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 Un site sur la Protection des Animaux

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MessageSujet: Re: Un site sur la Protection des Animaux   Un site sur la Protection des Animaux - Page 2 Icon_minitimeLun 21 Mai - 3:53

Reflets dans un miroir



Au zoo de Twycross, en Grande-Bretagne, Kuni vit un jour un étourneau heurter la vitre de son enclos. Aussitôt elle vint à son aide, et le remit sur ses pattes. Mais l'oiseau, assommé par le choc, ne pouvait s'envoler. Le tenant dans sa paume, la femelle bonobo grimpa alors au sommet du plus grand arbre. Elle lui déplia délicatement les ailes et le lança en douceur, comme l'aurait fait un enfant d'un planeur en papier, en direction de la liberté. L'étourneau fut sauvé. Sauvé parce que Kuni lui avait porté secours, mais, surtout, parce que la manière dont elle l'avait aidé ne ressemblait en rien à ce qu'elle aurait fait pour un singe. Elle s'était mise à sa place, elle avait fait preuve d'empathie. Une capacité dans laquelle les bonobos semblent exceller, au contraire des chimpanzés.

De ces derniers, on en avait appris bien d'autres. Pas depuis si longtemps. Mais au moins depuis Jane Goodall, la première Occidentale à comprendre - car les Japonais, eux, le savaient déjà - qu'il fallait, pour observer la vie des singes, se faire accepter d'eux. Au début des années 1960, la jeune Britannique aux sages cheveux blonds n'est pas encore la célèbre primatologue qui, en janvier 2006, recevra des mains de Dominique de Villepin la rosette d'officier de la Légion d'honneur. Assise dans la forêt tanzanienne de Gombe, elle observe les chimpanzés à longueur de journée, et se passionne pour leur vie de groupe. Elle s'obstine à les désigner non par un numéro, mais par un prénom. Elle apprend à respecter leurs usages, à imiter leur gestuelle et leurs vocalisations. Pour la première fois, des primates non humains sont étudiés comme des peuples étrangers, selon les méthodes de l'anthropologie. Et ça marche ! Au point que plus personne, depuis, ne songe à étudier leur comportement autrement. Et que les chimpanzés, avec lesquels nous partageons 99 % de notre bagage génétique, n'ont plus cessé de nous stupéfier. De nous en apprendre, sur eux comme sur nous-mêmes. Notamment grâce à la persévérance d'un autre primatologue, le néerlandais Frans de Waal, qui observe depuis trente ans les moeurs de l'espèce. Il a débuté au zoo d'Arnhem (Pays-Bas), où l'éthologue Jan van Hooff, fils du directeur, avait décidé sur un coup d'audace d'installer plusieurs dizaines de chimpanzés en semi-liberté.

Son premier sujet d'étude ? L'agression. La grande mode dans les années 1970. A cette époque, Jane Goodall vient de découvrir que les chimpanzés se font la guerre. Qu'ils s'entre-tuent, chassent et mangent de la chair, qu'ils assassinent des nouveau-nés. "J'ai bataillé pendant plusieurs années pour assimiler cette nouvelle information", avouera-t-elle plus tard. En ces temps "peace and love", le choc est rude. Que les chimpanzés ne soient pas de bons sauvages à la Rousseau ne fait l'affaire ni des sociologues ni des anthropologues, qui comptaient sur eux pour affirmer que l'homme n'est pas agressif par nature. Les sciences humaines, du coup, s'en désintéressent. Mais la primatologie prend un coup de jeune. Et de Waal - qui se définit lui-même comme un optimiste - se découvre vite plus captivé par les comportements de réconciliation des anthropoïdes que par leurs conflits.

"Côtoyant des singes chaque jour, je suis fasciné par la richesse de leurs échanges", confie-t-il, en précisant qu'il suit leur vie sociale "comme d'autres suivent les feuilletons télé". Pour lui, les épisodes se jouent désormais au centre de primatologie Yerkes (Atlanta, Etats-Unis), qu'il dirige sous l'égide de l'université Emory. Un haut lieu de la primatologie, où évoluent en permanence une centaine de chimpanzés, dont la moitié en quasi liberté.
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MessageSujet: Re: Un site sur la Protection des Animaux   Un site sur la Protection des Animaux - Page 2 Icon_minitimeLun 21 Mai - 3:54

Son premier sujet d'étude ? L'agression. La grande mode dans les années 1970. A cette époque, Jane Goodall vient de découvrir que les chimpanzés se font la guerre. Qu'ils s'entre-tuent, chassent et mangent de la chair, qu'ils assassinent des nouveau-nés. "J'ai bataillé pendant plusieurs années pour assimiler cette nouvelle information", avouera-t-elle plus tard. En ces temps "peace and love", le choc est rude. Que les chimpanzés ne soient pas de bons sauvages à la Rousseau ne fait l'affaire ni des sociologues ni des anthropologues, qui comptaient sur eux pour affirmer que l'homme n'est pas agressif par nature. Les sciences humaines, du coup, s'en désintéressent. Mais la primatologie prend un coup de jeune. Et de Waal - qui se définit lui-même comme un optimiste - se découvre vite plus captivé par les comportements de réconciliation des anthropoïdes que par leurs conflits.

"Côtoyant des singes chaque jour, je suis fasciné par la richesse de leurs échanges", confie-t-il, en précisant qu'il suit leur vie sociale "comme d'autres suivent les feuilletons télé". Pour lui, les épisodes se jouent désormais au centre de primatologie Yerkes (Atlanta, Etats-Unis), qu'il dirige sous l'égide de l'université Emory. Un haut lieu de la primatologie, où évoluent en permanence une centaine de chimpanzés, dont la moitié en quasi liberté.

A Atlanta comme ailleurs, l'espèce vit en sociétés patriarcales, dont les membres se distinguent par la position hiérarchique. Dans chaque groupe existe un mâle dominant - le mâle alpha -, auquel reviennent des droits (accès prioritaire aux femelles et à la nourriture) et des devoirs, parmi lesquels celui d'être chef de guerre. Mais le statut de dominant n'est pas intangible. Régulièrement, un prétendant au pouvoir met le mâle alpha au défi, selon des modalités qui ne dépendent pas seulement de la force physique. Les stratégies qui se nouent dans une colonie, les coalitions et les alliances qui en résultent constituent en effet une activité de tous les jours, longuement décrite par de Waal dans La Politique du chimpanzé (1982), l'un de ses plus célèbres ouvrages.

Au fil des ans, les recherches dessinèrent plus finement le portrait de nos proches cousins. On sait aujourd'hui qu'ils pratiquent la chasse collective avec un sens aigu de la collaboration, et qu'ils se partagent la nourriture comme le faisaient nos ancêtres chasseurs-cueilleurs. On apprend qu'ils ont des comportements de consolation, de partage et de réciprocité - toutes notions sur lesquelles peut se construire une morale. On admet qu'ils ont le sens de la justice : qu'on donne à deux singes, en récompense d'une tâche, le même morceau de concombre, et ils s'exécuteront cinq fois, dix fois, vingt fois avec la même ardeur ; mais qu'on propose à l'un du raisin (un régal) à la place du concombre, et l'autre, aussitôt, montrera son mécontentement en arrêtant de travailler. Tout récemment, enfin, on constate qu'ils peuvent se montrer altruistes et donner spontanément un coup de main, pour ramasser par exemple un objet tombé à terre, sans espérer de récompense en retour... Un portrait qui, tout compte fait, ressemble étonnamment à celui que nous voyons de nous-mêmes dans le miroir. Ce même miroir devant lequel le chimpanzé, se reconnaissant, se tire la langue et se touche le front d'un air perplexe. Comme le fait le petit de l'homme, mais pas avant l'âge de 18 mois.
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MessageSujet: Re: Un site sur la Protection des Animaux   Un site sur la Protection des Animaux - Page 2 Icon_minitimeLun 21 Mai - 3:54

On en était là... lorsque survint le bonobo. Ni tout à fait le même ni tout à fait un autre. Ressemblant physiquement au chimpanzé - quoique plus délié, le visage plus aplati et le front plus haut. Capable des mêmes performances cognitives. Passant comme lui ses journées à chercher des fruits dans la forêt tropicale africaine, vivant comme lui en petits groupes, partageant avec l'espèce humaine, comme lui, 99 % de ses gènes... Mais différent, osons le mot, par sa personnalité.

La première étude cherchant à les comparer fut menée dans les années 1930, au zoo de Hellabrunn, à Munich. Lorsque les chercheurs publièrent leurs conclusions, en 1954, les trois seuls bonobos du zoo étaient morts depuis longtemps. Morts de frayeur, par arrêt cardiaque, durant le bombardement qu'avait connu la ville, une nuit, pendant la guerre - lequel n'avait apparemment pas affecté aussi fortement les chimpanzés présents sur les lieux. Entre les deux espèces, la différence de sensibilité pointait déjà. Mais il fallut attendre les années 1980 pour que le bonobo commence à être observé dans des conditions de semi-liberté et dans son milieu naturel, l'immense forêt équatoriale de la République démocratique du Congo. Et plus encore pour que les traits de son caractère, dans nos modes de vie en mal de collectif, deviennent des valeurs à la hausse.
Alors que le chimpanzé forme une société dominée par des mâles politiques et agressifs, le bonobo, en effet, vit selon d'autres règles. Le sexe, le plus souvent, se substitue aux conflits, et les femelles jouent le rôle central dans les groupes. Il leur arrive, certes, de se quereller, et même de se battre méchamment. Mais la hiérarchie parmi elles repose essentiellement sur l'âge, non sur l'intimidation physique, et le statut d'une femelle alpha peut rester incontesté pendant des dizaines d'années. Le niveau hiérarchique des mâles, lui, repose essentiellement sur celui de leurs mères, qui les protègent et les chouchoutent jusqu'à un âge avancé.

Résumons. Le bonobo, plus que tout autre primate non humain, possède la capacité de se mettre à la place des autres. Il remporte la palme de la perception et de la communication sociale, laissant au chimpanzé la suprématie dans le domaine de la manipulation d'objets ou de l'orientation spatiale. Le bonobo est sensible et nerveux ; le chimpanzé brutal et colérique. Même dans la bagarre, ils divergent : le premier se défend à coups de pied, quand le second, tous poils hérissés, s'efforce d'approcher son adversaire pour le mordre. Du coup, on prête au nouveau venu toutes les qualités. Avec l'espoir fou d'avoir enfin trouvé la "bonne" espèce, celle qui pourrait éclairer notre nature animale sous le jour le plus favorable.
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MessageSujet: Re: Un site sur la Protection des Animaux   Un site sur la Protection des Animaux - Page 2 Icon_minitimeLun 21 Mai - 3:54

La première surprise passée, quelques voix commencent pourtant à s'élever contre cette trop belle histoire. "Il faut se rendre à l'évidence, aucun primate n'est tout noir ou tout blanc. Il existe des chimpanzés très doux, et des bonobos très violents", affirme Jeroen Stevens, primatologue à l'université d'Anvers (Belgique). A ses yeux, la version selon laquelle le bonobo serait un "messager de la paix" n'est pas seulement exagérée, elle est également dangereuse pour l'espèce. "Si on préserve uniquement les bonobos parce qu'on les croit pacifiques, parce qu'ils semblent résoudre leurs conflits par le sexe et parce que leur société est dominée par les femmes, on risque de déchanter et de s'en détourner. Il y a du vrai dans tout cela, mais la réalité est plus nuancée", estime-t-il. La primatologue Sue Savage-Rumbaugh, qui a longtemps dirigé avec son mari le Centre de recherches sur le langage de l'université de Georgie, à Atlanta, ne pense pas, quant à elle, que les chimpanzés sont moins préoccupés des autres que les bonobos. Elle les croit simplement moins attentifs. "S'ils sont conscients de la situation d'un de leurs congénères, ils peuvent se montrer aussi protecteurs et prévenants", affirme-t-elle. Comment, sinon, expliquer l'attitude de cette mère qui, entendant son jeune fils pousser un cri de détresse, se précipite et lui tend la main pour l'aider à descendre de l'arbre où il était imprudemment monté ?

"Bien qu'étonnamment pacifiques, les bonobos ne sont pas de nobles sauvages enfin redécouverts. Tous les animaux sont, par nature, concurrents, et ne coopèrent que dans des circonstances, et pour des raisons, bien spécifiques - non parce qu'ils désireraient se montrer gentils les uns envers les autres", concède de Waal lui-même. Il n'en reste pas moins qu'un de nos plus proches parents connaît une société où la lutte pour le pouvoir n'est pas l'essentiel, où des groupes différents se mêlent sans se combattre, et où la plus grande réussite intellectuelle ne semble pas être l'emploi d'outils, mais la sensibilité aux autres.
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MessageSujet: Re: Un site sur la Protection des Animaux   Un site sur la Protection des Animaux - Page 2 Icon_minitimeLun 21 Mai - 3:55

Dans cette famille de faux frères, où nous situons-nous ? Côté chimpanzé ou côté bonobo ? Dans son savoureux roman Les Grands Singes (Seuil), le romancier anglais Will Self met en scène une bonne société londonienne plus vraie que nature... si ce n'est que l'humanité y est devenue " chimpanité". Au sortir de ce livre, dont les personnages font des signes au lieu de parler, s'accroupissent aux tables des cafés, tambourinent sur les murs en hurlant pour impressionner l'assistance, se déplacent en " manumarchant", montrent leur derrière pour preuve de leur soumission et bien sûr se chatouillent, se bouchonnent et se papouillent à qui mieux mieux, on imagine avec un certain délice nos députés se comporter de même, chaque mercredi, dans l'hémicycle de l'Assemblée. Et si l'on ose à peine évoquer le spectacle que donneraient nos élus - et élues - transformés en bonobos, on ne peut s'empêcher de penser que la politique aurait peut-être à gagner à suivre leur exemple, qui pousse à ses limites l'art de la réconciliation sexuelle.

Alors, chimpanzé ou bonobo ? Qu'est-ce qui nous décrit le mieux, la haine ou l'amour ? La violence ou la paix ? Pour Frans de Waal, la question est oiseuse : nous avons en nous non pas un, mais deux singes. "Plus méthodiques dans notre brutalité que les chimpanzés et plus empathiques que les bonobos, nous sommes de loin le grand singe bipolaire par excellence", écrit-il dans Le Singe en nous, son dernier ouvrage, publié chez Fayard au printemps 2006. "L'un des animaux les plus intérieurement conflictuels ayant jamais marché sur terre", tel un Janus dont chacun des visages regarderait dans une direction opposée. Voilà pourquoi le spectacle des grands singes, si fascinant soit-il, nous met souvent mal à l'aise. Parce qu'ils nous renvoient une image sans fard de nous-mêmes, et nous rappellent que nous ne sommes rien d'autre que des "singes nus". Voilà pourquoi il est si précieux de pouvoir continuer de les étudier dans leur milieu naturel, et donc de ne pas laisser disparaître leur habitat. A moins que la gêne soit trop grande. Auquel cas, il suffit de laisser empirer les menaces d'extinction qui pèsent sur eux. Quand ils ne seront plus là (dans moins d'un demi-siècle) pour exhiber leur troublante ressemblance, nous serons tranquilles. Entre humains.


Dernière édition par le Jeu 24 Mai - 5:21, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: Un site sur la Protection des Animaux   Un site sur la Protection des Animaux - Page 2 Icon_minitimeLun 21 Mai - 3:55

*Que reste-t-il du propre de l'homme ?



Vous préparez votre sac de plage pour la journée ? Vous n'allez sûrement pas oublier d'y glisser votre crème solaire ni le roman que vous comptez lire quand la grosse chaleur sera tombée. Mais si vous pensez être les seuls animaux capables de faire un tel "voyage mental" dans le temps pour imaginer vos besoins futurs, vous vous illusionnez sur la spécificité humaine.


Des anthropologues du Max-Planck Institute de Leipzig, en Allemagne, viennent de découvrir que les orangs-outans et les bonobos sont, eux aussi, capables de s'organiser à l'avance, et de choisir l'outil qui leur permettra, quelques heures plus tard, d'obtenir une récompense. Une pierre de plus - il y en aura d'autres - dans le jardin de ceux qui s'obstinent à croire qu'une frontière radicale sépare l'espèce humaine des grands singes anthropoïdes. Nos cousins. Nos frères.

"Anthropoïdes" : qui ressemblent à l'homme. Grande taille, absence de queue, membres terminés par cinq doigts, dont un pouce opposable, encéphale volumineux, crâne haut surmontant une face ramassée et expressive : extérieurement, la proximité entre chimpanzé, bonobo, gorille, orang-outan, gibbon et homme (soit six espèces composant le groupe des hominoïdes) est indéniable. Et voilà qu'il en va de même en ce qui concerne le comportement, l'organisation familiale et sociale, le développement de l'intelligence ! Depuis que l'homme s'est décidé à observer les grands singes dans leur habitat, c'est-à-dire depuis à peine un demi-siècle, les découvertes ne cessent de bouleverser ce qu'il croyait être l'apanage de son espèce.

De quoi donner un sacré coup à notre orgueil, qui nous avait peut-être un peu trop vite placés au sommet de l'arbre généalogique des espèces... Le paradoxe est cruel : au moment même où ces primates sont menacés comme jamais de disparaître de leur milieu naturel, nous prenons conscience, dans toute son intensité, de la troublante continuité mentale qui existe entre eux et nous. Une histoire commune qui se loge aux balbutiements de l'humanité, et qu'il est urgent de protéger au mieux. Ne serait-ce que pour cerner, avant qu'il ne soit trop tard, ce qu'est véritablement le "propre de l'homme".

Où se cache-t-elle donc, cette nature humaine que nous ne partagerions avec personne ? Certainement pas dans notre bipédie, dont on sait désormais qu'elle n'est pas si différente (bien que plus affirmée) de celle des primates non humains. Dans nos capacités d'attachement, notre sens de la morale, nos facultés émotives ? Les grands singes ont des règles sociales et affectives bien établies, perçoivent la notion du bien et du mal, savent avoir de la joie ou du chagrin. Alors où ?
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MessageSujet: Re: Un site sur la Protection des Animaux   Un site sur la Protection des Animaux - Page 2 Icon_minitimeLun 21 Mai - 3:56

Dans notre culture ? Longtemps, ce rempart-là a tenu bon, y compris chez les primatologues. Mais le mur, une fois de plus, s'est fissuré, puis écroulé. On l'admet aujourd'hui : le cerveau des grands singes, comme celui des hommes, produit des images mentales qui les rendent capables d'anticiper, d'innover, d'adapter les expériences passées aux situations nouvelles de leur environnement... et de transmettre la leçon à leur descendance. Non par les gènes, mais par l'apprentissage.

En 1953, dans la minuscule île japonaise de Koshima, au large de Kyushu, le primatologue Kinji Imanishi fut le témoin d'une petite révolution technologique. En l'espace de quelques mois, les macaques vivant en liberté sur ce bout de terre vierge se mirent spontanément à laver les patates douces qu'on leur distribuait. Jusqu'alors, ils les mangeaient telles quelles, et s'abîmaient les dents sur la terre incrustée dans leur peau. Jusqu'au jour où Imo, jeune femelle de 18 mois, décida de nettoyer la sienne dans l'eau de la rivière. La tenant d'une main, la frottant de l'autre, elle répéta et perfectionna son geste pendant plusieurs jours.

Trois mois plus tard, les membres les plus proches de sa famille faisaient de même. Cinq ans encore, et les trois quarts des juvéniles et des jeunes adultes lavaient régulièrement leurs patates douces. Non plus dans la rivière, mais dans l'océan, s'octroyant par la même occasion un apport de sel. Seuls les vieux, en marge de la société active, n'adoptèrent jamais cette habitude.

Dans la culture orientale, on ne place pas à part l'espèce humaine sous prétexte qu'elle serait la seule à posséder une âme. Les primatologues japonais n'ont jamais hésité à donner des noms aux animaux qu'ils observaient ni à penser que chacun avait une identité et une personnalité différente. Aussi leur fut-il facile d'accepter la notion de culture animale. En Occident, ce fut une autre affaire. Mais l'étude des grands singes d'Afrique et d'Asie ne permet désormais plus le doute.

Si l'on admet que la culture est un mode de vie partagé par les membres d'un groupe mais pas forcément par d'autres groupes de la même espèce, qu'elle recouvre les savoirs, les habitudes et les compétences partagées par la fréquentation de ses congénères et par l'apprentissage auprès d'eux, il faut se. Ils les ont aussi créés. Ou du moins détournés de leur fonction première pour leur attribuer d'autres usages. Et ces "inventions", comme celles des peuples humains, diffèrent considérablement d'une communauté à l'autre.
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MessageSujet: Re: Un site sur la Protection des Animaux   Un site sur la Protection des Animaux - Page 2 Icon_minitimeLun 21 Mai - 3:56

En Tanzanie, sur le site de Gombe, où Jane Goodall, la première, a observé dans la nature des groupes de chimpanzés, ceux-ci excellent dans la pêche aux fourmis : pour atteindre ce mets de choix, ils effeuillent une brindille de taille adéquate, puis l'introduisent dans la fourmilière pour y prendre ses occupants au piège. En Sierra Leone, ils ne se déplacent pas sans leurs tongs : fabriquées à partir de brindilles coincées sous la plante des pieds, elles leur permettent d'escalader sans douleur le tronc épineux des kapokiers, pour y cueillir les fruits dont ils sont friands.

Ailleurs, ils se confectionnent de douillets petits coussins pour s'asseoir au sec dans le sous-bois détrempé. Se gratter le dos fait partie des rituels d'épouillage dans la réserve tanzanienne de Mahale, mais nulle part ailleurs. Pour la "danse de la pluie", à laquelle se livrent, tous poils hérissés, les mâles dominants à l'arrivée d'une averse tropicale, c'est le contraire : on l'a observée dans tous les groupes de chimpanzés étudiés jusqu'alors... sauf - allez savoir pourquoi - chez ceux de Bossou.

Catherine Vincent

Article paru dans l'édition du Monde du 08.08.06
http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3230,36-801601@51-791458,0.html
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