pas pour rendre les honneurs à nos bourreaux, mais pour revoir les chevaux qu'ils avaient volés aux propriétaires du pays.

Des rangs entiers de soldats vêtus de longues houppelandes grises, coiffés de casques en cuir bouilli où brillait une grande étoile rouge, se tenaient immobiles. Les gardes à cheval étaient rangés en colonnes. J'admirais les bêtes, toutes plus belles les unes que les autres. Je m'y connaissais en chevaux, car dans son haras, grande père élevait des bêtes superbes, des purs sangs du Don, des anglo-arabes rapides, des hunters puissants.

L'officier qui commandait l'escadron montait précisément un hunter. La bête, visiblement bien nourrie avec l'avoine de son ancien maître, se montrait nerveuse, piaffait, se cabrait légèrement sous la pression de son cavalier, frappait le pavé de son sabot.
Mon grand père poussa une exclamation de surprise.
Nous étions tout près de cette statue équestre; je voyais le blanc des yeux et les narines humides du hunter.
Tout à coup, mon grand père poussa une exclamation de surprise et fit quelques pas en avant; son visage exprima la joie, puis son sourire heureux se figea en une expression de douloureuse tristesse.
Le hunter poussa un hennissement si violent que cavaliers et spectateurs en furent effrayés. Puis, avec une force étonnante, désarçonnant à demi son cavalier, renversant plusieurs soldats sur son passage, il se rua vers nous: il avait reconnu grande père et il exprimait à sa façon sa joie de revoir son ancien maître et sa rancune contre son nouveau possesseur.

Un signe qui troubla profondément ma mère.
Quelques jours après se produisit dans notre maison un signe qui troubla profondément ma mère. Elle était assise dans sa chambre, lorsqu'un bruit insolite attira son attention. Elle leva les yeux et vit une colombe qui brisait la vitre en la frappant vigoureusement de sa poitrine argentée et de son bec.
La colombe traversa la chambre d'un vol rapide et se posa sur une grande icône de la Vierge. La sainte image tomba avec fracas sans que le verre ne se brise.
- C'est un message de Dieu, murmura ma mère; est-ce une bonne ou une mauvaise nouvelle?
Le lendemain nous apprîmes qu'une bande de pillards en armes avait envahi la propriété où ma grand-mère était demeurée; les paysans avaient eu beau sonner le tocsin, et saisir leurs fourches et leurs pelles pour courir au secours d'une maîtresse qu'ils aimaient tous, les bandits les avaient vite dispersés avec leurs revolvers et leurs grenades, et s'étant introduits dans la maison, avaient assassiné ma grand'mère et tout pillé de fond en comble.



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L'amour des animaux
(de Charles Wackenheim, Prêtre théologien, paru dans le Journal La Croix. Libre Opinion)


Par l´amour qu´ils inspirent et par la fidélité dont ils font preuve, les animaux domestiques enseignent aux hommes des vertus qui leur manquent trop souvent.

Diane, ma chienne est morte. Doucement, discrètement, sans vouloir déranger. Comme elle était venue il y a onze ans. Le vétérinaire venait de découvrir un mal sournois, qui, si l´animal avait vécu plus longtemps, lui aurait probablement imposé un terrible calvaire.

Les animaux ont-ils une âme ? Peut-on les dire immortels ? La promesse d´une résurrection et d´une nouvelle création les concerne-t-elle au même titre que les humains ? Certes, la Bible place l´homme au centre et au sommet de l´univers, mais c´est pour confier au genre humain la gérance responsable de la création. L´homme ne mérite sa position privilégiée que dans la mesure où il exerce cette mission qui l´associe au Créateur et que le poème de la création applique au monde animal au point d´exclure les bêtes de l´alimentation humaine (Gn 1 ,29).

La mort d´un animal domestique, et le travail de deuil qui en découle pour l´homme, confère à la grande fresque biblique un contenu saisissant. Pour ma part, je me suis efforcé d´offrir à Diane une existence libre et heureuse. L´équité et la gratitude me poussent à dire aujourd´hui tout ce que je dois à cette partenaire que j´avais accueillie d´emblée comme un don de Dieu et dont je crois qu´elle est à jamais dans la main paternelle du Créateur.

«Partenaire», car j´ai fait avec cette bête l´expérience d´une authentique vie relationnelle. Relation par trop inégale ? Il me semble, au contraire, qu´une telle attitude nous dispose à prêter attention à l´autre, à le servir le premier, à tenir compte de ses difficultés et à pratiquer un partage désintéressé. Diane, en tout cas, me considérait, moi, comme une personne. Elle venait me dire bonjour tous les matins et elle se levait pour me saluer chaque fois que je rentrais à la maison. Ses émotions et ses sentiments s´affichaient sans la moindre duplicité. En vrai berger allemand, elle vouait à son maître un attachement jaloux. L´œil et l´oreille sans cesse aux aguets. D´humeur toujours égale (ce qui n´est pas mon cas), elle ignorait la rancune et le ressentiment.

Je me disais souvent que si les relations entre humains réunissaient l´ensemble (ou une partie seulement) de ces qualités, les problèmes dans lesquels nous nous débattons seraient sans doute moins désespérants. Quant à la résurrection des morts, à laquelle nous croyons en tant que chrétiens, peut-on la concevoir autrement qu´en termes relationnels ? Comment ne pas espérer que les animaux qui auront contribué à façonner notre tissu relationnel auront part eux aussi, et à leur manière, au sort qui nous est promis ?

Par la brièveté même de sa vie, l´animal nous rappelle tous les jours notre condition mortelle et la fragilité – en même temps que le prix – de tout ce qui vit. Il remet chacun à la place que lui assigne l´ordre de la création : moi, un individu parmi des milliards d´autres, mammifère au milieu d´innombrables familles de vivants, jetés dans un univers énigmatique. Espiègle, joueur, infatigable, il dégonfle bien des baudruches et réussit à dérider les visages les plus sombres. Une mystérieuse complicité lie ainsi les animaux aux enfants.

En langage franciscain, Diane m´est toujours apparue comme une petite sœur qui attendait beaucoup de son frère mais qui, mine de rien, lui enseignait en retour des vertus aussi fondamentales que la patience, la fidélité et l´espérance.

Durant onze longues années, ma chienne fut un modèle de patience. Elle a même passé le plus clair de son temps à m´attendre. Qui d´entre nous est capable d´attendre avec une telle constance l´arrivée d´un être cher, la conversion d´un ami égaré ou la lente maturation d´une décision importante ? Qui dit patience dit fidélité. Celle des chiens ne nous renvoie-elle pas à notre propre difficulté à établir une relation fidèle ?

Par-dessus tout, je rends grâce à Dieu, d´avoir, en compagnie de Diane, mieux compris ce qu´est l´espérance. L´affection et le dévouement d´une bête nous autorisent à espérer que les hommes cesseront enfin d´exploiter, de maltraiter et de torturer les animaux ; espérer que nous reconnaîtrons de mieux en mieux dans la riche diversité du monde animal un message de générosité et de paix de la part du Créateur ; espérer que les générations à venir sauront respecter en vérité le superbe jardin que Dieu nous confie et subordonner la loi « naturelle » du prédateur à la dynamique divino-humaine de la charité.

La création est une, et la fabuleuse aventure de la vie rend tous les vivants solidaires les uns des autres. Pour le meilleur et pour le pire. Y a-t-il démarche plus humanisante que celle d´une bête qui, dépourvue de tous les instruments de l´avoir et du pouvoir, réussit à rappeler à des humains leur vocation la plus haute ? Tout au long de sa vie, et jusqu´aux portes de la mort, Diane a témoigné d´une simplicité, d´une dignité, voire d´une élégance que beaucoup d´entre nous pourraient lui envier. Ce n´est donc pas la tristesse qui m´envahit au lendemain de son départ. Le vide qu´elle laisse appelle la reconnaissance et l´émerveillement. Il stimule la ferme volonté d´œuvrer pour que fructifie les trésors de tendresse et de compassion déposés par Dieu dans le cœur de ses créatures, à commencer par les plus humbles.

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